Mobilisation contre la normalisation avec l’entité sioniste :Vague de contestation sans précédent au Maroc
Une vague de contestation sans précédent déferle sur le Maroc à l’approche d’une grande marche nationale prévue ce dimanche 6 octobre 2024 à Rabat. Organisée à l’initiative du Groupe d’action national pour la Palestine et du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, cette manifestation vise à exiger l’abrogation des accords de normalisation signés entre le régime marocain et l’entité sioniste. La mobilisation s’annonce massive, portée par un large front d’organisations de la société civile qui appellent le peuple marocain à descendre dans la rue pour faire entendre sa voix. Le Forum marocain des droits de l’homme, l’Union nationale du travail, le parti Annahj Addimocrati Al-Amali (Voie démocratique), le Mouvement marocain de l’unification et de la réforme, ainsi que des organisations étudiantes, ont tous lancé des appels à la participation. Cette marche s’inscrit dans un contexte particulier, marqué par le premier anniversaire de « l’offensive d’Al-Aqsa » du 7 octobre 2023. Les organisateurs entendent ainsi commémorer cet événement tout en dénonçant la persistance des agressions contre les peuples palestinien et libanais, ainsi que les attaques contre les symboles de la résistance. Le choix de la date n’est pas anodin. Il rappelle la profondeur de l’engagement du peuple marocain envers la cause palestinienne, un soutien qui contraste fortement avec la politique de normalisation adoptée par le régime du Makhzen. Les manifestants exigent l’annulation de tous les accords de normalisation, qualifiés à juste titre « d’accords de la honte et du déshonneur ». La détermination des organisateurs est palpable. Lors d’une conférence de presse tenue mardi, le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation a dressé un bilan impressionnant de ses actions depuis octobre 2023 : 8 marches nationales ayant rassemblé des millions de personnes, 180 marches locales, 600 manifestations locales, 8 journées nationales de protestation dans la majorité des villes marocaines, ainsi que 21 initiatives spéciales de boycott. Ces chiffres témoignent de l’ampleur du mouvement de contestation qui traverse le royaume. Ils révèlent un fossé grandissant entre la politique officielle de normalisation menée par le Makhzen et l’opinion publique marocaine, profondément attachée à la cause palestinienne. Les revendications des manifestants vont au-delà de la simple abrogation des accords. Ils réclament la fermeture immédiate et définitive du « Bureau de liaison sioniste » à Rabat, ainsi que l’expulsion de ses employés. Une demande qui illustre la volonté de rompre totalement les liens établis avec l’entité sioniste. Par ailleurs, ces organisations de la société civile marocaine mettent en avant une proposition de loi visant à criminaliser la normalisation, actuellement bloquée au Parlement, alors que l’adoption de ce texte serait réponse nécessaire aux aspirations du peuple marocain et de ses forces vives. La mobilisation ne se limite pas à la marche de dimanche. Le Front marocain annonce déjà d’autres actions, notamment une conférence nationale sur la normalisation éducative prévue vendredi prochain. De plus, des manifestations sont programmées pour le 22 décembre, date anniversaire de la signature des accords de normalisation, rebaptisée « Journée nationale contre la normalisation ».
Chokr Hafed