Culture

Le « Costume féminin de cérémonie dans le Grand Est algérien » au patrimoine de l’Unesco : Une inscription basée sur l’authenticité des savoir-faire

Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou a affirmé, mercredi à Alger, que « l’inscription du dossier de l’Algérie « Costume féminin de cérémonie dans le Grand Est algérien : Savoirs et savoir-faire liés à la confection et à la création de bijoux -Gandoura et Melehfa », sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, s’est basée sur « l’authenticité » de ces savoirs et savoir-faire algériens « transmis de génération en génération ».

L’inscription du dossier « Costume féminin de cérémonie dans le Grand Est algérien » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO marque un moment historique pour l’Algérie, célébrant la richesse et la profondeur de ses traditions artisanales. Cette reconnaissance internationale, obtenue lors de la 19e session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à Asuncion au Paraguay, transcende la simple valorisation esthétique pour devenir un véritable acte de préservation culturelle et de mémoire collective. Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a présenté cette inscription comme bien plus qu’une distinction honorifique. Dans une conférence de presse organisée au siège du ministère, il a souligné que la reconnaissance repose sur « l’authenticité » de savoir-faire ancestraux « transmis de génération en génération ». Cette authentification par l’UNESCO valide la profondeur historique et la continuité vivante des pratiques artisanales algériennes. Les éléments inscrits couvrent un spectre remarquablement large de la culture vestimentaire traditionnelle. On y retrouve non seulement des vêtements emblématiques comme la gandoura, la melehfa, le caftan brodé, mais également des accessoires et des bijoux qui racontent l’histoire d’un peuple. Le ministre a précisé que l’inscription concerne « les savoirs et les savoir-faire, et non le produit matériel », une nuance importante qui met l’accent sur le processus créatif plutôt que sur le résultat final. Parmi les éléments patrimoniaux reconnus, on peut citer des pièces vestimentaires telles que lqat, qwiyet, edkhila, loukaa, la chechia, saroual, mandil, guenour, et hzam. Les bijoux ne sont pas en reste, avec des pièces en argent et en or comme essoltani, djebine, khit Errouh, des boucles d’oreilles nommées menagach, ou encore des ornements comme mechref, qui témoignent d’une orfèvrerie raffinée et d’une créativité ancestrale. La préparation de ce dossier a nécessité un travail collectif et méthodique. Un groupe d’experts algériens, placé sous la direction du Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), a élaboré un dossier scientifique complet. Les directions de la Culture des wilayas de l’Est algérien et les institutions muséales ont apporté leur contribution, démontrant une approche collaborative et rigoureuse.

Zouhair Ballalou a mis en lumière le caractère pluriel et inclusif de ce patrimoine. « Ces savoirs et ces costumes ornés et décorés, dont l’utilisation remonte à des siècles, nous rappellent des traditions ancrées qui renforcent les liens sociaux et le sentiment d’appartenance à une seule patrie, l’Algérie », a-t-il déclaré. Il a également souligné l’attachement aux traditions des sociétés arabe, musulmane et amazighe, soulignant la richesse multiculturelle qui caractérise l’identité algérienne. Le contexte de cette inscription est également marqué par une dynamique régionale de préservation culturelle. La reconnaissance a été saluée comme un hommage aux artisanes et artisans, reconnaissant leurs efforts et leur rôle dans la transmission culturelle. Le ministre a insisté sur le fait que cette inscription constitue « un signe distinctif de l’identité » et une « reconnaissance des efforts des artisanes et artisans, et des responsables des ateliers de couture et des bijoux traditionnels ». Le processus d’évaluation par le Comité intergouvernemental et son organe d’évaluation a été salué pour sa rigueur et son objectivité. Un documentaire produit par le ministère de la Culture et des Arts, incluant des témoignages d’experts du patrimoine culturel et d’artisans, a été projeté lors de la conférence de presse, offrant un aperçu vivant de ces pratiques culturelles. Au-delà de la reconnaissance internationale, cet événement représente un acte de mémoire et de résilience culturelle. Il démontre comment des traditions séculaires peuvent non seulement survivre mais aussi s’adapter et continuer de signifier dans le monde contemporain. Ces costumes, ces bijoux, ces savoir-faire ne sont pas des reliques figées, mais des expressions dynamiques d’une identité en constante évolution.

Parallèlement au dossier algérien, un dossier commun sur « Le henné : rituels, pratiques sociales et esthétique » a été inscrit, représentant 16 pays arabes. Cette démarche collective témoigne d’une volonté de valorisation et de protection du patrimoine culturel immatériel à l’échelle régionale.

Mohand Seghir

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