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La presse financière évoque une réduction de la production allant de 500.000 à 2 millions de barils/jour : Pétrole : Que va décider l’Opep ?

La Banque d’affaires américaine Goldman Sachs mise sur une intervention continue de l’Opep+ pour contrer les incertitudes qui pèsent sur le marché pétrolier. Elle n’écarte pas un redressement des cours et maintient ses prévisions pour un baril à 110 dollars en 2023.

Les incertitudes continuent de peser sur le marché pétrolier. Les craintes de récession de l’économie mondiale et les mauvaises nouvelles en provenance de Chine alimentent les pressions à la baisse sur le marché. Des facteurs qui devrait favoriser une action importante de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses partenaires signataires de la Déclaration de coopération pour contrer ces pressions. C’est du moins ce que prévoit la Banque d’affaires américaine Goldman Sachs. Selon plusieurs médias anglo-saxons, Jeff Currie, responsable mondial des matières premières chez Goldman Sachs a indiqué hier que l’OPEP + est très susceptible de prendre de nouvelles mesures lors de sa prochaine réunion prévue dimanche à Vienne pour endiguer une baisse des prix et essayer d’équilibrer le marché, en réduisant l’offre de pétrole.

Une décision qui sera motivée, explique-t-il, par la persistance des incertitudes sur le marché pétrolier. Il rappelle ainsi que cette réunion intervient au moment où plusieurs facteurs affectent le marché pétrolier soit les craintes de récession, l’affaiblissement de la demande de brut en Chine à cause des nouveaux confinements après l’augmentation des cas de Covid-19, alors que les acteurs du marché évaluent encore l’impact d’un plafonnement imminent des prix du pétrole russe par les pays du G7 et leurs alliés.L’Opep+ s’achemine vraisemblablement vers une nouvelle intervention sur le marché, d’autant que plusieurs membres de l’alliance ont émis des signaux dans ce sens. D’ailleurs, les pays de l’Opep ont vivement réagi la semaine dernière pour démentir les propos du Wall Street Journal qui avançait que la prochaine réunion de l’Opep se solderait par « une hausse de 500.000 barils/jour » de l’offre de pétrole. Au-delà, l’ensemble des membres de l’alliance ont réaffirmé leur attachement au cadre de coopération instauré par la Déclaration de coopération et qui a été prolongé jusqu’à la fin de 2023, mais aussi affiché leur entière disposition à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l’équilibre du marché, après l’importante baisse des quotas de 2 millions de barils/jour lors de la réunion du 5 octobre dernier. C’est ce qui incite les analystes marché à anticiper une nouvelle coupe importante de la production lors de la prochaine réunion.

Un Brent à 110 dollars en 2023 ?

La presse financière a évoqué lundi soir « des réductions allant de 0,5 à 2 millions de barils par jour lors de sa prochaine réunion », selon le cabinet Oilytics.

C’est ce qui a d’ailleurs alimenté un léger redressement des cours dès lundi soir. Une hausse qui s’est poursuivie hier en début de séance. A la mi-journée, le baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en janvier montait de 2,73% à 85,46 dollars.Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, grimpait de 2,45% à 79,13 dollars. Au-delà de l’Opep+, les investisseurs étaient tournés vers ce qui se passe en Chine.  « Le prix du baril a trouvé du soutien sur les marchés, dans un contexte où l’on espère que la Chine va repenser son approche de la lutte contre le Covid-19 », notamment après l’annonce de l’accélération de la vaccination des personnes âgées de plus de 80 ans, commente Ricardo Evangelista, d’ActivTrades.Cette annonce « constitue la première indication que Pékin pourrait envisager un assouplissement de ses politiques draconiennes de lutte contre le Covid », poursuit l’analyste, le taux insuffisant de vaccination en Chine, particulièrement chez les plus âgés, étant l’un des arguments mis en avant par le gouvernement pour justifier le « zéro Covid ».La perspective, même mince, d’un retour à la normale dans le plus grand importateur de pétrole au monde, a suffi à faire bondir les prix du pétrole.

Pour Jeff Currie de Goldman Sachs, la clé c’est la Chine et l’évolution de la situation liée au covid dans ce pays. Et d’ajouter que ce facteur pèse plus que les coupes de l’Opep. Il a dans ce sens précisé que la Banque d’affaires a choisi de s’en tenir à ses prévisions pour 2023, avec un baril de Brent à 110 dollars l’année prochaine.  Il a cependant qu’il y a encore beaucoup d’incertitudes et des facteurs à prendre en compte, comme l’inflation, la valeur du dollar et surtout l’impact du plafonnement des prix du gaz russe par le G7.

Samira Ghrib

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