Forum international dédié à Kateb Yacine: Tomber de rideau sur la 11e édition
Le rideau est tombé sur la 11e édition du Forum international dédié à Kateb Yacine, figure majeure de la littérature algérienne. Cette année, l’événement revêtait une symbolique particulière, coïncidant avec le 35e anniversaire de la disparition de l’auteur de « Nedjma » (1929-1989). Sous les voûtes du Centre culturel islamique Moubarak-Boulouh, universitaires et passionnés se sont réunis autour du thème « Les deux cycles de Kateb Yacine, Nedjma et le théâtre populaire, convergences, divergences et influences ». Un sujet ambitieux qui a donné lieu à pas moins de 17 communications, portées par des chercheurs venus d’horizons divers : France, Tunisie, Italie, sans oublier une forte présence académique algérienne. Le forum, qui depuis 2009 fait rayonner l’héritage de l’écrivain dans sa terre natale, s’apprête à tourner une page de son histoire. Le Professeur Mansour Mehenni, qui préside le Conseil scientifique depuis 2015, a exprimé son souhait de passer le flambeau. Cette transition annoncée a conduit les organisateurs à appeler au « renforcement du conseil scientifique par des compétences académiques algériennes », esquissant ainsi les contours d’une nouvelle ère pour cette manifestation culturelle d’envergure. Point d’orgue des communications, l’intervention du Professeur Mohamed-Salah Berghal de l’Université de Monastir a particulièrement marqué les esprits. Son analyse de « Nedjma », publié en 1956, a rappelé comment ce roman a « révolutionné le style narratif et l’écriture narrative en général », devenant une pierre angulaire de la littérature des années 1950. Les organisateurs, fidèles à leur mission de promotion culturelle, ont su marier l’intellectuel au patrimonial. Les participants ont ainsi pu découvrir les trésors naturels et archéologiques de la région, notamment la ville antique de Tibeles dans la commune de Sellaoua-Announa. Une façon de rappeler que l’œuvre de Kateb Yacine, profondément ancrée dans cette terre, continue de dialoguer avec le présent. Depuis 2009, année où une stèle commémorative fut érigée à Ain Ghrour, dans la commune de Hammam N’bails, terre natale de l’écrivain, l’Association pour la promotion du tourisme et de l’animation culturelle de Guelma perpétue cette tradition d’échange et de réflexion autour de l’œuvre katébienne. Les recommandations de cette 11e édition, appelant à repenser les mécanismes de développement du forum, témoignent d’une volonté de faire perdurer cet héritage tout en le renouvelant.
M.S.