Escalade de la violence sioniste en Palestine occupée et au Liban: Le Moyen-Orient « au bord du gouffre » !
La situation au Moyen-Orient continue de s’aggraver, avec une extension du conflit bien au-delà de Ghaza, touchant désormais le Liban, la Cisjordanie, et menace de s’étendre encore à l’Iran, tandis que la communauté internationale peine à faire entendre sa voix pour un cessez-le-feu immédiat.
Le bilan de l’agression génocidaire sioniste dans la bande de Ghaza ne cesse de s’alourdir, atteignant désormais 43.020 martyrs et plus de 101.110 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon les autorités palestiniennes de santé. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants. Plus de 10.000 personnes sont toujours portées disparues sous les décombres.
La situation est particulièrement critique dans le nord de Ghaza, où une agression sioniste d’envergure est en cours depuis le 6 octobre. La Défense civile de Ghaza rapporte que plus de 1.000 Palestiniens sont tombés en martyrs dans cette zone ces trois dernières semaines. Plus de 100.000 Palestiniens dans les régions de Jabalia, Beit Hanoun et Beit Lahia souffrent d’un siège strict qui empêche l’entrée de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « choqué » par l’ampleur des destructions et le nombre de victimes dans le nord de Ghaza. Il a souligné que les conditions de vie y sont devenues « intenables » pour la population palestinienne, dénonçant des opérations militaires qui « piétinent les exigences du droit international humanitaire ». Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a également tiré la sonnette d’alarme, qualifiant la situation de « extrêmement tragique ». Sa cheffe adjointe à Ghaza, Stephanie Eller, a particulièrement mis en garde contre les ordres d’évacuation des hôpitaux qui « menacent de créer un vide critique dans les services médicaux ».
L’escalade de la violence touche également le Liban, où la situation se dégrade rapidement depuis le 23 septembre. Le bilan des agressions sionistes contre le pays s’élève désormais à 2.672 martyrs et 12.468 blessés depuis octobre 2023, selon le ministère libanais de la Santé. La dernière escalade a provoqué le déplacement de 1,3 million de personnes. La journée du dimanche a été particulièrement meurtrière avec au moins 21 martyrs dans plusieurs frappes, dont neuf dans un bombardement sur les environs de Saïda et sept dans la localité d’Aïn Baal. Parmi les victimes figurent des secouristes et du personnel médical, portant à 167 le nombre total de secouristes tombés en martyrs depuis le début de l’agression. Face à cette situation, le Liban a déposé une nouvelle plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU pour dénoncer les attaques sionistes sur son territoire, notamment le ciblage des civils, des ambulanciers, des journalistes et des forces de la FINUL.
Les journalistes paient un lourd tribut. À Ghaza, le bureau des médias annonce que 180 journalistes palestiniens sont tombés en martyrs depuis le début de l’agression, dont trois rien que dimanche : Saed Radwan de la télévision Al-Aqsa, Hamza Abu Salmiya de l’agence Sanad et Haneen Baroud de la Fondation Al-Quds. Au Liban, les attaques contre les médias se multiplient également, poussant le pays à déposer une plainte spécifique auprès de l’ONU concernant le ciblage des journalistes et des installations médiatiques.
Tensions croissantes avec l’Iran
La situation régionale se complique davantage avec l’escalade des tensions entre l’Iran et l’entité sioniste. Suite à l’attaque israélienne du week-end contre des cibles militaires en Iran, Téhéran a annoncé qu’il « utilisera tous les outils disponibles » pour apporter une réponse. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a appelé les responsables iraniens à déterminer la meilleure façon de démontrer la puissance de l’Iran, tout en précisant que l’attaque ne devait « être ni minimisée ni exagérée ».
Le président iranien Masoud Pezeshkian a pour sa part indiqué son pays ne cherchait pas la guerre, mais qu’il défendrait son peuple et répondrait de manière « proportionnée ». « Nous ne cherchons pas la guerre, mais nous défendrons notre pays et les droits de notre peuple. Nous donnerons une réponse proportionnée à l’agression du régime sioniste », a déclaré Pezeshkian lors d’une réunion du conseil des ministres à Téhéran, selon l’agence de presse officielle IRNA. « Tous les peuples du monde constatent que les soutiens du régime israélien, au premier rang desquels les Etats-Unis, prétendent défendre la liberté et les droits de l’homme, mais restent silencieux sur le meurtre de dizaines de milliers de femmes et d’enfants », a-t-il ajouté.
Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a exprimé de vives inquiétudes lors du forum ministériel de l’Union pour la Méditerranée, décrivant la situation comme étant « au bord du gouffre ». Il a particulièrement condamné les « violations répétées du statu quo » sur les sites religieux d’El Qods et mis en garde contre l’extension de la guerre au Liban. Borrell a qualifié la crise humanitaire à Ghaza de « plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale » et appelé à des actions plus décisives de la communauté internationale. Il a notamment critiqué le gouvernement de Netanyahu pour avoir « dépassé les lignes rouges » en raison des répercussions de son offensive sur la vie et les infrastructures civiles.
Mobilisation internationale
Face à cette situation, les initiatives diplomatiques se multiplient. Plus de 120 organisations françaises exigent l’arrêt « total et immédiat » de tout commerce d’armement avec l’entité sioniste. Elles appellent notamment à l’interdiction de participation des entreprises d’armement sionistes au prochain Salon mondial du naval de défense (Euronaval) prévu à Paris. La présidence palestinienne, quant à elle, met en garde contre le projet sioniste visant à interdire l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine), soulignant que cette législation constituerait une « violation du droit international ». Dans ce contexte de tension extrême, la communauté internationale peine à faire entendre sa voix pour un cessez-le-feu immédiat, tandis que la situation humanitaire continue de se dégrader et que le risque d’une extension régionale du conflit se fait chaque jour plus pressant.
Lyes Saïdi