Économie

Des dépôts de près 800 milliards de dinars: L’essor de la finance islamique en Algérie

La finance islamique connaît un essor remarquable en Algérie, fruit des efforts soutenus des pouvoirs publics pour promouvoir ce secteur comme pilier de l’inclusion financière.  

Depuis son lancement en 2020, l’industrie financière islamique a enregistré une évolution positive, comme en témoignent les chiffres annoncés par le ministre des Finances, Laaziz Faid, lors d’un atelier de formation tenu à Alger. Au 1er juin 2024, le total des dépôts de la finance islamique dans les banques de la place a atteint l’impressionnant montant de 794 milliards de dinars. Cette croissance significative s’accompagne d’une augmentation tout aussi notable des financements accordés aux entreprises, dépassant les 493 milliards de dinars. L’expansion de la finance islamique se manifeste également par la diversification de l’offre bancaire. Le ministre a fait savoir que 12 banques commercialisent actuellement des produits islamiques, dont 6 banques publiques et 6 privées, à travers 858 fenêtres et agences réparties à l’échelle nationale. Cette large couverture géographique a permis l’ouverture de 715 886 comptes bancaires conformes aux principes de la finance islamique, témoignant de l’engouement de la population pour ces produits financiers alternatifs.

Les autorités ne ménagent pas leurs efforts pour soutenir et développer ce secteur prometteur. Le ministère des Finances a notamment choisi de collaborer avec des organisations internationales et arabes reconnues pour leur expertise en la matière, telles que le Groupe de la Banque islamique de développement. Cette coopération vise à bénéficier des meilleures pratiques mondiales et à renforcer les compétences des cadres bancaires algériens. L’innovation est au cœur de la stratégie de développement de la finance islamique en Algérie. Les pouvoirs publics œuvrent actuellement à l’intégration de cette activité dans le domaine des technologies numériques, avec pour objectif de proposer des solutions et services innovants en matière de monétique islamique. Parallèlement, des efforts sont déployés pour développer le Takaful (assurance islamique) et promouvoir le commerce extérieur dans le cadre de la finance islamique. Les ambitions du secteur bancaire ne s’arrêtent pas là. Les prochaines étapes visent à accroître le rythme des financements islamiques pour les particuliers et les entreprises, à développer la politique de formation dans le domaine bancaire et à généraliser l’éducation financière en matière de finance islamique. Un accent particulier est également mis sur le soutien aux projets verts, alliant ainsi les principes de la finance islamique à la protection de l’environnement.  La formation des cadres du secteur bancaire joue un rôle crucial dans cette dynamique. L’atelier organisé du 6 au 10 octobre 2024, en collaboration avec l’Association des banques et établissements financiers (ABEF) et l’Institut de la Banque islamique de développement, illustre cette volonté de renforcer les compétences locales. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de programmes ambitieux visant à améliorer la performance des différents acteurs du secteur pour offrir un service de qualité au client algérien.

Chokri Hafed

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