Jeux paralympiques 2024: Nassima Saifi offre à l’Algérie son premier or
L’Algérie a décroché sa première médaille d’or aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 grâce à l’exceptionnelle performance de Nassima Saifi en lancer de disque F57. Sous un ciel parisien capricieux, l’athlète de 34 ans a illuminé le stade de Saint-Denis de son talent, pulvérisant au passage son propre record paralympique.
Dès son premier jet, Saifi a marqué son territoire avec un lancer à 35,55 mètres, laissant ses concurrentes loin derrière. La Chinoise Xu Mian (32,81m) et l’Ouzbèke Khamdamova Mokhigul (32,75m) complètent le podium, mais n’ont jamais vraiment menacé la suprématie de l’Algérienne. « Je savais que j’étais capable de battre mon record, mais réaliser cette performance ici, à Paris, c’est un rêve devenu réalité », a confié Saifi, submergée par l’émotion après sa victoire. « Cette médaille, je la dédie à tous les Algériens qui m’ont soutenue. » Ce titre olympique vient couronner une carrière déjà riche pour Nassima Saifi. Championne paralympique à Londres en 2012 et à Rio en 2016, elle ajoute une troisième médaille d’or à son impressionnant palmarès. Détentrice du record du monde de la discipline, elle prouve une fois de plus qu’elle est la reine incontestée du lancer de disque F57. « Nassima est une athlète exceptionnelle, un modèle de persévérance et de travail », a déclaré Sid Ahmed Elasri, chef de la délégation algérienne. « Sa victoire aujourd’hui est le fruit de nombreuses années d’entraînement acharné. »
Si la performance de Saifi est éblouissante, les résultats des autres athlètes algériens engagés hier sont plus contrastés. Safia Djelal, également engagée en finale du lancer de disque F57, a dû se contenter de la 8e place avec un jet à 29,17 mètres. Sur la piste, Samir Nouioua a terminé 6e du 1500m T46 en 3’57″30, tandis que Bakhta Benallou prenait la 8e place du lancer de javelot F13 avec 29,63 mètres. La veille, Mounia Gasmi avait ouvert le bal pour l’Algérie dans l’épreuve du lancer de massue F32. Malgré des conditions météorologiques difficiles, elle a terminé à la 12e place avec un jet à 18,66 mètres. « Les conditions n’étaient pas idéales pour nos athlètes », a expliqué Salim Boutebcha, directeur technique national. « Mais nous restons confiants pour la suite de la compétition. La médaille de Nassima va galvaniser toute l’équipe. » Il a expliqué que la contre-performance de Gasmi Mounia, par les conditions climatiques qui ont énormément gêné l’athlète. « On est convaincu que dans d’autres circonstances, notre athlète aurait pu faire mieux car, pratiquement, à chaque compétition internationale, Gasmi était médaillée. », a-t-il souligné, expliquant que c’est seulement le début de cette 17e édition des Jeux paralympiques.
La fédération algérienne handisport espère capitaliser sur cette médaille d’or pour développer davantage la pratique du para-athlétisme dans le pays. Des projets de détection de talents et de création de centres d’entraînement spécialisés sont déjà à l’étude.
Avec encore une semaine de compétition, la délégation algérienne espère bien garnir son compteur de médailles. Plusieurs athlètes sont attendus dans les épreuves à venir, notamment en athlétisme et en judo.
Les regards se tournent désormais vers le stade de Saint-Denis, où d’autres exploits algériens pourraient bien illuminer ces Jeux Paralympiques de Paris 2024.
Moncef Dahleb