L’Algérie met en garde contre l’impunité de l’entité sioniste
Lors d’un briefing au Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Moyen-Orient, le représentant permanent de l’Algérie, Ammar Bendjama, a vivement dénoncé l’impunité dont jouit de l’entité sioniste laquelle mène une agression génocidaire à Ghaza depuis près d’une année. « Plus l’impunité perdure, plus les lois internationales deviennent insignifiantes », a-t-il averti, appelant à une action urgente pour empêcher une nouvelle détérioration de la situation dans l’enclave palestinienne. Le diplomate algérien a souligné que la situation actuelle en Palestine est le résultat direct de la politique de la puissance occupante et qu’elle doit être confrontée avec des outils juridiques. Il a insisté sur la nécessité d’une coordination renforcée entre les agences onusiennes pour intervenir efficacement dans la région, tout en affirmant le rôle irremplaçable de l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens.
Bendjama a notamment condamné les attaques contre le personnel de l’UNRWA et les civils, les qualifiant de violations flagrantes des conventions internationales. « L’UNRWA a récemment perdu 6 employés, ce qui est très grave », a-t-il déclaré, soulignant que ces actes constituent une atteinte directe aux principes du droit international. En conclusion de son intervention, l’ambassadeur algérien a réaffirmé que l’arrêt des hostilités à Ghaza est « inévitable et sans conditions », appelant la communauté internationale à agir de toute urgence pour mettre fin à cette situation dramatique.
Pendant ce temps, la situation à Ghaza continue de se détériorer à un rythme alarmant. Selon le dernier bilan du ministère palestinien de la Santé, l’agression génocidaire sioniste a fait 41 226 martyrs et 95 413 blessés depuis le 7 octobre 2023, majoritairement des femmes et des enfants. Au cours des dernières 24 heures, au moins 20 Palestiniens sont tombés en martyrs et 76 autres ont été blessés dans trois massacres contre des familles. L’UNRWA, malgré les difficultés, a réussi à mener à bien le premier tour d’une campagne de vaccination contre la polio, atteignant une couverture de 90% des enfants ciblés. Cependant, le commissaire général de l’agence, Philippe Lazzarini, appelle à de nouvelles « pauses humanitaires » pour administrer la deuxième dose prévue fin septembre. Il souligne que « lorsqu’il y a une volonté politique, l’aide peut être fournie sans interruption », tout en insistant sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat.
La situation humanitaire reste catastrophique. Les autorités palestiniennes mettent en garde contre une famine imminente, notamment dans le nord de Ghaza où cinq boulangeries sur six ont dû fermer faute de carburant et de matières premières. Le blocus israélien empêche l’entrée de 250 000 tentes et conteneurs nécessaires pour abriter les 2 millions de personnes déplacées, alors que l’hiver approche et que 74% des tentes existantes sont inutilisables.
La communauté internationale est de plus en plus critiquée pour son inaction face à cette tragédie. Edwy Plenel, cofondateur du média français Mediapart, dénonce l’hypocrisie de l’Occident qui applique un « double standard » entre la guerre en Ukraine et celle à Ghaza. « Il y a une volonté des actuels dirigeants israéliens de détruire la Palestine et il n’y a pas de réaction ! », fustige-t-il, appelant l’Europe à se ressaisir face à cette situation qu’il qualifie de « terrifiante ».
La presse n’est pas épargnée par cette violence. Un nouveau journaliste palestinien a été tué dimanche, portant à 173 le nombre de professionnels des médias tombés en martyrs depuis le début du conflit. Le bureau des médias à Ghaza condamne ces assassinats ciblés et appelle la communauté internationale à faire pression sur l’entité sioniste pour mettre fin à ces crimes.
Alors que l’agression génocidaire sioniste va boucler dans quelques jours un année, la situation à Ghaza semble s’enliser dans une spirale de violence et de souffrance sans précédent.
Lyes Saïdi