Colloque international du 9 au 11 décembre à Alger: Le cinéma au service de la mémoire
Un colloque international consacré au « cinéma et à la mémoire » se tiendra du 9 au 11 décembre à Alger, sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Organisé par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC) et supervisé par le ministère de la Culture et des Arts, cet événement s’inscrit dans le cadre des festivités commémoratives du 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution de novembre. L’objectif principal de cette rencontre scientifique et culturelle est d’explorer le rôle du cinéma comme « outil pour construire et documenter la mémoire collective et renforcer les valeurs de liberté et de résistance », selon les organisateurs. Cette manifestation représente une opportunité unique de réfléchir en profondeur sur la dimension mémorielle et historique du septième art, en réunissant des experts et des chercheurs de différents horizons géographiques et académiques. Lors d’une conférence de presse tenue au Palais de la Culture Moufdi Zakaria, Cheddad Bezia, coordinateur du colloque et directeur du développement et de la promotion des arts, a souligné l’intérêt particulier que l’État porte au dossier de la mémoire et aux archives cinématographiques, notamment à travers la nouvelle loi sur l’industrie cinématographique. Cette attention traduit une volonté politique claire de préserver et de valoriser l’héritage culturel et historique du pays. Zineddine Arkab, directeur général du CADC et président du comité d’organisation, a précisé que l’événement réunira des chercheurs et experts algériens et internationaux. Ils échangeront sur des thématiques essentielles telles que les mouvements de libération à travers le monde, le rôle du cinéma dans la documentation des mouvements de résistance, ainsi que les enjeux de la numérisation et de la restauration des films. Ces discussions promettent d’être riches et multidimensionnelles, embrassant à la fois des perspectives historiques, artistiques et sociopolitiques. Djamel Yahiaoui, président du comité scientifique, a qualifié ce colloque d' »occasion de passer en revue les questions scientifiques, culturelles et artistiques liées à la mémoire », insistant sur le « rôle prépondérant du cinéma dans l’éveil des consciences et l’expression des problématiques politiques et culturelles ». Sa déclaration souligne la capacité du cinéma à transcender sa simple dimension divertissante pour devenir un véritable outil de transmission et de compréhension historique. La manifestation accueillera 30 experts et spécialistes du cinéma et de la mémoire qui travailleront durant six séances. Les discussions porteront principalement sur le rôle du cinéma dans la conscientisation à l’émancipation, l’expérience du cinéma algérien pendant et après la Révolution, et les problématiques de valorisation et de promotion du film de résistance. Ces séances permettront d’aborder des perspectives novatrices et complémentaires, croisant les regards académiques, artistiques et militants. Un accent particulier sera mis sur le rôle du cinéma dans la consolidation de la solidarité internationale, démontrant comment l’art cinématographique peut dépasser les frontières géographiques et culturelles pour créer des ponts de compréhension mutuelle. La rencontre sera également un moment de reconnaissance, avec un hommage prévu aux réalisateurs algériens décédés ayant marqué le cinéma révolutionnaire, ainsi qu’aux cinéastes internationaux qui ont soutenu la Révolution algérienne, notamment le Serbe Stevan Labudovic, le Français René Vautier et l’Italien Gillo Pontecorvo. Cet hommage symbolise la reconnaissance d’un engagement artistique qui dépasse les appartenances nationales pour défendre des idéaux universels de liberté et de dignité. Ce colloque international s’annonce donc comme un événement majeur, à la fois scientifique, culturel et mémoriel, qui contribuera significativement à la réflexion sur le rôle du cinéma dans la construction et la transmission de la mémoire collective.
Mohand Seghir