L’Algérie accélère son programme de dessalement
Le programme national de dessalement d’eau de mer entre dans une phase décisive. Sonatrach a annoncé samedi l’arrivée d’une nouvelle cargaison d’équipements à l’aéroport international Houari Boumediene. Cette livraison s’inscrit dans le cadre d’un ambitieux programme présidentiel visant à renforcer significativement les capacités de dessalement du pays à travers cinq nouvelles grandes stations. Dans une course contre la montre pour respecter les échéances de fin d’année, Sonatrach a mis en place un impressionnant pont aérien utilisant les plus grands avions cargo du monde. Cette dernière livraison de 72 tonnes d’équipements, comprenant des échangeurs de chaleur à pression moyenne destinés à la station de Tighremt (Béjaïa), fait suite à une précédente cargaison de 49 tonnes reçue deux jours plus tôt, composée de stations isolées au gaz (GIS) essentielles à l’alimentation énergétique des installations.
Le programme présidentiel, confié à Sonatrach sous la supervision directe de son PDG Rachid Hachichi, prévoit la construction de cinq grandes stations de dessalement d’une capacité totale de 1,5 million de mètres cubes par jour. Cette capacité additionnelle considérable vise à sécuriser durablement l’approvisionnement en eau du pays, face aux défis croissants liés au stress hydrique.
La réalisation de ce programme mobilise plusieurs filiales du groupe Sonatrach, notamment l’Algerian Energy Company (AEC) et l’Entreprise nationale de canalisations (ENAC), qui coordonnent leurs efforts pour assurer une exécution conforme aux normes internationales.
L’accélération du programme de dessalement répond à plusieurs objectifs stratégiques. Au-delà de la sécurité hydrique, il s’agit de réduire la dépendance aux ressources hydriques conventionnelles, sécuriser l’approvisionnement des grandes agglomérations côtières, développer une expertise nationale dans le dessalement et créer un tissu industriel spécialisé La multiplication des livraisons par pont aérien témoigne de la volonté de tenir les délais impartis. Cette approche, bien que plus coûteuse qu’un transport maritime conventionnel, permet de garantir la disponibilité rapide des équipements critiques sur les différents sites de construction. L’aboutissement de ce programme placera l’Algérie parmi les leaders mondiaux du dessalement d’eau de mer. Cette position stratégique, associée à la maîtrise technologique acquise, ouvre des perspectives de développement importantes pour l’industrie nationale dans ce secteur d’avenir.
Lyna Larbi