Session de la Journée du Rif sous le thème « la République du Rif et le droit de recouvrer l’indépendance »
Une première historique à Alger
La première session historique de la Journée du Rif s’est ouverte hier à Alger, portant comme thème central « la République du Rif et le droit de recouvrer l’indépendance ». Cet événement majeur, orchestré par le Parti national rifain, marque un tournant significatif dans la lutte pour la reconnaissance des droits du peuple rifain.
L’assemblée a réuni un panel prestigieux de personnalités internationales, notamment un ministre délégué du gouvernement sud-africain et le président du parti Al Jama-Ah, témoignant de l’importance croissante de la cause rifaine sur la scène internationale. La présence remarquée de plusieurs formations politiques mozambicaines soutenant activement la cause du Rif, ainsi que de représentants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a considérablement enrichi les débats. Des partis politiques algériens et des parlementaires ont également manifesté leur soutien en participant activement aux discussions. Lors de son intervention marquante, M. Yuba El-Ghadioui, figure éminente du Parti national rifain, a rendu un vibrant hommage à l’Algérie, la qualifiant de « Mecque des révolutionnaires » en référence à ses positions historiques constantes en faveur des mouvements de libération. Il a particulièrement souligné le caractère historique de cette rencontre, précisant qu’il s’agissait de la première manifestation du Parti national rifain organisée hors du continent européen. Dans son discours passionné, El-Ghadioui a exprimé l’espoir profond d’organiser un jour une rencontre similaire sur le territoire même du Rif, un objectif qu’il considère comme réalisable malgré les obstacles actuels. Il a fermement réaffirmé la détermination inébranlable du parti à poursuivre la lutte pour la reconnaissance des droits légitimes du peuple rifain, soulignant que ces revendications s’inscrivent dans une longue tradition de résistance.
Un point crucial de son intervention a porté sur la distinction historique entre la République du Rif et le Maroc. El-Ghadioui a catégoriquement affirmé que la République du Rif n’a jamais fait partie intégrante du territoire marocain, dénonçant l’attitude historiquement hostile du Maroc envers le peuple rifain et sa lutte pour l’autodétermination. L’orateur a lancé un appel vibrant aux nations africaines, les exhortant à reconnaître la RASD et la République du Rif comme les dernières colonies subsistant sur le continent africain. Il a dépeint ces situations comme des « plaies béantes » qui ne pourront se refermer qu’avec l’accession à l’indépendance de ces territoires.
Le Rif et le Sahara occidental, deux plaies béantes
El-Ghadioui a particulièrement insisté sur l’urgence de soutenir le peuple rifain, qu’il décrit comme victime d’un « génocide systématique » perpétré par les autorités marocaines. Il a rappelé avec force que la République du Rif, établie en 1921 et ayant existé jusqu’en 1926, constituait la première république indépendante d’Afrique du Nord, jouissant d’une pleine souveraineté et n’ayant jamais été soumise au régime du Makhzen marocain. Dans sa conclusion, l’intervenant a souligné la double légitimité – historique et juridique – qui sous-tend les revendications du peuple rifain pour recouvrer son indépendance. Il a notamment rappelé que le Makhzen s’était allié aux puissances coloniales au détriment des intérêts du peuple rifain, trahissant ainsi la cause de la liberté et de l’autodétermination. Cette première session de la Journée du Rif à Alger représente une étape significative dans la lutte pour la reconnaissance internationale de la cause rifaine et marque un nouveau chapitre dans les efforts diplomatiques du Parti national rifain pour faire entendre sa voix sur la scène internationale.
Samir Benisid