L’insupportable félonie du Makhzen
Le régime du Makhzen félon multiplie les provocations et trahit à chaque fois que l’occasion se présente la cause palestinienne. Dernière affaire en date, l’accostage à Tanger d’un navire chargé d’armes destinées à l’armée génocidaire sioniste, pourtant refoulé en Espagne. Il n’en fallait pas plus pour raviver les tensions et la colère des Marocains qui se sentent bafoués dans leur dignité en raison de l’attitude du Makhzen qui s’enfonce dans une normalisation zélée avec l’entité sioniste.
Le régime marocain a en effet autorisé à un navire chargé d’armement destiné à l’occupation sioniste qui perpètre un génocide à Ghaza, d’accoster dans le port de Tanger. Une décision dénoncée avec verve par la population et qui intervient dans un contexte de crise politique majeure, marquée par une répression accrue des voix dissidentes et une fronde sociale qui ne cesse de s’amplifier. L’affaire du Maersk Denver, ce navire américain transportant des armes pour l’armée d’occupation israélienne, illustre de manière éclatante le fossé qui se creuse entre le Makhzen félon et la population. Après avoir été refoulé des ports espagnols en raison de sa cargaison d’armes qui serviront assurément au génocide à Ghaza et à l’agression en cours contre le Liban, le navire a accosté à Tanger, provoquant une onde de choc dans la société marocaine. Le contraste est saisissant avec la position de l’Espagne voisine qui, depuis sa reconnaissance de l’État palestinien au printemps dernier, refuse systématiquement l’accès à ses ports aux navires transportant des armes destinées à Israël. Madrid a d’ailleurs clairement expliqué que le Maersk Denver, ainsi qu’un autre navire de la même compagnie prévu plus tard dans le mois, ne seraient pas autorisés à accoster dans ses ports en raison de leur cargaison d’armes destinée à Israël. Cette différence d’approche ne fait que souligner l’isolement croissant du régime marocain sur la scène régionale.
Le site VesselFinder a confirmé la présence prolongée du navire dans le port, alors même que les protestations se multipliaient dans tout le pays. La réaction des organisations de la société civile marocaine ne s’est pas fait attendre. Le Groupe d’action nationale marocain pour la Palestine, qui fédère de nombreuses organisations politiques et de défense des droits humains, a immédiatement dénoncé la « position de faiblesse » du Makhzen. Dans un communiqué virulent, il fustige une décision « inacceptable » et « provocatrice » qui heurte profondément les sentiments d’une population traditionnellement attachée à la cause palestinienne. Le texte souligne particulièrement le caractère provocateur de cette autorisation, alors même que ces armes pourraient être utilisées pour poursuivre le « génocide contre la population de Ghaza » et continuer à « tuer les peuples palestinien et libanais ».
Complice d’un génocide
Le mouvement international BDS a également pris position avec force dans cette affaire, lançant un appel urgent au régime marocain. Le mouvement souligne que le Maersk Denver fait partie d’une flotte impliquée dans le transport d’équipements militaires vers l’entité sioniste et met en garde contre une violation de la Convention sur le génocide et des résolutions de la Cour internationale de justice. BDS exige non seulement une enquête immédiate sur la cargaison du navire, avec publication des résultats, mais aussi l’adoption d’une politique marocaine conforme au droit international, notamment en matière de prévention du génocide. Une décision qui cristallise ainsi cette énième trahison du régime du Makhzen envers la cause palestinienne, mais aussi sa complicité avec le génocide et le nettoyage ethnique en cours en Palestine occupée. Cette nouvelle crise s’inscrit aussi dans un contexte politique particulièrement tendu au Maroc. Selon de nombreux observateurs et acteurs politiques, le royaume traverse actuellement une période de « vide politique dangereux », avec des tensions grandissantes et un roi absent, alors que la répression contre les voix dissonantes est des plus violentes. Mohamed Hafid, figure emblématique de la gauche marocaine et ancien secrétaire général de la Jeunesse fédérale, dresse un constat particulièrement alarmant de la situation. Lors d’une récente intervention à l’université annuelle du Parti « Progrès et Socialisme » à Rabat, il a souligné que le pays n’avait pas progressé sur le plan démocratique depuis trois décennies, continuant de porter les mêmes revendications qu’à l’époque du Bloc Démocrate en matière de droits politiques, constitutionnels et d’intégrité électorale. Plus inquiétant encore, selon Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti « Progrès et Socialisme », le Maroc vit dans un vide politique qui pourrait être comblé par des « expressions extrémistes spontanées ou non encadrées ». Il évoque une situation critique qui « suscite inquiétude et peur », pointant notamment une « baisse sans précédent de la confiance des citoyens dans l’espace politique » et ce qu’il décrit comme « un véritable conflit entre la plupart des Marocains et les affaires publiques ».
Le Makhzen panique et s’en prend à l’Algérie
La répression des voix dissidentes s’est par ailleurs intensifiée, comme en témoigne l’arrestation récente de Fouad Abdelmoumni, éminent défenseur des droits de l’Homme. Son cas est particulièrement révélateur des méthodes employées par le régime : arrêté pour un simple post Facebook critiquant les pratiques d’espionnage des autorités, il avait lui-même été victime du logiciel Pegasus, utilisé par l’appareil policier marocain pour surveiller les opposants. Dans un entretien accordé au média espagnol El-independiente, Abdelmoumni n’hésite pas à qualifier le Maroc de « dictature qui persécute ceux qui tentent d’exercer leurs libertés », soulignant que le pays est « loin d’être un État libéral et démocratique ». Un contexte qui pousse le régime du Makhzen qui panique à recourir à ses tactiques habituelles en s’en prenant à l’Algérie et à essayer d’alimenter l’escalade pour détourner le regard de l’opinion publique marocaine, mais aussi de faire illusion sur le plan international. Sinon comment expliquer la dernière sortie de Mohamed VI qui a tenu un discours comportant des menaces à peine voilées en direction de l’Algérie enorgueilli par les vains espoirs nés de la réélection de Trump et le soutien mafieux de la France, et les dernières gesticulations de Bourita qui parle d’une confrontation directe avec l’Algérie. Il est clair que toute menace pour la paix dans la région ne peut provenir que d’un Régime voyou, qui recours aux réseaux de trafic de drogue, au chantage à l’immigration, à l’espionnage et à la corruption comme le Makhzen.
Hocine Fadheli