8 membres de l’OPEP+ prolongent leurs réductions volontaires supplémentaires de production
Un petit coup de pouce pour le marché pétrolier
L’Algérie et sept autres pays membres de l’OPEP+ ont annoncé dimanche la prolongation de leurs réductions volontaires supplémentaires de production de pétrole jusqu’à fin décembre 2024.
Ces réductions, d’un total de 2,2 millions de barils par jour, avaient initialement été décidées en avril et novembre 2023 et étaient précédemment prolongées jusqu’à fin novembre 2024. En outre, les huit pays ont réitéré leur engagement collectif au strict respect de la déclaration de coopération, y compris les ajustements volontaires supplémentaires de production, qui seront contrôlés par le Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) conformément aux conclusions de sa 53e réunion, tenue le 3 avril 2024, conclut le communiqué.
Cette décision de l’OPEP+ a entraîné une hausse des cours du pétrole hier lundi, le baril de Brent prenant 2,60% à 75,08 dollars et le baril de WTI 2,82% à 71,52 dollars. La réaction positive du marché s’explique également par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et les incertitudes liées aux élections américaines. Cette décision a donc permis de donner un petit coup de pouce à des marchés minés par des prévisions pessimistes. C’est dans ce contexte que le secrétaire général de l’OPEP, Haitham Al Ghais, a minimisé ces prévisions « pessimistes » concernant la baisse de la demande de pétrole pour 2025. Il a souligné hier dans une interview à la CNBC en marge de la conférence énergétique Adipec à Abou Dhabi, que l’OPEP prévoit une croissance de la demande de 1,9 million de barils par jour cette année, soit un chiffre nettement supérieur à celui de nombreux autres analystes.
« Trop de pessimisme » dans les prévisions
Al Ghais estime qu’il y a « trop de pessimisme » dans les prévisions de certains, et que l’OPEP reste « assez confiante » quant à la demande. Bien que l’OPEP ait revu à la baisse ses projections de croissance de la demande à court terme, passant de 2,03 à 1,93 million de barils par jour cette année et de 1,74 à 1,64 million de barils par jour en 2025, ces prévisions sont supérieures à celles de l’Agence Internationale de l’Énergie qui table sur une hausse d’environ 900 000 barils par jour cette année et de près de 1 million en 2025. Le chef de l’OPEP a expliqué que ces révisions à la baisse ne reflètent pas un manque de confiance dans la demande, mais sont plutôt le résultat d’ajustements mineurs. Il a souligné que la prévision de l’OPEP de 1,9 million de barils par jour reste bien supérieure à la moyenne historique de 1,2 million de barils par jour. S’agissant de la Chine, Al Ghais s’est montré optimiste, indiquant que l’OPEP prévoit une croissance de la demande de 0,6 million de barils par jour en 2024, contre seulement 0,1 million selon certains analystes qu’il juge « pessimistes ». Il a également évoqué de « très bons chiffres » provenant de l’économie américaine ainsi que de « bons signes » dans les secteurs pétrochimique et de l’aviation. Concernant le report d’un mois de l’augmentation prévue de la production en décembre, Al Ghais a indiqué que ce n’était « rien d’inhabituel » et s’inscrivait dans la continuité de la politique de l’OPEP+ visant à rester « très attentifs au marché ». Il a souligné que ces ajustements progressifs faisaient partie intégrante du fonctionnement de l’OPEP+ depuis la mise en place de leur accord.
Dans l’ensemble, la décision de l’OPEP+ de prolonger les réductions de production, associée à l’optimisme exprimé par le secrétaire général de l’organisation sur les perspectives de la demande pétrolière, a soutenu les cours du brut lundi. Malgré des révisions à la baisse des prévisions à court terme, l’OPEP demeure globalement confiante quant à la trajectoire de la consommation mondiale de pétrole, estimant que les analyses les plus pessimistes ne reflètent pas la réalité du marché.
Samira Ghrib