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Alors qu’elle intensifie sa politique de la terre brûlée: L’entité sioniste se prépare à recoloniser Ghaza

Alors que le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre Ghaza ne cesse de s’alourdir, atteignant désormais 42.792 morts et 100.412 blessés en majorité des femmes et des enfants depuis le 7 octobre 2023, le projet de recolonisation de l’enclave palestinienne se dessine de plus en plus clairement.

Pas moins de dix députés sur trente-deux et plusieurs ministres du Likoud, le parti de Benyamin Netanyahou, ont pris part lundi à une réunion, organisée à la frontière de Ghaza préparant la recolonisation de Ghaza. Une réunion a été organisée par le gouvernement sioniste en prévision d’un projet de recolonisation et qui a d’ailleurs appelé à une expulsion massive des Palestiniens de Ghaza et à une nouvelle Nakba. Cela s’accompagne déjà de la construction de dizaines de cabanes par des organisations pro-colonisation, alors que des familles de colons sionistes se préparent à lancer des caravanes en direction de l’enclave palestinienne. Un projet qui intervient dans un contexte de destruction massive du territoire palestinien et de politique de la terre brûlée menée par l’entité sioniste.

Les dernières 24 heures illustrent la violence continue de l’agression : six nouveaux massacres ont fait 74 morts et 130 blessés supplémentaires. Le ministère de la Santé palestinien alerte sur la présence de nombreuses victimes encore prisonnières des décombres ou gisant sur les routes, que les ambulances et les équipes de la Défense civile ne peuvent atteindre en raison des bombardements incessants. Dans le nord de Ghaza, particulièrement ciblé depuis le 5 octobre, plus de 700 personnes ont péri en seulement 19 jours de siège. La situation est qualifiée de « crime de guerre complet » par les autorités sanitaires palestiniennes.

L’état des hôpitaux témoigne de l’ampleur de la catastrophe humanitaire. Les établissements de santé, devenus des cibles principales dans la stratégie sioniste visant à déplacer la population du nord de Ghaza, sont au bord de l’effondrement. Un détail macabre illustre la gravité de la situation : les couvertures, cruciales pour protéger la population du froid, sont désormais utilisées pour envelopper les corps des victimes, faute de linceuls disponibles. « Nous n’avons besoin ni de nourriture ni de boisson car nous serons bientôt assassinés. S’il vous plaît, envoyez des linceuls pour couvrir nos cadavres », rapporte le ministère de la Santé, citant le personnel médical.

L’acheminement de l’aide humanitaire est drastiquement entravé par l’occupant. Les chiffres du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) sont éloquents : seules quatre missions d’aide sur les soixante-six planifiées ont pu accéder au nord de Ghaza durant les vingt premiers jours d’octobre. Plus alarmant encore, entre le 2 et le 15 octobre, aucune aide alimentaire n’a été autorisée à entrer dans la région. L’occupation a rejeté vingt-huit demandes de mouvements coordonnés d’aide humanitaire vers Beit Hanoun, Jabalia et Beit Lahia entre le 6 et le 20 octobre. Les travailleurs humanitaires paient aussi un lourd tribut : deux nouveaux employés de l’UNRWA ont été tués hier dans une frappe israélienne contre leur véhicule au sud de Deir al-Balah. Selon l’OCHA, Ghaza est devenu l’endroit le plus dangereux au monde pour les Nations Unies et leurs partenaires, avec 300 membres du personnel tués, des entrepôts bombardés et des routes endommagées, jonchées de munitions non explosées.

Les appels au cessez-le-feu se multiplient

Face à cette situation catastrophique, les appels internationaux à un cessez-le-feu se multiplient. Les pays des BRICS, réunis à Kazan en Russie, ont publié une déclaration commune soulignant « l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat, total et permanent ». Le groupe, qui s’est récemment élargi pour inclure, outre le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran et les Émirats arabes unis, met en garde contre les risques d’une escalade régionale et d’une augmentation des tensions et de l’extrémisme. La déclaration de Kazan appelle également à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et des prisonniers détenus illégalement des deux côtés, ainsi qu’à l’acheminement sans entrave d’une aide humanitaire massive vers Ghaza.

En Europe, l’Espagne et le Portugal ont joint leurs voix à cet appel lors d’un sommet bilatéral à Faro. Les deux pays ont réaffirmé leur soutien à l’Autorité palestinienne comme « seul gouvernement de tous les territoires palestiniens » et se sont engagés à prendre des sanctions contre les colons violents en Cisjordanie. Ils maintiennent leur soutien à l’UNRWA, rejetant les tentatives de criminalisation de l’organisation onusienne, et appellent à la tenue rapide d’une conférence de paix internationale.

Cette politique de la terre brûlée menée à Ghaza, combinée aux projets explicites de recolonisation, soulève des inquiétudes croissantes quant à une tentative d’expulsion massive de la population palestinienne. La destruction systématique des infrastructures, le blocus de l’aide humanitaire et la violence des bombardements ont déjà forcé la quasi-totalité des 2,3 millions d’habitants à se déplacer, tandis que la famine menace l’ensemble de la population. Malgré les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat et la procédure pour génocide engagée devant la Cour internationale de justice par l’Afrique du Sud, l’entité sioniste poursuit son agression et multiplie les crimes de guerre, suggérant une stratégie délibérée de modification démographique du territoire au mépris du droit international humanitaire.

Lyes Saïdi

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