Incidents lors du match CS Constantine-NC Magra : La FAF décide de sévir
La Fédération algérienne de football (FAF) a frappé fort en prenant des sanctions immédiates contre les arbitres Lotfi Bekouassa et Adel Abane, suite à leur prestation controversée lors du match CS Constantine-NC Magra (0-0), disputé samedi au stade Chahid-Hamlaoui de Constantine pour le compte de la 14e journée de Ligue 1 Mobilis.
Une décision qui illustre la volonté de l’instance fédérale de restaurer l’autorité et la crédibilité du corps arbitral, mise à mal par des incidents répétés ces derniers temps. Dans un communiqué publié sur son site officiel ce dimanche, la FAF a annoncé avoir activé son Comité d’Urgence pour suspendre avec effet immédiat les deux arbitres, tout en ordonnant à la Commission Fédérale d’Arbitrage (CFA) d’ouvrir une enquête sur leur « conduite inexpliquée ». L’épisode qui a déclenché cette réaction ferme s’est déroulé dans les derniers instants de la rencontre, lorsque le CSC a cru inscrire un but décisif par l’intermédiaire d’Omoyelé à la 90e+5. L’arbitre Bekouassa avait dans un premier temps validé la réalisation, avant de se raviser et de l’annuler, provoquant la fureur des Sanafirs qui ont protesté pendant plusieurs dizaines de minutes. Le match a été interrompu pendant plus d’une demi-heure avant de reprendre et se terminer sur un score vierge. Les images télévisées ont révélé que le buteur nigérian était effectivement en position de hors-jeu d’environ un mètre au moment de l’action. Cependant, c’est la manière dont la situation a été gérée qui pose question. L’arbitre assistant Adel Abane n’avait pas levé son drapeau pour signaler l’infraction, et c’est seulement après les protestations des joueurs du NCM qu’il a refusé de remonter à la ligne médiane. Plus grave encore, il semblerait que la décision d’annuler le but ait été influencée par la diffusion des images de l’action sur les réseaux sociaux pendant l’interruption du match, ce qui constitue une violation flagrante des protocoles d’arbitrage. La FAF a d’ailleurs été particulièrement claire dans son communiqué, soulignant qu’elle « œuvre inlassablement au rehaussement du niveau technique et la moralisation du corps arbitral » et qu’elle « ne tolérera aucun dépassement ou comportement susceptible d’entacher l’image de marque du football national ou qui peut favoriser la violence, que ce soit des officiels de matchs, des dirigeants ou des joueurs ». Cette affaire est d’autant plus préoccupante que Lotfi Bekouassa, arbitre international détenteur des badges FIFA et CAF, n’en est pas à sa première controverse. La saison dernière, il s’était déjà retrouvé au centre des critiques lors du match MC Alger – Paradou AC, ayant annulé un penalty en faveur de Belaïli en se basant sur les images télévisées. Cette récidive pourrait lui coûter cher, avec une probable perte de son statut d’arbitre international. Face à cette situation, le Comité d’Urgence de la FAF ne s’est pas contenté de sanctions individuelles. Il a également chargé la Commission Fédérale de l’Arbitrage d’établir, avant la fin de la phase aller du championnat, une évaluation technique pour chaque arbitre et d’arrêter la liste des officiels les plus performants qui seront autorisés à diriger les matches de Ligue 1. Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de professionnalisation et d’assainissement du corps arbitral, essentielle pour garantir l’intégrité des compétitions nationales. L’incident du stade Chahid-Hamlaoui aura au moins eu le mérite de déclencher une réaction forte des instances dirigeantes, dans l’espoir que de tels errements ne se reproduisent plus sur les terrains. La crédibilité du football national en dépend, tout comme la sérénité des compétitions dans un contexte où la tension est déjà palpable sur et en dehors des terrains.
Moncef Dahleb