Créer un champion national du numérique bancaire
La transformation numérique avance à grands pas dans le secteur bancaire. C’est dans ce contexte qu’une convention-cadre de coopération entre les banques publiques et l’Entreprise d’appui au développement du numérique (EADN). Cette initiative stratégique, qui s’inscrit dans le cadre plus large de la modernisation du système bancaire national, a été officialisée lors d’une cérémonie au ministère des Finances, en présence du ministre de tutelle, Laaziz Faid, et du ministre de la Poste et des Télécommunications, Karim Bibi Triki. L’accord marque « un tournant stratégique pour le secteur des finances », selon le communiqué officiel du ministère des Finances, avec pour objectif principal de renforcer l’autonomie technologique et la capacité d’innovation des établissements bancaires nationaux. Dans son intervention lors de la cérémonie de signature, le ministre des Finances a souligné la portée particulière de ce partenariat entre les banques publiques et l’EADN, qui « traduit la volonté de renforcer l’autonomie des banques dans le domaine sensible des systèmes d’information ». Cette initiative s’inscrit parfaitement dans la stratégie gouvernementale visant à « faire émerger un champion national dans ce domaine », comme l’a précisé M. Faid. La convention représente également « une étape cruciale vers l’optimisation des ressources nationales et incarne une vision collective d’amélioration et de modernisation des infrastructures bancaires ». L’accord prévoit la mise en place d’une infrastructure technologique moderne et adaptative, capable de répondre aux exigences actuelles et futures du secteur financier. Les banques publiques bénéficieront ainsi d’une « plateforme moderne, flexible et évolutive, conçue pour répondre aux besoins du secteur financier et aux défis futurs ». Le rôle de l’EADN s’annonce déterminant dans ce processus de transformation numérique. L’entreprise sera chargée de plusieurs missions stratégiques, notamment « l’acquisition, l’implémentation, l’intégration et la maintenance des systèmes d’information pour quatre banques publiques, ainsi que la formation, le suivi et la mutualisation des infrastructures pour d’autres institutions bancaires ». Un aspect particulièrement innovant de cette convention réside dans l’engagement de l’EADN à développer « ces capacités et son expertise, avec des ressources locales, en vue de les mettre au service des plans de modernisation des systèmes d’information des banques ». Cette approche vise explicitement à « développer des compétences locales, contribuant ainsi à l’essor d’une expertise nationale solide au service de la transformation numérique des banques », comme l’a souligné le ministre. La portée de cette convention dépasse le simple cadre de la modernisation technologique. Elle s’inscrit dans une vision plus large de développement économique et de souveraineté technologique. Selon les termes du ministre Faid, « cet engagement commun ouvre la voie à un écosystème bancaire plus résilient et compétitif, soutenant ainsi la modernisation de l’économie nationale et le renforcement de la souveraineté technologique de l’Algérie ». Le ministre a également tenu à exprimer « sa reconnaissance envers toutes les équipes ayant œuvré à la concrétisation de ce projet ambitieux » et a manifesté « sa certitude que cette collaboration entre les banques publiques et l’EADN permettra de développer un système bancaire performant, novateur et à la hauteur des ambitions nationales ».
Chokri Hafed