Gilles Devers disparait à l’âge de 68 ans: Un avocat au service des causes justes
Gilles Devers, avocat français dont la carrière a été entièrement vouée aux combats pour la justice internationale, s’est éteint hier à l’âge de 68 ans, laissant derrière lui un héritage immense de résistance juridique et morale. Inscrit au barreau de Lyon depuis 1985, Gilles Devers n’était pas un avocat comme les autres. Sa pratique du droit dépassait largement les cadres traditionnels de la profession. Universitaire à Lyon 3, rédacteur en chef de la revue Droit, Déontologie et Soins, il a fait du droit un véritable instrument d’émancipation et de défense des peuples opprimés. Pendant plus de trois décennies, son engagement a été total et sans compromission. Le Sahara occidental et la Palestine ont particulièrement incarné son combat. Face aux puissances coloniales et aux systèmes d’oppression, Devers a érigé le droit international comme rempart contre l’injustice. Sa voix posée, son sourire empreint de détermination, contrastaient avec la violence des situations qu’il dénonçait. Son action juridique était d’une précision chirurgicale. Il a systématiquement utilisé les institutions internationales – Cour pénale internationale, Cour de justice européenne – comme des tribunes pour faire entendre la voix des populations assiégées. En novembre 2024, il avait notamment obtenu deux mandats d’arrêt historiques de la CPI contre deux responsables sionistes pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Ghaza. Récemment encore, il publiait un ouvrage sur le statut D’El Qods-Est, continuant inlassablement de plaider pour la reconnaissance de l’État palestinien. Sa dernière bataille juridique témoignait de son obstination à défendre des causes justes. Selon ses proches, M. Devers disait dans ses derniers jours qu' »il partirait l’esprit tranquille, ayant gagné les deux mandats d’arrêt de la CPI contre des responsables sionistes en novembre 2024, et les décisions de la Cour de justice de l’union européenne (CJUE) qui ont annulé les accords illégaux signés entre le Maroc et l’UE en octobre 2024″. Militant antiraciste, intellectuel engagé, Gilles Devers incarnait cette génération d’avocats qui font du droit un outil de résistance. Sa disparition laisse un immense vide dans le monde juridique et militant, mais son héritage reste vivant dans chaque combat pour la justice. Au-delà des frontières, des dizaines de communautés garderont en mémoire cet homme qui a consacré sa vie à défendre les droits des peuples opprimés. Gilles Devers n’était pas simplement un avocat, il était la preuve vivante que le droit peut être une arme pacifique contre l’injustice.
Lyes Saïdi