Taxe carbone européenne aux frontières : L’Afrique exprime son opposition
L’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO) a récemment exprimé une vive opposition au « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » proposé par l’Union européenne. Omar Farouk Ibrahim, secrétaire général de l’APPO, a souligné, lors de la Semaine africaine du pétrole en Afrique du Sud, les risques potentiels que cette initiative européenne pourrait faire peser sur la croissance africaine. Et d’ajouter que ce mécanisme, prévu pour entrer en vigueur d’ici 2026, menace directement les exportations de ressources naturelles du continent, particulièrement dans le secteur énergétique. « L’Afrique ne peut se développer sans les combustibles fossiles, l’Afrique mérite mieux », a-t-il déclaré, plaidant pour une approche plus équilibrée qui tiendrait compte des défis spécifiques auxquels font face les économies africaines. L’impact économique potentiel de cette taxe carbone est considérable. Des estimations conjointes de l’Institut africain du climat et de l’Institut Firouz Al-Allaji pour les études africaines, rattaché à la London School of Economics, projettent des pertes annuelles pouvant atteindre 25 milliards de dollars pour l’Afrique. Ces chiffres alarmants soulignent l’ampleur des enjeux économiques en jeu et expliquent la fermeté de la position de l’APPO.
La Banque africaine de développement avait déjà tiré la sonnette d’alarme en décembre dernier, appelant à une exemption de l’Afrique de ce mécanisme européen. Cette demande souligne la nécessité d’une approche différenciée, tenant compte des réalités économiques et des besoins en développement spécifiques du continent africain. L’APPO, qui regroupe 16 pays africains producteurs de pétrole, joue un rôle crucial dans ce débat. Fondée en 1986 et basée à Brazzaville, l’association vise à promouvoir la coopération entre ses membres dans tous les aspects de l’industrie des hydrocarbures. Elle encourage l’assistance technique mutuelle et la coordination des stratégies de commercialisation, tout en facilitant l’échange d’informations sur les politiques énergétiques.
Chokri Hafed