5ème forum des universités frontalières algériennes et tunisiennes 5+5 : L’entrepreneuriat au cœur des discussions
La coopération entre l’Algérie et la Tunisie connaît une dynamique renouvelée dans divers aspects, notamment dans le domaine universitaire et scientifique. C’est dans ce contexte que le 5ème forum des universités frontalières algériennes et tunisiennes, qui s’est ouvert hier à l’Université Larbi-Tébessi de Tébessa, illustrant parfaitement cette volonté de rapprochement et de développement conjoint. Placée sous le thème « L’innovation et le rôle des universités dans la promotion de l’économie du savoir », l’événement réunit des responsables universitaires algériens, tunisiens et également libyens, témoignant d’une ambition régionale plus large de coopération scientifique. Une coopération qui s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération entre les trois pays en droite ligne des aspirations de leur dirigeant de relancer l’action maghrébine et le partenariat dans les domaines politique, économique et social. Dans son allocution d’ouverture, Abdelkrim Gouasmia, directeur de l’université de Tébessa, a souligné l’importance cruciale de cette manifestation. Selon lui, cette rencontre « revêt une grande importance dans le processus de coopération scientifique et universitaire entre l’Algérie et les pays frères Tunisie et Libye », constituant « une opportunité pour renforcer les passerelles du savoir, de l’innovation et du développement commun, et pour aller de l’avant dans la promotion de la coopération scientifique et universitaire ». Le forum s’inscrit dans le cadre d’une convention historique signée en mars 2022 à Gammarth, en Tunisie, entre les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique des deux pays. Omar Farhati, coordinateur des universités algériennes et directeur de l’université d’El Oued, a précisé les objectifs de cette rencontre : « renforcer les partenariats universitaires et créer un réseau durable de coopération scientifique pour l’échange de connaissances, d’expertises et d’innovations ». Fait notable, des discussions sont en cours pour élargir cette coopération. M. Farhati a révélé que des travaux sont menés « au plus haut niveau pour adjoindre cinq universités libyennes frontalières à cette convention », avec l’ambition de créer « un partenariat international entre les trois pays dans le domaine de la recherche scientifique et des diplômes scientifiques pour l’obtention d’une licence ou d’un master international conjoint ». Le coordinateur des universités tunisiennes, Hicham Sbaï, directeur de l’université de Jendouba, a apporté un éclairage ssur cette initiative. Il a souligné que le thème choisi « s’inscrit dans le cadre de la stratégie des deux pays destinée à encourager l’esprit entrepreneurial et l’innovation dans les différents domaines afin de promouvoir nos pays en tant que moteur de développement économique durable ».
Au-delà des discussions académiques, l’événement prévoit un concours de sélection des trois meilleurs projets innovants portés par des étudiants. Ces projets porteront sur des enjeux cruciaux : la sécurité énergétique, la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire.
Souleiman Chater, directeur de l’Université de Sirte, a souligné pour sa part l’engagement de son pays à « établir des liens entre les universités et la société civile », avec l’objectif de « jeter des passerelles de communication entre les universités algériennes, tunisiennes et libyennes, et à promouvoir les moyens de partenariat et d’échanges scientifiques pour s’adapter aux transformations mondiales, notamment économiques ». Le programme de la première journée est riche et varié. Il comprend des communications sur l’entrepreneuriat et l’innovation, une présentation comparative des expériences algérienne et tunisienne dans le domaine des start-ups, ainsi que des séances de travail entre les directeurs des universités participantes. Cette rencontre s’inscrit dans une dynamique continue. Les organisateurs ont rappelé le parcours des précédents forums : le premier à Annaba en novembre 2022, le deuxième à Jendouba en mai 2023, le troisième à El Oued en décembre 2023, et le quatrième à Gafsa en avril 2024. Au-delà de sa dimension académique, cet événement symbolise une vision partagée du développement. Il incarne la volonté commune de construire un espace de collaboration scientifique, d’innovation et de partage des connaissances, transcendant les frontières géographiques et politiques traditionnelles.
Lyna Larbi