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Scandale au sein du géant de l’acier Imetal: Les directeurs de 4 filiales sous enquête

Les directeurs de 4 filiales du groupe sidérurgique public Imetal sont impliqués dans des affaires de corruption liées notamment à la conclusion d’accords « suspects » et de cession de l’usine KIA Motors de Batna.

Les services conjoints de sécurité ont ouvert une enquête approfondie sur un scandale vient entacher une fois de plus le secteur de l’industrie, en particulier groupe public des industries métallurgiques et sidérurgiques « Imetal » et plusieurs de ses filiales, nous confie une source sécuritaire. Plusieurs responsables ont été interpellés soupçonnés d’implication dans une affaire de corruption qui a occasionné la dilapidation de milliards de dinars, a fait savoir la même source, qui n’a pas révélé le montant des fonds gaspillés. Selon nos sources, outre l’interpellation du PDG de Sider El-Hadjar- Annaba et le PDG de l’entreprise publique économique (EPE)  »FONDAL », mercredi, les enquêteurs ont également, le même jour, et dans le cadre de cette affaire, le président-directeur général du groupe  »Sider » ainsi que le président directeur général de l’Entreprise nationale de récupération (ENR). Ces deux derniers ont comparu devant la section de recherches du groupement régionale de la gendarmerie nationale de Bab Jdid (Alger ) , chargé d’enquêter avec tous les mis en causes dans ce lourd dossier, nous dit-on. Les services de sécurité enquêtent conjointement, depuis plus de 20 jours, sur des faits de corruption, portant sue la conclusion par plusieurs filiales d’Imetal, de transactions suspectes, avec un certain homme d’affaires surnommé  »Nounou ».

Il s’agit, selon la même source, d’un homme d’affaires bien connu dans la wilaya d’Oran. Toujours selon les mêmes sources, l’homme d’affaires serait un ami du fils d’un  »haut responsable  ». Notre source a révélé que cet homme d’affaires a fait un déplacement, accompagnant la délégation du groupe  »Imetal », dirigée par l’ex PDG du complexe El Hadjar, le PDG de Fondal, ainsi que le PDG du groupe Sider et le PDG de l’Entreprise nationale de récupération (ENR). La délégation s’était rendue dans un pays arabe pour assister, a précisé notre source, aux travaux de l’Union arabe des mines et de l’acier, où des accords ont été conclus. Nos sources soulignent que le plus intriguant était la présence de cet homme d’affaires qui a accompagné la délégation, avec un ordre de mission officiel, nous dit-on, émis par Imetal! Ce qui a aussitôt suscité des soupçons qui ont abouti à l’ouverture des investigations et des enquêtes, d’autant plus que cet homme d’affaires n’a aucun lien avec le groupe! Si l’enquête encore en cours se penche actuellement sur ce premier chapitre du dossier, la seconde partie, elle, porte sur une consultation internationale concernant l’usine  »KIA », récemment récupérée par  »Fondal » , entreprise publique des fonderies algériennes.

La gestion du dossier Kia sous la loupe

Notre source a fait savoir que les enquêteurs décryptent les détails du lancement, le 8 octobre, par Fondal, d’un appel d’offres pour rechercher un partenaire étranger, pour l’usine  »Kia », dans la wilaya de Batna. Rappelons que l’usine, qui appartenait aux  » frères Arbaoui, a été confisquée par l’Etat à la suite d’ une décision de justice définitive dans le cadre des affaires de lutte contre la corruption. L’usine d’assemblage automobile Kia, à l’arrêt depuis 2020, a été officiellement affectée en août dernier à la société étatique Fondal, une filiale du Groupe Imetal. Il faut souligner que la direction de Fondal avait exprimé sa volonté de faire appel à un partenaire étranger pour une gestion rapide de l’usine KIA, ce qui a suscité quelques doutes, donnant lieu à des enquêtes. Car, nous dit-on, Fondal ne pouvait en aucun cas, décider unilatéralement, sans se référer à la hiérarchie. Cet enchaînement des faits est l’objet d’enquêtes auxquelles sont soumis de haut responsables et dirigeants du secteur de l’industrie et de la métallurgie. En attendant que les enquêteurs lèvent le voile sur toutes les zones d’ombres qui entourent ces affaires, il est impératif de noter que cet autre scandale intervient parallèlement aux enquêtes approfondies engagées, depuis l’année dernière, par le pôle pénal économique et financier du Tribunal de Sidi M’hamed, dans le groupe public des industries métallurgiques et sidérurgiques et 13 de ses filiales. Les enquêtes menées à ce jour, ont révélé, selon nos sources, des faits terribles et des chiffres terrifiants sur la corruption qui s’est nichée dans les filières de ce groupe public économique, objet de ravages et de malversations outrageantes. Bien que l’État ait placé une grande confiance en les responsables de ce groupe qui avaient pour mission de relancer les unités de ce groupe, encourager les investissements et créer des emplois, les dirigeants désignés à la tête de ce géant groupe de l’industrie nationale, ces derniers ne semblent avoir pris la mesure de leur mission.

Nos sources font références à des transactions de douteuses en matière de location de véhicules et de matériel roulant, auxquelles s’ajoutent notamment des « graves violations » dans les transactions liées à l’achat de déchets ferreux et non ferreux et à l’importation du Coke. Pour rappel, les mis en cause dans ce dernier dossier ont été arrêtés en mars 2023. Il s’agit, rappelle-on encore, de l’ex PDG du groupe public Imetal, placé en détention ainsi que quatre responsables, dont l’ex PDG du groupe Sider. Les prévenus sont accusés ainsi que 17 autres mis en causes, dans ce lourd dossier de corruption qui a, soulignons-le, entaché le fleuron de l’industrie algérienne, le complexe sidérurgique d’El Hadjar -Annaba, en l’occurrence.

Sofia Chahine

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