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Importation frauduleuse de véhicules de luxe : Huit douaniers placés en détention

Ce nouveau scandale et lié à des opérations suspectes, en rapport avec le dédouanement au port de Jijel, mais aussi au port d’Oran et celui de Mostaganem, en violation de la législation douanière, en plus des soupçons de surfacturation, d’évasion fiscale et d’abus de fonction.

Le juge d’instruction près la 8e chambre du pôle pénal spécialisé économique et financier du Tribunal de Sidi M’hamed, a ordonné le placement en détention provisoire de 8 douaniers opérant dans le port de Jijel, alors que le chef d’inspection des services des douanes du même port a été placé sous contrôle judiciaire, apprend-on de source judiciaire. Selon les précisions apportées par nos sources, le dossier a été ouvert par la police judiciaire de la Gendarmerie Nationale, sur ordre du parquet du même pôle pénale et ce, dans le cadre de l’extension des enquêtes sur le scandale des opérations de dédouanement suspectes de voitures importées et de falsification de factures et d’évasion fiscale au niveau du port d’Alger et les ports d’Oran, Mostaganem puis le port de Jijel. Cette enquête intervient après celle qui a été ouverte au niveau du port d’Alger en juin 2023, dans laquelle sont poursuivis 64 prévenus, dont 14 douaniers, des employés du port, parmi lesquels figurent des femmes et 12 transitaires, nous dit-on. Après leur audition par le juge d’instruction de la 8e chambre au pôle économique, et après une instruction qui a duré très tard dans la nuit du mercredi, le magistrat a ordonné la mise sous mandat de dépôt de 5 anciens inspecteurs de liquidation au port de Jijel répondant aux initiales  » M.K.M »,  »B.B »,  » A. F », » H. AB » et  »N.AH. Le juge d’instruction a également ordonné le placement en détention l’ancien chef d’inspection de contrôle des opérations commerciales  »B.K », l’ancien chef d’inspection principal des opérations commerciales  »D.F », alors que l’actuel chef d’inspection des services douaniers  »Z.S » et un déclarant en douane  »B.M », ont été placés sous contrôle judiciaire. Par ailleurs, et selon les indiscrétions rapportées par les mêmes sources, plus de 100 personnes ont été convoquées, dans le cadre de cette affaire, pour instruction au niveau de la 8e chambre relevant du pôle pénal spécialisé économique et financier du Tribunal de Sidi M’hamed. Il s’agit entre autres d’anciens et actuels cadres douaniers, à l’image, nous précise-on, d’inspecteurs de liquidation, chefs de services douaniers, chefs d’inspection et de contrôle d’opérations commerciales et d’anciens inspecteurs principaux d’opérations commerciales ainsi que des déclarants en douane, relevant des ports d’Oran et Mostaganem. Ces personnes et bien d’autres seront auditionnées pour des faits liés à des opérations suspectes, en rapport avec le dédouanement au port d’Oran et de Mostaganem, de voitures de luxe importées telles que Lamborghini, Porsche et Mercedes. Des agissements qui ne diffèrent en rien des agissements enregistrés dans le port d’Alger, nous dit-on. Ainsi, le port de Jijel vient allonger la liste des ports d’Algérie éclaboussés depuis 2023 par ce scandale. Le 2ème volet de cette grosse affaire, liée à la corruption et à la falsification des procédures de dédouanement des véhicules importés, devrait, croit-on savoir, mettre à nu, après l’audition de plus de 100 personnes convoquées, des révélations pouvant s’étendre à un plus haut niveau tant le préjudice financier causé au Trésor public semble, à tout point de vue, énorme. Ce qui explique l’interdiction, depuis le 2 octobre dernier, de l’importation des véhicules de moins de 3 ans. À priori le décret du ministère de l’Intérieur, interdisant la délivrance de nouvelles cartes d’immatriculation aux véhicules importés, spécialement les véhicules de moins de 3 ans d’âge destinés aux particuliers, intervient dans le cadre du prolongement des enquêtes sur les véhicules importés. Ce décret, convient-il de rappeler, régit les conditions ainsi que les procédures de dédouanement et de contrôle de ces véhicules. Les douaniers mis en cause dans ce scandale auraient manipulé les procédures de calcul de valeur douanière, en exploitant des failles de la législation, notamment l’article 16 du Code des Douanes. En somme, les douaniers impliqués auraient ignoré délibérément, le guide de référence international des prix des véhicules, l’Argus qui fixe la valeur marchande de la voiture selon son modèle, sa puissance et son type. Ces actes ont occasionné un manque à gagner pour le Trésor public estimé à coup de milliards de dinars, noux explique-t-on.

Sofia Chahine 

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