Selon l’ONS: L’activité industrielle tirée par la sidérurgie et les industries mécaniques et électriques

L’activité industrielle a dans l’ensemble reculé au deuxième trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, selon l’enquête menée par l’ONS auprès des chefs d’entreprises industrielles. Cependant, cette tendance générale cache des disparités sectorielles importantes. Certains secteurs comme les matériaux de construction, la sidérurgie et les cuirs et textiles continuent d’être les locomotives de l’activité industrielle, tandis que d’autres comme l’agroalimentaires, les mines et carrières, et les industries chimiques reculent.  Dans les Industries de la Sidérurgie, des Matériaux Mécaniques, Électriques et Électroniques (ISMMEE), l’activité a augmenté au cours du deuxième trimestre 2024. Cette hausse d’activité s’est toutefois accompagnée de tensions sur l’approvisionnement en matières premières, entraînant des ruptures de stocks pour près de la moitié des entreprises concernées. Par ailleurs, plus de 60% des entreprises ont fait état de pannes d’équipements liées à leur vétusté, ayant occasionné des arrêts de production inférieurs à 13 jours. Malgré ces difficultés, les chefs d’entreprises prévoient une nouvelle hausse de l’activité et de la demande pour le trimestre prochain, ainsi que de bonnes perspectives au niveau de leur trésorerie. Dans le secteur des matériaux de construction, l’activité a quant à elle enregistré une hausse au deuxième trimestre 2024. Cette progression s’est accompagnée d’une amélioration du niveau de satisfaction des commandes en matières premières. Bien que la plupart des entreprises aient dû faire face à des pannes d’équipements liées à leur vétusté, la majorité d’entre elles jugent leur trésorerie dans une situation normale. Les industriels de ce secteur prévoient pour le trimestre prochain une poursuite de la hausse de leur activité et de leur demande. Les secteurs du textile et du cuir ont connu des évolutions contrastées au deuxième trimestre 2024. Ainsi, l’activité a reculé dans le textile, alors qu’elle a progressé dans le cuir. Dans le textile, ce repli s’est accompagné de tensions sur l’approvisionnement en matières premières, entraînant des ruptures de stocks pour près du tiers des entreprises. Par ailleurs, près des deux tiers d’entre elles ont dû faire face à des pannes d’équipements liées à leur vétusté. Dans le secteur du cuir, la progression de l’activité s’est également traduite par une hausse de la demande. Cependant, les entreprises des deux secteurs prévoient pour le trimestre prochain un recul de leur activité et de leur demande.

À l’inverse, les secteurs de la chimie et des industries agroalimentaires (IAA) ont connu un recul de leur activité au deuxième trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent. Dans l’industrie chimique, ce repli s’est accompagné de tensions sur l’approvisionnement en matières premières, entraînant des ruptures de stocks pour près de la moitié des entreprises. Par ailleurs, près d’un tiers d’entre elles ont dû faire face à des pannes d’équipements, liées principalement à des problèmes de maintenance. Malgré ces difficultés, les chefs d’entreprises du secteur chimique prévoient pour le trimestre prochain une hausse de leur production et de leur demande, ainsi que de bonnes perspectives au niveau de leur trésorerie. Dans les IAA, le recul d’activité observé au deuxième trimestre 2024 s’est également répercuté sur la demande en produits finis. Près de la moitié des entreprises du secteur jugent leur trésorerie dans une situation normale. Concernant les perspectives, les industriels des IAA anticipent pour le trimestre prochain un nouveau recul de leur activité et de leur demande. Dans le secteur des mines et carrières, l’activité a continué de reculer au deuxième trimestre 2024, selon les chefs d’entreprises interrogés. Néanmoins, la majorité d’entre eux jugent que leur trésorerie est dans une situation normale. Ils prévoient pour le trimestre prochain une hausse de leur activité, ainsi que de bonnes perspectives au niveau de leur trésorerie. Enfin, dans le secteur du bois, l’activité a continué de reculer au deuxième trimestre 2024. Ce repli s’est accompagné de tensions sur l’approvisionnement en matières premières et de difficultés de trésorerie pour près d’un tiers des entreprises. Néanmoins, les industriels de ce secteur anticipent pour le trimestre prochain une hausse de leur production et de leur demande, ainsi que de meilleures perspectives au niveau de leur trésorerie. Au-delà de ces évolutions sectorielles, l’enquête de l’ONS met en lumière certaines tendances transversales. Ainsi, la situation de l’emploi s’est globalement dégradée au deuxième trimestre 2024, avec un recul des effectifs dans la plupart des secteurs. Toutefois, les chefs d’entreprises jugent dans l’ensemble que le niveau de qualification de leur personnel est suffisant, à l’exception notable du secteur agroalimentaire où près de 40% d’entre eux estiment que le niveau de qualification est insuffisant. Par ailleurs, les problèmes liés à l’approvisionnement en matières premières et à la vétusté des équipements de production ont été récurrents au cours du deuxième trimestre 2024, affectant de manière plus ou moins prononcée l’ensemble des secteurs industriels. Ces difficultés techniques se sont répercutées sur la capacité de production des entreprises, avec près de 70% d’entre elles déclarant ne pas pouvoir produire davantage en l’état sans renouveler leurs équipements. Enfin, la situation de trésorerie des entreprises industrielles est restée mitigée au deuxième trimestre 2024. Si la majorité d’entre elles jugent leur trésorerie dans une situation normale, près d’un quart font état de difficultés, notamment en raison de l’allongement des délais de recouvrement des créances et de la hausse des charges d’exploitation. Cette fragilité financière a conduit plus de 20% des entreprises du secteur public à recourir à des crédits bancaires pour financer leur activité.

Samir Benisid