Large victoire de Donald Trump à la présidentielle US : Et maintenant ?
L’ancien président républicain Donald Trump a remporté l’élection présidentielle de 2024 face à la candidate démocrate Kamala Harris, selon les projections d’Edison Research. Trump a obtenu 276 grands électeurs, dépassant largement le seuil de 270 nécessaires à l’élection, contre 223 pour Harris.
Cette large victoire intervient alors que les sondages le donnaient au coude-à-coude avec Harris. Elle fait suite à son premier mandat controversé de 2017 à 2021, faisant de Trump seulement le deuxième président de l’histoire à revenir au pouvoir pour deux mandats non successifs, après Grover Cleveland au 19ème siècle. Plusieurs facteurs ont joué en faveur de Trump. Tout d’abord, il a réussi à convaincre une partie de l’électorat hispanique et populaire, traditionnellement plus favorable aux démocrates, en axant sa campagne sur les questions économiques comme l’inflation et le pouvoir d’achat. Sa base électorale solide d’hommes blancs vivant dans les zones rurales s’est également mobilisée massivement. Trump a également bénéficié du soutien financier du milliardaire Elon Musk, qui a injecté plus de 100 millions de dollars dans un comité d’action politique conservateur. Musk a également utilisé son réseau social X comme caisse de résonance pour les messages de Trump. Enfin, la décision surprise de Joe Biden de se retirer de la course à la Maison Blanche, invoquant des raisons de santé, a précipité la campagne de Kamala Harris, qui a dû s’organiser en urgence. Malgré un avantage financier initial, elle n’a pas réussi à combler l’avance prise par Trump dans les intentions de vote.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche laisse présager d’importants changements dans la politique intérieure et étrangère des États-Unis. Les ambitions du républicain fait craindre davantage de polarisation. Le républicain a promis de remanier en profondeur les institutions et l’équilibre des pouvoirs à Washington. Par ailleurs, Trump entend soumettre la haute fonction publique fédérale à sa volonté, en licenciant les fonctionnaires qu’il jugerait déloyaux et en utilisant le département de la Justice comme « arme politique » contre ses opposants. Cette tentative de mainmise sur l’appareil d’État s’inscrit en violation de la tradition d’indépendance des administrations.
Sur le plan commercial, Trump s’apprête à relancer de plus belle la guerre commerciale avec la Chine alors qu’ila réaffirmé son intention d’imposer de nouveaux droits de douane, notamment sur les importations chinoises. Cette politique protectionniste risque d’entraîner une nouvelle guerre commerciale avec Pékin et des tensions accrues avec les alliés traditionnels des États-Unis. Ses projets de baisses d’impôts pour les entreprises pourraient également creuser significativement la dette publique américaine. En politique étrangère, on s’attend à ce que Trump adopte une posture plus isolationniste. Il a notamment remis en cause le soutien apporté par Washington à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, laissant entendre que Kiev pourrait devoir céder des territoires. Un retour qui risque aussi d’avoir des conséquences pour les alliés de Washington au sein de l’Otan, d’autant plus que Trump a déjà menacé l’alliance transatlantique d’un retrait des États-Unis. Concernant le Proche-Orient, il a promis de mettre fin aux conflits sans donner de détails concrets. Cependant, la victoire de Trump semble faire les affaires de l’entité sioniste qui désespère d’entrainer Washington dans une guerre avec l’Iran. Netanyahu n’a pas caché son enthousiasme quant au retour de Trump à la Maison blanche.
Les républicains reprennent le contrôle du sénat
Le second mandat de Trump risque d’exacerber les divisions politiques et sociales déjà profondes aux États-Unis. Ses attaques répétées contre ses adversaires, qualifiés d' »ennemis de l’intérieur », et sa rhétorique raciste et sexiste ont encore renforcé la polarisation du pays.
Près de trois quarts des électeurs estimaient d’ailleurs que la démocratie américaine était menacée, selon un sondage de sortie des urnes. Trump a lui-même remis en cause à plusieurs reprises la légitimité du processus électoral, alimentant les craintes de violences politiques.Ses propos apocalyptiques et vindicatifs, décrivant les États-Unis comme une « poubelle » pour les migrants et promettant de les expulser massivement, ont suscité de vives inquiétudes. Ses attaques à caractère raciste et sexiste, notamment envers Kamala Harris, ont également choqué une partie de l’opinion publique.
Malgré les controverses et scandales qui l’ont entouré, Trump a réussi à s’imposer à l’investiture républicaine et à surmonter deux tentatives d’assassinat au cours de la campagne. Son retour à la Maison Blanche semble donc marquer le triomphe d’un homme politique clivant, qui entend remanier en profondeur les institutions et les équilibres de pouvoir aux États-Unis.
Parallèlement à sa victoire présidentielle, le Parti républicain a également repris le contrôle du Sénat, remportant au moins 51 sièges sur 100. Cependant, le contrôle de la Chambre des représentants reste encore indécis, aucun des deux partis ne semblant avoir d’avantage décisif.Parmi les nouveaux élus républicains au Sénat, on peut noter la victoire de Jim Justice en Virginie-Occidentale et de Bernie Moreno dans l’Ohio, deux hommes soutenus par Trump. Ce dernier devient le premier sénateur d’origine hispanique à représenter l’Ohio. La composition du nouveau Congrès, avec un Sénat républicain et une Chambre des représentants encore indécise, est donc un élément clé pour comprendre les marges de manœuvre et les défis auxquels sera confronté Donald Trump durant son second mandat à la Maison Blanche.
Lyes Saïdi
Le Président de la République félicite le président américain Donald Trump à l’occasion de son élection
Le Président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, a adressé un message de félicitations à son homologue américain, Donald John Trump, à l’occasion de son élection à la présidence des États-Unis d’Amérique. Voici le texte de ce message :
Son Excellence,
Donald John Trump
Président des États-Unis d’Amérique
Monsieur le Président,
À l’occasion de votre élection à la présidence des États-Unis d’Amérique, il m’est agréable, au nom du peuple et du gouvernement algériens ainsi qu’en mon nom personnel, de vous adresser mes plus sincères félicitations et mes vœux les plus chaleureux de santé et de bonheur dans l’accomplissement de vos hautes fonctions.
Je saisis cette occasion pour rappeler la profondeur des liens d’amitié historique qui unissent l’Algérie et les États-Unis d’Amérique, et pour saluer la dynamique positive que connaît notre partenariat bilatéral dans divers domaines. J’exprime également ma détermination à œuvrer avec vous pour l’élever à des horizons encore plus vastes, au service de nos intérêts communs.
Je tiens également à souligner, en cette circonstance, nos efforts conjoints dans les instances internationales et notre souci constant de renforcer la concertation et la coordination sur les questions d’intérêt commun, en plaidant pour des initiatives visant à préserver la paix et la sécurité internationales, étant donné que mon pays est membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération et de mon respect.