Agression sioniste à Ghaza: L’Afrique du Sud déterminée à poursuivre son action à la CIJ
Alors que l’agression génocidaire sioniste contre Ghaza est dans son douzième mois, la communauté internationale intensifie ses efforts pour mettre fin à ce que de nombreux pays qualifient désormais de « génocide ». L’augmentation du nombre de victimes civiles, la détérioration de la situation humanitaire et les violations répétées du droit international par l’entité sionisteont conduit à une vague de condamnations et d’actions juridiques sans précédent.
L’Afrique du Sud qui a déposé une plainte contre l’entité devant la Cour internationale de Justice (CIJ) en décembre 2023, entend dans ce sens aller jusqu’au bout de sa démarche. Cette action juridique, basée sur la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, a ouvert la voie à une série de mesures et de décisions qui mettent l’occupation israélienne dans une position de plus en plus difficile sur la scène internationale.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a réaffirmé vendredi la détermination de son pays à poursuivre cette procédure »Nous sommes opiniâtres, nous sommes déterminés à faire avancer notre dossier », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse. L’Afrique du Sud prévoit de présenter en octobre à La Haye un mémoire détaillé de « centaines et centaines de pages » pour étayer ses accusations.
La plainte sud-africaine a déjà conduit la CIJ à prendre plusieurs mesures provisoires. En janvier, la Cour a sommé l’entité sioniste de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès de l’aide humanitaire à Ghaza. En mars, elle a exigé de nouvelles mesures pour faire face à « la famine qui s’installe » dans le territoire. Plus récemment, en mai, la CIJ a ordonné de stopper « immédiatement » son offensive sur Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza.
L’initiative sud-africaine a rapidement gagné le soutien d’autres nations. Hier, la CIJ a annoncé que le Chili avait soumis une déclaration pour se joindre à la plainte, invoquant l’article 63 du statut du tribunal. Cette décision s’ajoute à celles d’autres pays tels que la Colombie, la Libye, le Mexique, l’Espagne et la Turquie, qui se sont déjà joints à la procédure. Plus d’une dizaine de pays se sont joint à la démarche pour exercer une pression juridique grandissante sur l’occupant.
Selon les derniers chiffres fournis par les autorités palestiniennes de santé, le bilan de l’agression génocidaire sioniste depuis le 7 octobre 2023 s’élève à 41 182 morts et 95 280 blessés. Ces chiffres alarmants incluent une proportion significative de femmes et d’enfants.
Les attaques et bombardements israéliens permanents continuent de faire des victimes quotidiennement. Les autorités palestiniennes ont rapporté hier que 64 personnes avaient été tuées et 155 blessées au cours des 24 heures précédentes dans quatre massacres distincts. La situation est d’autant plus critique que de nombreuses victimes restent piégées sous les décombres, les équipes de secours étant empêchées d’intervenir par les forces d’occupation israéliennes. Cinq Palestiniens sont d’ailleurs tombés en martyrs et plusieurs autres ont été blessés, hier après-midi, dans un nouveau raid de l’armée d’occupation sioniste contre une école abritant des personnes déplacées au sud-est de la ville de Ghaza, a rapporté l’agence de presse Wafa. Selon la même source qui cite des témoins sur place, « les avions de l’armée d’occupation ont bombardé sans retenue aucune l’école Shuhada al-Zaytoun, l’une des rares qui abrite encore des personnes déplacées en quête d’abris, faisant au moins cinq martyrs et plusieurs autres blessés ». Les forces d’occupation sionistes ont visé, selon les autorités palestiniennes, 172 centres d’hébergement depuis le début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza, le 7 octobre 2023, dont 152 écoles de l’UNRWA, gouvernementales et privées ».
Torture: des témoignages accablants
Les récits de violence et de mauvais traitements ne se limitent pas aux zones de combat. Neuf Palestiniens récemment libérés après avoir été détenus par l’occupation à Ghaza ont fait état de violences et d’abus subis pendant plusieurs mois de captivité. Ces témoignages s’ajoutent aux milliers d’autres cas d’arrestations en Cisjordanie occupée et à El Qods-Est depuis le début de l’agression. Selon des institutions spécialisées, les détenus palestiniens sont victimes de tortures, de privation de nourriture, de négligence médicale, de disparitions forcées et de conditions de détention inhumaines. Des constats qui renforcent les accusations de violations systématiques des droits de l’homme par l’entité sioniste.
Face à cette situation, les organisations internationales intensifient leurs condamnations. L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a fermement dénoncé les attaques sionistes contre les civils déplacés et les travailleurs humanitaires. L’OCI a notamment condamné le bombardement de l’école Al-Jaouni dans le camp de Nuseirat, qui a fait des dizaines de victimes, dont six membres du personnel de l’UNRWA (l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine). L’OCI a appelé la communauté internationale à « assumer ses responsabilités » et à œuvrer pour la mise en œuvre de la résolution 2735 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui exige un cessez-le-feu immédiat et global, le retrait des forces d’occupation israéliennes et la fin des souffrances humaines à Ghaza.
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a été particulièrement touchée par les attaques israéliennes. L’agence a annoncé vendredi la mort d’un de ses employés, Sofiane Jaber Abed Jawwad, tué par un sniper sur le toit de sa maison lors d’un raid israélien en Cisjordanie. C’est la première fois en plus de dix ans qu’un employé de l’UNRWA est tué en Cisjordanie.
Ce décès s’ajoute au lourd tribut payé par l’UNRWA depuis le début de l’agression contre Ghaza. Plus de 220 de ses employés ont été tués à Ghaza depuis octobre 2023. Malgré l’intensification de la pression internationale, Israël continue ses attaques à Ghaza, ignorant les appels au cessez-le-feu et les décisions de la CIJ. Cette obstination soulève des questions sur l’efficacité des mécanismes internationaux actuels pour faire cessez le massacre.
Cependant, l’accumulation des preuves de violations du droit international et l’élargissement de la coalition des pays soutenant l’action juridique contre l’entité sioniste doit à terme avoir un impact significatif. La présentation prochaine du mémoire détaillé de l’Afrique du Sud à la CIJ pourrait marquer un tournant dans la procédure judiciaire.
Lyes Saïdi