Inclusion économique des jeunes: Le pari de l’entrepreneuriat
La promotion de l’entrepreneuriat s’affirme comme une priorité majeure de la politique en matière d’enseignement supérieur et de jeunesse, comme en témoignent les deux journées d’étude organisées ce week-end à Alger dans le cadre de la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat (SME), qui se déroule du 18 au 24 novembre en cours.
Deux rencontres successives, l’une organisée samedi par l’Université de la formation continue (UFC) « Didouche Mourad » sous le thème « L’entrepreneuriat pour tous », l’autre hier dimanche à l’Université d’Alger 3 à l’initiative du ministère de l’Enseignement supérieur en coordination avec le Conseil supérieur de la jeunesse (CSJ) sous l’intitulé « Les jeunes entrepreneurs… pari de l’Algérie triomphante », illustrent l’engagement des institutions algériennes dans cette dynamique de transformation. Le président de la Commission nationale de suivi de l’innovation et des incubateurs universitaires au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Ahmed Mir, présent lors des deux événements, a particulièrement mis en avant les efforts considérables déployés par le secteur pour « encourager l’entrepreneuriat et l’innovation en milieu universitaire ». Cette volonté s’est traduite, selon lui, par « de nombreuses mesures, législations et instructions » visant à « ancrer cette culture chez les étudiants, les jeunes, les professeurs et les chercheurs, mais aussi à créer une génération d’entrepreneurs ». L’ambition affichée est claire : donner naissance à « une génération de start-ups, de micro-entreprises et d’entreprises à même de contribuer au développement économique en dehors du secteur des hydrocarbures », l’université algérienne étant considérée comme « un réservoir de matière grise pour ces entreprises ». Les chiffres présentés lors de ces journées d’étude témoignent de l’ampleur des moyens mobilisés, avec un maillage territorial impressionnant : « 118 incubateurs d’entreprises, 107 centres de développement de l’entrepreneuriat, 63 laboratoires de fabrication, 55 maisons de l’intelligence artificielle et 91 centres de soutien technologique et d’innovation » sont désormais opérationnels au niveau des établissements d’enseignement supérieur à travers l’ensemble du territoire national. Cette infrastructure considérable s’inscrit dans une vision plus large, comme l’a souligné Ahmed Mir lors de la seconde journée, visant à « réaliser l’objectif du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune consistant à créer 20.000 startups à l’horizon 2029 ». Pour le recteur de l’UFC, Yahia Djaafri, cette dynamique permet de « développer l’esprit entrepreneurial chez les étudiants », son établissement étant particulièrement bien positionné pour « mettre son empreinte dans ce domaine d’autant que le ministère l’accompagne dans cette démarche vers l’ouverture sur l’environnement économique et social ». L’aspect pratique de cette politique a été détaillé par Daouia Bengasmi, Directrice du Centre de développement de l’entrepreneuriat (CDE) à l’UFC, qui a expliqué que ces rencontres visaient à « expliquer le concept d’entrepreneuriat, à présenter une méthodologie de travail pour la création d’un projet entrepreneurial réussi ou bien un mémoire de fin d’étude sur un Start-Up, et à informer les étudiants sur les différents organismes acteurs dans le domaine ». La synergie entre les différents acteurs institutionnels est également au cœur de cette stratégie, comme l’a souligné hier Salah Korichi, vice-président du CSJ, qui a insisté sur l’attachement du Conseil à renforcer la coopération avec le secteur de l’enseignement supérieur au service des jeunes et des étudiants, tout en développant leurs compétences. Il s’est notamment félicité des avancées réalisées par le secteur de l’Enseignement supérieur pour diffuser la culture entrepreneuriale et permettre aux étudiants d’accéder au monde des affaires, plutôt que d’attendre l’embauche. Le soutien concret à cette politique est assuré par l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (NESDA), dont le directeur Bilal Achacha a rappelé la présence territoriale à travers « des directions et des annexes au niveau de toutes les wilayas, avec 800 accompagnateurs et formateurs chargés d’accompagner les jeunes et les étudiants à créer leurs projets, via les services du financement bilatéral et trilatéral ». Les différents intervenants ont unanimement souligné l’importance stratégique de placer les startups et les micro-entreprises sous la houlette de l’enseignement supérieur, considérant ce positionnement comme un mécanisme efficace d’insertion des jeunes dans le tissu économique. Cette approche vise à développer un écosystème entrepreneurial dynamique et à créer un tissu économique solide, notamment grâce aux dispositifs de financement et d’accompagnement mis en place. La tenue de ces journées d’étude dans le cadre de la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat a également permis d’aborder des aspects plus spécifiques comme l’importance de la propriété intellectuelle, avec des présentations sur les différents types de propriétés intellectuelles et les mécanismes de demande de protection sur la plateforme de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), démontrant ainsi une approche globale et structurée de la promotion de l’entrepreneuriat en milieu universitaire.
Salim Amokrane