Constantine : Forum national sur l’action climatique
Un colloque a été organisé jeudi à Constantine ayant pour thématique “L’Algérie et les défis de l’action climatique ». Une rencontre qui a enregistré la présence de professeurs universitaires et de chercheurs spécialisés qui ont souligné la nécessité d’une concertation pour matérialiser le concept d’action climatique. Au-delà les participants se sont accordés à soutenir que la concrétisation de cette action nécessite l’application des mécanismes et les cadres juridiques adoptés par l’Etat afin de faire face aux impacts et aux répercussions du changement des conditions climatiques. Les participants ont souligné l’importance de cette rencontre. Dans son allocution d’ouverture, le président du forum et professeur à l’université des Frères Mentouri de Constantine, Dr Chemama Bouteraâ, a mis en avant « l’importance du concours des efforts des différents secteurs et des acteurs de la société civile pour concrétiser le processus de l’action climatique à travers une participation effective aux mécanismes permettant de faire face aux retombées du changement climatique ». Des effets qui, comme souligné par l’intervenant « affectent l’humain, l’écosystème, la sécurité alimentaire, l’économie et la santé ». Dr Chemama a fait savoir que les mesures à prendre doivent découler de l’engagement de l’Algérie à mettre en œuvre les dispositions contenues dans les conventions internationales en matière de préservation du climat. Faisant dans ce sens référence à l’accord de Paris de 2015 relatif à la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour sa part, le Dr. Hocine Rebiaï, de l’université Constantine-1, a lors de sa communication sur ‘’l’action climatique entre obstacles et défis à venir”, estimé que les efforts institutionnels doivent être conjugués entre les différents pays qui doivent élaborer un plan d’action climatique ciblé et stratégique. L’objectif selon l’intervenant est de réduire la pollution de l’environnement en évitant les énergies polluantes provenant des secteurs économiques, entre autres, les industries de transformation et les transports. Autre communication, celle présentée par Dr Nour El Houda Zaghdid, de l’université Larbi Ben M’hidi d’Oum El Bouaghi sur “Les polluants climatiques à court terme et les défis de la sécurité alimentaire en Algérie”. L’intervenante a fait savoir qu’il était devenu nécessaire de mettre en actions les lois pour dissuader les crimes contre l’environnement pour ainsi lutter, et de manière efficace, contre ceux qui portent atteinte au climat en utilisant des produits chimiques nuisant à l’atmosphère, augmentant le réchauffement climatique et endommageant les cultures et les productions agricoles. Ce forum national abrité par l’université des Frères Mentouri de Constantine, et organisée à l’initiative de la faculté de droit ainsi que le laboratoire d’études et de recherches sur le Maghreb et la Méditerranée, s’est caractérisé par la présentation de 87 communications présentées par des professeurs représentants plusieurs universités et centres universitaires du pays. La rencontre vise à éclairer et à engager un débat autour de la problématique du changement climatique en identifiant les causes et en définissant l’action climatique ainsi que les politiques adoptées par l’Algérie pour y parvenir, en plus des différents effets et répercussions du phénomène sur l’économie, l’environnement et le développement durable. En somme, l’objectif premier et central du forum s’est focalisé notamment sur «ce qu’a entrepris l’Algérie comme actions pour s’adapter et adapter ses lois et ses institutions aux exigences de l’action climatique prônées par les Nations Unies ». C’est pourquoi, les principaux axes de la rencontre se sont articulés autour de cinq importants volets principaux. Le premier a fait un tour d’horizon sur la justice climatique, le second a traité de la relation entre l’action climatique et le développement durable, en insistant sur l’importance d’une économie verte. Le troisième axe a, quant à lui, décortiqué les efforts internationaux pour faire face aux changements climatiques. Le quatrième segment du colloque a été consacré aux stratégies et politiques de l’Algérie, en analysant les mécanismes juridiques et institutionnels, ainsi que le rôle du secteur privé et de la société civile dans la mise en œuvre des actions climatiques. Le cinquième registre de la rencontre a été consacré aux défis et aux perspectives d’avenir sur l’action climatique en Algérie. Il a été mis, dans ce contexte, en lumière les questions de financement et les obstacles à surmonter. Au terme de ce forum national, les participants ont, à l’unanimité, souligné l’importance de conjuguer les efforts, car, ont-ils estimé, « les changements climatiques et leurs impacts, concernent tout le monde ». C’est pourquoi, ont-ils résumé, « il est impératif de réagir afin de contribuer un tant soit peu à faire face à ces changements, dont les retombées se font de plus en plus sentir ».
Sofia Chahine