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Les premières nominations annoncées: La politique Trump commence à se mettre en place

Quelques jours seulement après sa victoire à l’élection présidentielle, Donald Trump a annoncé les premières nominations aux postes clés qui devront définir ses politiques dès son investiture le 20 janvier prochain. Il a ainsi annoncé la nomination de la représentante républicaine de New York Elise Stefanik au poste d’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies. Cette décision symbolise la volonté du nouveau président de placer ses plus fidèles soutiens politiques à des postes clés de la diplomatie américaine.

Âgée de 38 ans, Elise Stefanik s’est fait connaître du grand public en 2019 lors de la procédure de destitution lancée contre Trump. Elle s’était alors imposée comme l’une des plus ferventes défenseuses du président républicain, participant activement à sa stratégie de contre-attaque face aux démocrates. Cette nomination à l’ONU, un poste traditionnellement occupé par des diplomates rompus aux arcanes onusiennes, témoigne du souhait de Trump de s’entourer d’alliés politiques plutôt que de personnalités issues du sérail diplomatique. Ce choix tranche avec la traditionnelle prudence dont font généralement preuve les présidents américains dans la composition de leur équipe diplomatique, privilégiant habituellement l’expertise et l’expérience aux considérations partisanes. Mais Trump, qui a fait de la loyauté politique l’un de ses principaux critères de sélection, semble déterminé à marquer un tournant dans la conduite de la politique étrangère américaine. Parallèlement à la nomination d’Elise Stefanik, Donald Trump a également annoncé le retour de Tom Homan, un fervent partisan de la ligne dure sur l’immigration, à la tête de l’agence chargée du contrôle des frontières et de l’immigration (ICE). Homan avait déjà occupé ce poste sous la précédente présidence de Trump, durant laquelle près de 4 000 enfants migrants avaient été séparés de leurs parents et placés en détention. Ce choix traduit la volonté de Trump de replacer l’immigration au cœur de son agenda politique et de renouer avec une approche extrêmement restrictive en matière de politique migratoire. Lors de sa campagne, le républicain s’était déjà déchaîné à plusieurs reprises contre les migrants clandestins, les accusant d' »empoisonner le sang » de son pays. Son souhait de « ré-instaurer une politique de séparation des familles à la frontière » avait suscité de vives controverses.

Discussions avec Poutine ?

La politique de Trump devrait assurément rompre avec celle de son prédécesseur sur le dossier ukrainien.Selon des sources anonymes citées par le Washington Post, Donald Trump s’est également entretenu avec le président russe Vladimir Poutine. Les deux dirigeants auraient discuté de « l’objectif de paix sur le continent européen » et Trump aurait dit espérer pouvoir avoir d’autres discussions pour résoudre bientôt le conflit en Ukraine. Cependant, le Kremlin a rapidement démenti ces informations, qualifiant l' »échange » de « pure invention » et affirmant qu’aucun plan concret de discussion n’était pour l’instant prévu entre les deux hommes. Le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, a toutefois reconnu que le président russe restait « ouvert à toutes les négociations » avec les Occidentaux sur l’Ukraine, bien qu’aucun « signal » n’ait à ce stade été envoyé par ces derniers. Lors de sa campagne, Trump s’était en effet montré davantage enclin à un dialogue avec Poutine, évoquant la possibilité d' »une paix » et ne manifestant pas de « volonté d’infliger une défaite stratégique à la Russie ».

Au-delà des discussions avec Poutine, les premières déclarations de Trump laissent penser que la résolution du conflit en Ukraine sera l’une des priorités de sa politique étrangère. Selon le Washington Post, le président élu a indiqué à son homologue russe espérer pouvoir « résoudre (le conflit) en Ukraine bientôt », sans toutefois donner plus de détails sur sa stratégie. Au-delà des dossiers spécifiques, les premières décisions de Trump en politique étrangère laissent planer le doute sur la place qu’il entend accorder à l’Europe et à l’OTAN dans sa nouvelle approche. De même, le choix de personnalités comme Elise Stefanik et Tom Homan, davantage connues pour leur positionnement idéologique que pour leur expertise diplomatique, indique que Trump pourrait privilégier une approche unilatérale plutôt qu’un multilatéralisme ancré dans les alliances traditionnelles. Cette tendance, déjà observée lors de sa première présidence, pourrait se renforcer et marquer durablement la politique étrangère américaine sous la nouvelle administration Trump.

Lyes Saïdi

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