Culture

Un engagement renouvelé pour la préservation du patrimoine

La 11e édition du Festival culturel national de la poésie Melhoun a ouvert ses portes samedi soir à Mostaganem, sous le haut patronage de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji. Cet événement, dédié à la mémoire du cheikh Sidi Lakhdar Benkhelouf, figure emblématique de la poésie Melhoun au 16e siècle, s’impose comme un rendez-vous incontournable pour les amateurs de ce genre poétique typiquement algérien.

Dans son discours d’ouverture, Soraya Mouloudji a mis l’accent sur l’importance accordée par l’État à la protection et à la préservation du patrimoine culturel national, tant matériel qu’immatériel. Elle a souligné que cet engagement s’inscrit dans une volonté plus large de transmettre aux générations futures un héritage culturel riche et diversifié. « Le grand intérêt que nous accordons à la poésie Melhoun en Algérie est une expression du souci de l’État algérien, à sa tête le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, de préserver notre patrimoine culturel », a déclaré la ministre. Elle a insisté sur le fait que ce patrimoine constitue un « legs essentiel de notre civilisation et un rempart solide pour la protection de l’identité et de la mémoire culturelle » du pays. Face aux tentatives de dénaturation du patrimoine culturel algérien, Mme Mouloudji a rappelé l’importance de sensibiliser les jeunes générations à l’authenticité de la poésie Melhoun. « Il est nécessaire de rappeler, notamment aux jeunes générations, que la poésie Melhoun est une créativité algérienne pure et authentique et un signe culturel algérien par excellence », a-t-elle affirmé. La ministre a rendu hommage à Sidi Lakhdar Benkhelouf, considéré comme le fondateur de ce genre poétique en langage dialectal algérien. Elle a souligné la primauté de ce poète du 16e siècle dans le domaine, mettant en avant sa capacité à décrire avec précision la situation politique, militaire, sociale et économique de son époque.

La cérémonie d’ouverture a donné le ton de cette 11e édition avec un montage artistique intitulé « Sidi Lakhdar poète résistant », mis en scène par Mohamed Amine Cheikh. Ce spectacle a mis en lumière la richesse et la diversité de la poésie Melhoun, mêlant expressions patriotiques et styles poétiques de différentes régions et époques. Le festival propose un programme varié, alliant tradition et modernité. Un colloque national sur le thème « Sidi Lakhdar Benkhelouf, poète résistant » se tiendra à la maison de la culture « Ould Abderrahmane Kaki ». Trois soirées artistiques réuniront 31 poètes et artistes dans les genres Bedoui, Chaabi et Hawzi, venus de diverses régions du pays. Pour la première fois, le festival s’étend au-delà des murs de la maison de la culture avec des activités prévues sur la place communale de Sidi Lakhdar. Les spectateurs pourront assister à des démonstrations d’équitation et de fantasia, ainsi qu’à la procession annuelle de Sidi Lakhdar Benkhelouf dans le cadre de la Waada, une célébration traditionnelle.

Au-delà de la célébration artistique, le festival est l’occasion de réaffirmer l’engagement de l’État dans la préservation du patrimoine culturel. La ministre a annoncé plusieurs projets de restauration et de réhabilitation, dont celui du sanctuaire de Sidi Lakhdar Benkhelouf, qui pourrait être inscrit dans le projet de Loi de finances 2025. D’autres chantiers importants ont été évoqués, notamment la rénovation de la salle de spectacles de la maison de la culture, de l’ancienne Mosquée, de Dar El Kaid, du vieux Sour et de la Casbah de Mostaganem. Ces projets, dotés d’une enveloppe de 500 millions de dinars, témoignent de la volonté de l’État de valoriser le patrimoine architectural et historique de la région.

Un travail de longue haleine

Mme Mouloudji a souligné que la préservation du patrimoine Melhoun nécessite « un grand travail pour le collecter et le classer ». Elle a rappelé que ce patrimoine poétique est le fruit de « siècles entiers de contemplation, d’expériences et de communication entre différents grands poètes algériens ». La ministre a également mis en lumière la dimension intellectuelle et spirituelle de la poésie Melhoun, soulignant que ses auteurs étaient souvent « des théologiens, des ulémas et des sages qui avaient excellé dans la poésie classique ».

La cérémonie d’ouverture a été l’occasion d’honorer des figures importantes de la scène culturelle. L’ancien commissaire du festival, l’artiste et écrivain Abdelkader Bendaamache, ainsi que les artistes Noureddine Benattia et Ahmed Amine Delay ont été distingués pour leurs contributions artistiques et leur rôle dans la préservation du patrimoine culturel national. Le public a pu apprécier des récitals de poésie, des prestations de chant bedoui, ainsi qu’une exposition sur le patrimoine algérien présentée par les associations « Ouled Touat » et « Ahl Al-Damana ». Cette exposition, qui met en valeur des toiles, des habits traditionnels, des bijoux et des plats typiques, illustre la richesse et la diversité du patrimoine culturel algérien.

Mohamed Seghir

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