Toutes les règles ont été violées à Ghaza
La situation dans la bande de Ghaza continue de se détériorer dramatiquement alors que l’agression génocidaire sioniste se poursuit avec une intensité croissante depuis le 7 octobre 2023. Le dernier bilan communiqué hier par les autorités palestiniennes de la santé révèle l’ampleur de cette tragédie humaine avec 45.259 martyrs et 107.627 blessés, des victimes qui sont en majorité des femmes et des enfants. Ces chiffres, déjà effroyables, ne reflètent qu’une partie de la réalité, car de nombreuses victimes restent inaccessibles, piégées sous les décombres ou gisant sur les routes, les forces d’occupation empêchant délibérément les ambulances et les équipes de la Défense civile de leur porter secours.
Dans ce contexte de violence extrême, le représentant de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a exprimé son indignation à travers un message poignant sur les réseaux sociaux. « Les attaques contre les écoles et les hôpitaux sont devenues monnaie courante, et il est impératif que le monde agisse et ne devienne pas insensible à cette situation alarmante », a-t-il déclaré, soulignant l’urgence d’une réaction internationale. Son constat est sans appel : « toutes les guerres ont des règles. Mais, toutes ces règles ont été violées à Ghaza, où un cessez-le-feu est attendu depuis longtemps ». Face à cette situation catastrophique, il appelle à « un répit pour les civils », une demande qui résonne comme un cri de désespoir face à l’indifférence apparente de la communauté internationale. Les dernières 24 heures illustrent parfaitement cette escalade de violence avec quatre nouveaux massacres perpétrés par les forces d’occupation, causant la mort de 32 Palestiniens et en blessant 54 autres. Ces chiffres s’ajoutent à un bilan précédent qui faisait déjà état de 45.227 martyrs et 107.573 blessés, témoignant d’une progression constante et terrifiante du nombre de victimes. La situation est particulièrement critique dans le secteur médical, où les infrastructures de santé sont systématiquement prises pour cible, en violation flagrante du droit international humanitaire. L’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia, dans le nord de Ghaza, symbolise cette stratégie délibérée de destruction des structures médicales. Depuis samedi soir, l’établissement subit des bombardements d’une violence inédite, comme le rapporte le ministère palestinien de la Santé : « des obus ont atteint le troisième étage et les entrées de l’hôpital, créant un état de panique ». Les sources médicales sur place décrivent une situation apocalyptique, avec des tirs de snipers continuels et des bombardements ayant causé des dégâts considérables aux installations, notamment la destruction des générateurs électriques et de plusieurs départements essentiels. L’isolement de l’équipe médicale, assiégée depuis près de deux mois et maintenant privée de moyens de communication, aggrave encore une situation que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait déjà qualifiée d’« épouvantable » lors de sa dernière visite d’évaluation.
La brutalité des bombardements ne connaît aucune limite, comme en témoigne l’attaque contre l’école Musa Bin Nusair dans le quartier d’Al-Daraj à Ghaza. Cette structure, qui servait de refuge à des personnes déjà déplacées par les combats, a été la cible d’une frappe aérienne meurtrière faisant huit martyrs parmi les civils qui y avaient trouvé abri. À Rafah, dans le sud de l’enclave, trois citoyens ont perdu la vie dans un bombardement, tandis qu’à Khan Younes, un couple a été martyrisé lors d’une frappe ciblant leur appartement situé à proximité de la mosquée Bilal.
Cette agression barbare, qui se poursuit depuis plus de quatorze mois, a non seulement provoqué des pertes humaines catastrophiques mais a également entraîné une destruction systématique et massive des infrastructures palestiniennes. Plus de 11.000 personnes sont toujours portées disparues, et la situation humanitaire atteint des niveaux de gravité sans précédent dans l’histoire récente du conflit. Le ministère palestinien de la Santé ne cesse de dénoncer ces violations, soulignant que l’entité sioniste « viole les règles les plus élémentaires du droit international et du droit humanitaire international en prenant pour cible des centres médicaux et de santé et en n’autorisant pas les secours et l’assistance aux personnes qui s’y trouvent ».
La poursuite de cette agression génocidaire, caractérisée par des bombardements terrestres, maritimes et aériens incessants, démontre un mépris total pour la vie humaine et les conventions internationales. Les forces d’occupation poursuivent leur stratégie de terreur en ciblant délibérément les infrastructures civiles essentielles, les centres médicaux, les écoles et les zones résidentielles, créant ainsi une catastrophe humanitaire d’une ampleur sans précédent. La communauté internationale se trouve face à une responsabilité historique d’agir de manière décisive pour mettre fin à ces atrocités et permettre l’acheminement urgent d’aide humanitaire à une population assiégée et martyrisée depuis trop longtemps. L’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de l’ouverture de corridors humanitaires devient chaque jour plus criante, alors que le peuple palestinien continue de payer un prix insupportable dans ce conflit asymétrique.
Lyes Saïdi