Culture

Forum international « Cinéma et Mémoire »: Un engagement présidentiel à soutenir l’industrie cinématographique

Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a souligné l’engagement présidentiel en faveur du secteur cinématographique, rappelant les instructions précises du Président Tebboune visant à encourager les talents cinématographiques nationaux et de la diaspora.

Le Forum international « Cinéma et Mémoire », organisé à Alger du 9 au 11 décembre 2024, sous le haut patronage du Président de la République Abdelmadjid Tebboune, constitue un événement majeur de commémoration du 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution de libération nationale. Cette manifestation culturelle, orchestrée par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC) et supervisée par le ministère de la Culture et des Arts, représente bien plus qu’un simple colloque académique : c’est un moment de réflexion profonde sur le rôle du cinéma comme vecteur de mémoire historique et outil de résistance contre l’oppression coloniale. L’ouverture lundi de ce forum a d’ailleurs permis de rappeler l’engagement du président de la République envers le développement de l’industrie cinématographique et plus encore d’un cinéma engagé.  Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a d’emblée souligné l’engagement présidentiel en faveur du secteur cinématographique, rappelant les instructions précises du Président Tebboune visant à encourager les talents cinématographiques nationaux et de la diaspora. Cette volonté politique se traduit par un soutien financier concret, avec des mécanismes de financement bancaire pouvant atteindre 70% pour les productions cinématographiques, ainsi que des projets ambitieux de création de studios et de villes cinématographiques.

« Le président de la République a aussi instruit de soutenir les spécialistes dans le domaine pour mettre en place des studios de tournage et créer des villes cinématographiques », a-t-il dit, ajoutant que cet engagement doit être concrétisé pour rattraper le retard enregistré par ce secteur afin de retrouver son lustre d’antan. Par ailleurs, le ministre a évoqué la poursuite de la création d’établissements de production cinématographique, le renforcement du cadre légal en matière d’audiovisuel et la restauration des nombreuse œuvres produites afin de préserver le cinéma en tant que mémoire collective de la nation. Par ailleurs, le ministre de la Culture a rappelé l’importance du « cinéma de résistance » dans la construction et la préservation de la mémoire nationale, soulignant qu’il constitue « un capital documentaire au service de la patrie et de la société », évoquant, dans ce contexte, le rôle des pionniers du cinéma révolutionnaire dans le soutien aux causes justes à travers le monde, notamment celles des peuples palestinien et sahraoui. En ce qui concerne ce forum international, organisé dans le cadre des célébrations du 70e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse Révolution de libération, M. Ballalou a salué l’intérêt personnel du président de la République pour cet évènement, reflétant son engagement envers le secteur du cinéma et sa volonté de promouvoir une véritable renaissance culturelle. « L’Algérie, pionnière en matière de résistance et de révolution, demeure un modèle à suivre dans la lutte contre le colonialisme et l’occupation, ayant inspiré les réalisateurs algériens et étrangers, amis de notre révolution, à immortaliser les épopées du peuple algérien », a-t-il dit, citant les figures du cinéma algérien telles que Mohammed Lakhdar-Hamina, Djamel Chanderli, Ahmed Rachedi et Mustapha Badie, ainsi que des cinéastes étrangers comme le Yougoslave Stevan Labudovic et le Français René Vautier qui ont documenté les victoires de l’Armée de libération nationale et les souffrances des Algériens ». Le ministre a souligné que « la préservation de la Mémoire et la sensibilisation à son importance nécessitent l’exploitation de tous les moyens disponibles, surtout à l’ère de l’intelligence artificielle ».

Contrer les récits cinématographiques tendancieux

Les interventions des experts réunis lors de ce forum ont mis en lumière la dimension historique et politique du cinéma algérien. Ahmed Bedjaoui, critique de cinéma reconnu, a particulièrement souligné le rôle crucial des artistes et créateurs engagés dans la transmission de la vérité historique. Il a notamment mis en avant l’importance de Mahmoud Guenez, qui a créé en 1957 le premier noyau de cameramen durant la guerre de libération, transformant l’image en une « arme douce » contre la propagande coloniale française. L’analyse historique proposée par l’enseignant universitaire Aïssa Ras El Ma a retracé l’évolution du cinéma algérien à travers trois phases essentielles : le « cinéma colonial » d’avant-révolution, le cinéma de résistance pendant la lutte de libération, et le cinéma de construction nationale post-indépendance. Cette périodisation illustre la transformation du septième art en instrument de mémoire collective et de construction identitaire.  Les intervenants internationaux ont également apporté des perspectives enrichissantes. Le réalisateur cubain Milton Alberto Diaz Canter a souligné l’importance du cinéma comme moyen de préservation mémorielle et de défense de l’identité des peuples, rappelant les liens historiques entre l’Algérie et Cuba. Le critique français Olivier Hadouchi a quant à lui évoqué la capacité du cinéma à transmettre des messages de libération, soulignant comment ces productions, réalisées dans des conditions difficiles, constituent aujourd’hui des archives vivantes. La dimension internationale du forum s’est également manifestée à travers des interventions sur d’autres contextes de résistance. L’universitaire égyptien Sayed Ali Ismail a par exemple présenté des perspectives sur le cinéma palestinien, démontrant comment l’art cinématographique peut documenter et préserver des réalités culturelles menacées.

Le ministre Ballalou a explicitement dénoncé les récits cinématographiques tendancieux, notamment ceux issus du mouvement sioniste, qui cherchent à manipuler l’opinion publique. Cette prise de position reflète la volonté de faire du cinéma un outil de vérité et de justice, dépassant les simples considérations esthétiques. Le Président Tebboune lui-même, à travers son soutien institutionnel, confirme l’importance stratégique accordée au cinéma comme patrimoine et instrument de rayonnement culturel. L’initiative vise clairement à repositionner le cinéma algérien comme acteur majeur de la mémoire nationale et internationale, capable de raconter l’histoire depuis la perspective des peuples opprimés. Cette manifestation s’inscrit dans un projet plus large de renaissance culturelle, où le cinéma est conçu comme un medium privilégié de transmission mémorielle. À l’ère de l’intelligence artificielle, comme l’a souligné le ministre, préserver la mémoire nécessite d’exploiter tous les moyens disponibles, et le cinéma apparaît plus que jamais comme un outil essentiel de cette transmission. Le Forum « Cinéma et Mémoire » représente ainsi un acte politique de réappropriation historique, une affirmation de la capacité du peuple algérien à raconter sa propre histoire, en valorisant ses héritages de résistance et de lutte pour la liberté.

Mohand Seghir

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