Handisport: Appel à la création du Comité National Paralympique
Dans la foulée des récents succès des athlètes algériens aux Jeux Paralympiques de Paris 2024, le président de la Fédération algérienne handisport (FAH), Sid Ahmed Elasri, a lancé un appel pressant pour la création du Comité National Paralympique (NPC) algérien. Cette initiative vise à capitaliser sur les performances exceptionnelles de la délégation algérienne, qui a ramené une moisson impressionnante de onze médailles, dont six en or et cinq en bronze.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi pour dresser le bilan de la participation algérienne aux JP-2024, Sid Ahmed Elasri a souligné l’importance cruciale de mettre en place le NPC : « Je pense que la meilleure façon d’optimiser les résultats réalisés par nos athlètes à la 17e édition des JP-2024, est de mettre en place notre Comité National Paralympique et se mettre au diapason des autres pays du monde et être en conformité avec les statuts du Comité International Paralympique (IPC). » Cette déclaration intervient dans un contexte où la FAH se trouve confrontée à des défis croissants pour gérer l’ensemble des disciplines handisport. Elasri a pointé du doigt les limites de la structure actuelle : « L’installation du NPC est devenue une issue absolument inévitable, car il va amortir la lourde charge de travail de la fédération qui n’a plus la capacité de gérer dix disciplines, en plus des équipes nationales. »
Il est important de noter que la création du Comité National Paralympique algérien n’est pas une idée nouvelle. En effet, elle est prévue dans la loi du sport 13-05 de juillet 2013, relative à l’organisation et au développement des activités physiques et sportives. Dès février 2015, une commission de réflexion avait été mise en place au niveau de la FAH pour élaborer le projet de statut du NPC. Cette commission avait étudié les textes portant création du NPC ainsi que les statuts des commissions nationales ou fédérations spécialisées par types de handicaps. Malgré ces efforts préliminaires et la remise de propositions à la tutelle, le NPC n’a toujours pas vu le jour. Cette situation laisse l’Algérie en retard par rapport à de nombreux autres pays qui disposent depuis longtemps de leurs propres comités paralympiques.
Selon Sid Ahmed Elasri, la mise en place du Comité National Paralympique apporterait de nombreux bénéfices au handisport algérien. Il s’agit d’abord d’une avancée qualitative dans le développement du sport pour les personnes en situation de handicap. C’est une structure dédiée pour accompagner les athlètes de haut niveau sur tous les plans. Il assure aussi une meilleure conformité avec les standards internationaux et les exigences du Comité International Paralympique, ainsi qu’une répartition plus efficace des tâches, permettant à la FAH de se concentrer sur le développement de base de l’handisport.
Le président de la FAH a également lancé un appel à l’unité, invitant tous les acteurs du mouvement handisport national à conjuguer leurs efforts pour concrétiser ce projet : « Il est important que ce nouveau-né ait une assise solide. Il permettra à nos athlètes de haut niveau d’avoir leur propre instance qui va les accompagner sur tous les plans, comme les autres pays qui ont déjà et depuis longtemps, leurs propres comités paralympiques. » Elasri a révélé que « deux ou trois propositions pour créer ce Comité sont au niveau du ministère ». Cette information suggère que le projet est à un stade avancé et que sa concrétisation dépend désormais d’une décision politique. La création du Comité National Paralympique représente une opportunité unique pour le handisport algérien de franchir un nouveau cap. En capitalisant sur les succès récents et en mettant en place une structure adaptée aux défis modernes, l’Algérie pourrait consolider sa position sur la scène paralympique internationale.
Moncef D.