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Décès du Colonel Tahar Zbiri à l’âge de 95 ans : L’Algérie perd une figure emblématique de la Révolution

L’Algérie a perdu hier l’une de ses plus grandes figures révolutionnaires avec la disparition du Colonel Tahar Zbiri, décédé à l’âge de 95 ans après une longue maladie. Son départ, à la veille du 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération, marque la fin d’un chapitre important de l’histoire nationale. Né en 1929 à Douar Essabâa dans la région de Sedrata, rattachée à la commune d’Oum El Adhaim (wilaya de Souk Ahras), Tahar Zbiri incarne le parcours exemplaire d’un homme qui a consacré sa vie entière à la cause de son pays. Son engagement précoce commence dans les mines d’El Ouenza, où sa famille s’était installée, mais c’est son rêve d’une Algérie libre qui le pousse, très jeune, à rejoindre le mouvement national. Dès 1947, il intègre le Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques, puis l’Organisation spéciale, démontrant déjà un engagement sans faille pour la cause nationale. Au déclenchement de la Révolution, il se distingue dans la région d’El Ouenza comme l’un des premiers combattants à affronter les forces coloniales. La bataille de Djebel Ahmed, en janvier 1955, marque un tournant dans son parcours : capturé avec d’autres moudjahidine, il est emprisonné à la prison de Koudia à Constantine. C’est dans cette prison que se forge davantage sa détermination au contact du martyr Mustapha Ben Boulaïd. Cette rencontre décisive aboutit à leur évasion commune, permettant à Zbiri de reprendre le combat au sein de l’Armée de libération nationale dans la base de l’Est. Son ascension le mène jusqu’au poste de chef de la première wilaya historique (1960-1962), consacrant son rôle de leader militaire. Après l’indépendance, le Colonel Zbiri poursuit son engagement au service de l’Algérie en occupant plusieurs postes stratégiques : commandant de la cinquième région militaire (1962-1963), directeur de l’Académie militaire de Cherchell (1963), puis chef d’état-major de l’armée (1964-1967). Son parcours politique inclut également des responsabilités au sein du FLN comme membre du bureau politique et du comité central, ainsi qu’une participation au Conseil de la Révolution en 1965. Les dernières années de sa vie ont été marquées par la reconnaissance de la nation : membre du Conseil de la Nation en 2004 dans le tiers présidentiel, il reçoit la médaille de mérite national au grade d’Athir en 2018, couronnant une vie de dévouement à sa patrie. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a salué en lui « l’un des grands chefs de la glorieuse Révolution qui se sont sacrifiés corps et âme pour notre indépendance ». Le Général d’Armée Saïd Chanegriha, Chef d’État-Major de l’ANP, s’est joint aux condoléances nationales, soulignant la perte d’une figure majeure de l’histoire algérienne. Le Colonel Tahar Zbiri laisse derrière lui l’héritage d’un homme qui a su allier avec brio la lutte révolutionnaire et l’engagement politique, incarnant les valeurs de courage, de persévérance et de dévouement qui ont façonné l’Algérie moderne. Son nom restera gravé en lettres d’or dans l’histoire du pays, symbole d’une génération qui a sacrifié sa jeunesse pour l’indépendance et la dignité de son peuple.

Lyna Larbi

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