Développement minier : La réalisation des grands projets s’accélère
La mise en œuvre de ses projets miniers stratégiques, visant à valoriser ses ressources naturelles et à diversifier son économien, s’accélère. Le gouvernement suit de près l’avancement de ces projets structurants, qui s’inscrivent dans une vision à long terme du développement économique du pays.
Dans ce sens, l’Exécutif s’est penché hier, lors de sa réunion hebdomadaire sur le projet Phosphate intégré. « Le Premier ministre, Monsieur Nadir Larbaoui, a présidé, ce mercredi 28 août 2024, une réunion du Gouvernement consacrée au suivi de la mise en œuvre des projets stratégiques structurants dans le secteur minier décidés par Monsieur le Président de la République pour la valorisation des ressources minières nationales, notamment les étapes réalisées dans la mise en œuvre du projet intégré de phosphate à Bled El Hadba, dans son volet industriel, afin d’assurer sa mise en service selon le calendrier établi », a indiqué hier un communiqué de la Primature. Le Projet Phosphate Intégré (PPI) est l’un des projets phares du secteur minier algérien. Avec un investissement estimé à 7 milliards de dollars, ce projet ambitieux s’étend sur quatre wilayas de l’est du pays : Tébessa, Souk Ahras, Skikda et Annaba. L’objectif est de produire et de valoriser 6 millions de tonnes de produits phosphatés par an, positionnant ainsi l’Algérie parmi les principaux exportateurs mondiaux d’engrais et de fertilisants. Le projet implique une collaboration entre les groupes algériens ASMIDAL (filiale de Sonatrach) et Manadjim El Djazair (MANAL), ainsi que les sociétés chinoises Wuhuan et Tian’an. Des infrastructures connexes, estimées entre 5 et 6 milliards de dollars, sont également prévues pour accompagner le PPI. Les travaux avancent à un bon rythme, avec notamment le lancement de la construction d’un nouveau quai minéralier à Annaba et le dédoublement et la modernisation de la ligne ferroviaire minière reliant Tébessa à Annaba et Souk Ahras. Cet examen intervient alors que l’Exécutif s’est penché, la semaine dernière sur le projet d’exploitation de la mine de zinc d’Oued Amizour à Béjaïa et qui doit entrer en production en 2026. Le Gouvernement a noté pour l’occasion, que le projet connaît également des progrès notables. S’étendant sur une superficie de 23,4 hectares, ce site dispose de réserves exploitables de 34 millions de tonnes. La production prévue est de 200 000 tonnes par an, dont 170 000 tonnes de zinc et 30 000 tonnes de plomb. Avec un investissement estimé à 471 millions de dollars, ce projet devrait générer 786 emplois directs et plus de 4 000 emplois indirects. Le ministère de l’Énergie et des Mines prévoit un chiffre d’affaires de 215 millions de dollars et un résultat net de 60 millions de dollars. Ces deux projets entrent dans le cadre d’un important plan de développement minier qui doit permettre de valoriser l’important potentiel minéralier et en terres rares de l’Algérie, et qui doit être l’assise du développement industriel de l’Algérie à travers des projets industriels intégrés visant à produire des intrants et des demi-produits destinés à l’export, mais aussi pour approvisionner l’industrie locale en matériaux jusque-là importés.
Ce plan compte un troisième projet, celui de la mine de Gara Djebilet, considérée comme l’une des plus grandes mines de fer au monde. Avec des réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer, ce projet vise à produire 50 millions de tonnes de fer à l’horizon 2024. L’exploitation de la mine a débuté en juillet 2022, et les travaux se poursuivent pour mettre en place les structures logistiques et les unités d’exploitation et de valorisation du minerai à Tindouf et Béchar.
Le Fonds National de l’Investissement (FNI) joue un rôle crucial dans le financement de ces projets. Il contribuera à hauteur de plus de 2 milliards de dollars pour le projet de Gara Djebilet et de près de 940 millions de dollars pour le projet phosphate intégré.
Sur un autre volet et lors de sa réunion d’hier, le gouvernement s’est penché sur la finalisation des textes réglementaires relatifs à la loi 23-12 du 5 août 2023, qui fixe les règles générales des marchés publics. Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’une réforme globale de la gouvernance des finances publiques, visant à assurer une gestion rationnelle et efficace des dépenses publiques et un accès équitable aux commandes publiques.
Samira Ghrib