L’agriculture et l’industrie manufacturière locomotives de la croissance
L’économie nationale fait preuve d’un dynamisme soutenu au deuxième trimestre 2024, avec une croissance de 3,6% qui, bien qu’en léger recul par rapport aux 5% enregistrés à la même période en 2023, témoigne de la résilience et de la diversification progressive du tissu économique national. Cette performance est d’autant plus remarquable qu’elle s’appuie sur une contribution significative des secteurs hors hydrocarbures, marquant ainsi une évolution structurelle. Le secteur agricole s’affirme comme l’un des principaux moteurs de cette croissance, affichant une progression remarquable de 6,5%, plus que doublant sa performance de 2,8% enregistrée l’année précédente. Cette dynamique du secteur agricole, incluant la pêche, témoigne de l’efficacité des politiques de modernisation et de diversification mises en œuvre. Le secteur de la pêche, en particulier, opère un redressement encourageant avec une hausse de 0,5%, contrastant avec la baisse de 1,7% observée en 2023. Les industries manufacturières confirment leur rôle crucial dans la transformation économique du pays, avec une croissance de 4,3% au deuxième trimestre, soit une performance quatre fois supérieure à celle de l’année précédente (1,0%). Cette accélération significative se traduit en valeur par une hausse de 8,7%, portant la valeur ajoutée du secteur à 929,4 milliards de dinars, contre 854,9 milliards au deuxième trimestre 2023. Cette progression témoigne d’une dynamique industrielle positive et d’une montée en puissance du secteur manufacturier dans l’économie nationale. Le secteur des services, véritable baromètre de la modernisation économique, affiche des performances particulièrement encourageantes. Le segment des hôtels et de la restauration, bien qu’en ralentissement par rapport à 2023, maintient une croissance robuste de 9,5%. Les transports et communications accélèrent leur progression avec 4,8% de croissance, tandis que le commerce et la réparation affichent une hausse de 6,0%, démontrant le dynamisme de l’économie de services. Un autre indicateur positif réside dans la performance du secteur de l’électricité et du gaz, qui enregistre une croissance impressionnante de 8,2%, marquant une nette amélioration par rapport au 1,7% de 2023. Cette progression reflète à la fois l’augmentation de la demande énergétique nationale et les investissements réalisés dans les infrastructures du secteur.
Hausse des investissements et des exportations
La demande intérieure reste un pilier solide de la croissance avec une progression de 6,5%, soutenue notamment par une Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) particulièrement dynamique, en hausse de 11,6%. Cette augmentation des investissements, supérieure aux 8,1% enregistrés en 2023, traduit la confiance des opérateurs économiques et laisse présager des perspectives de croissance positives pour les trimestres à venir.
Le secteur extérieur montre également des signes encourageants, avec une progression des exportations de 2,0%, soit plus du double de la performance de 2023 (0,8%). Les exportations de services se distinguent particulièrement avec une hausse remarquable de 14,7%, témoignant de la diversification progressive des sources de revenus extérieurs du pays. En termes de PIB nominal, l’économie nationale continue sa progression avec un PIB atteignant 8784,5 milliards de dinars au deuxième trimestre 2024, contre 8288,4 milliards à la même période en 2023, soit une augmentation de 6,0%. Cette évolution s’accompagne d’une maîtrise relative de l’inflation, avec une hausse du niveau général des prix de 2,3%, contrastant favorablement avec la déflation de 2,6% observée l’année précédente. La consommation des ménages, bien qu’en léger ralentissement, maintient un rythme de croissance appréciable de 4,1%, témoignant de la résilience de la demande intérieure. Parallèlement, la consommation publique progresse de 2,3%, traduisant une gestion maîtrisée des dépenses publiques. Ces performances économiques démontrent la capacité de l’économie nationale à maintenir une croissance solide malgré un contexte international incertain. La diversification progressive des moteurs de croissance, avec une contribution accrue des secteurs hors hydrocarbures, constitue un signal positif pour l’avenir. Les investissements soutenus, la dynamique du secteur manufacturier et la progression des exportations de services dessinent les contours d’une économie en transformation, moins dépendante des hydrocarbures et plus orientée vers la création de valeur ajoutée dans les secteurs productifs.
Sabrina Aziouez