Obstruction des activités humanitaires dans les territoires occupés et à Ghaza: L’AG des Nations unies saisit la CIJ
Face à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée, la communauté internationale intensifie la pression sur l’entité sioniste.
L’Assemblée générale des Nations unies a ainsi demandé à la Cour internationale de justice (CIJ) d’émettre un avis consultatif concernant les obligations de l’entité sioniste en tant que puissance occupante. Cette requête porte spécifiquement sur les activités humanitaires des agences onusiennes et d’autres États dans les territoires palestiniens occupés, comme le rapporte l’agence de presse palestinienne Wafa. « En vertu du droit international humanitaire, les puissances occupantes sont tenues d’approuver les secours aux personnes dans le besoin, de faciliter ces programmes par tous les moyens à leur disposition et d’assurer des normes adéquates en matière de nourriture, de soins médicaux, d’hygiène et de santé publique », a rappelé l’ONU dans sa note publiée sur son site web, reprise par Wafa. L’agence de presse Wafa a relevé que cette démarche serait prise, compte tenu de la situation humanitaire crique prévalant ces dernières semaines dans les territoires palestiniens occupés, particulièrement dans la bande de Ghaza, cible d’intenses frappes de l’armée d’occupation sioniste depuis plus d’un an. Elle intervient aussi au moment où l’occupation sioniste cherche à interdire les activités de l’UNRWA dans les territoires occupés. Dans sa note officielle, l’ONU a rappelé un principe fondamental du droit international humanitaire : les puissances occupantes ont l’obligation d’approuver et de faciliter l’acheminement des secours aux populations dans le besoin, tout en garantissant des standards minimaux en matière de nourriture, de soins médicaux, d’hygiène et de santé publique. Cette démarche intervient dans un contexte particulièrement critique, alors que la bande de Ghaza subit depuis plus d’un an des bombardements intensifs de l’armée d’occupation sioniste, laquelle fait obstacle à l’acheminement de l’aide humaine, utilisant ainsi la faim comme arme génocidaire.
La situation sur le terrain continue, en effet, de se dégrader dramatiquement. L’obstruction à l’aide humanitaire atteint des niveaux alarmants. Le Programme alimentaire mondial (PAM) révèle que l’entité sioniste a rejeté 97% des demandes de livraisons d’aide au nord de Ghaza. L’ONG Oxfam rapporte que seule une dizaine de camions d’aide humanitaire ont pu distribuer eau et nourriture dans le nord de Ghaza en deux mois et demi. L’UNRWA signale que des milliers de personnes déplacées font la queue pendant des heures à Khan Younes pour obtenir de la nourriture, beaucoup repartant les mains vides. La situation est particulièrement critique pour les déplacés du nord de Ghaza, qui vivent dans des conditions déplorables, dans des tentes surpeuplées ou des bâtiments endommagés, sans électricité et privés des services de base les plus élémentaires. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) souligne que l’acheminement de l’aide est devenu « presque impossible » en raison des attaques sionistes et des entraves à l’accès.
Les derniers chiffres communiqués par les autorités sanitaires palestiniennes font état d’un bilan effroyable : 45.338 martyrs et 107.764 blessés depuis le début de l’agression génocidaire sioniste le 7 octobre 2023. Rien qu’au cours des dernières 24 heures, 21 Palestiniens sont tombés en martyrs suite aux frappes de l’armée d’occupation. Le secteur de l’éducation paie également un lourd tribut : le ministère palestinien de l’Education rapporte que 12.820 étudiants ont été tués et 21.351 blessés depuis le début de l’offensive, dont 12.701 morts et 20.702 blessés à Ghaza. En Cisjordanie, on dénombre 119 étudiants tués et 649 blessés, ainsi que 542 arrestations. Le corps enseignant n’est pas épargné avec 619 enseignants martyrs et 3.831 blessés dans les deux territoires. Les infrastructures éducatives sont systématiquement ciblées : 171 écoles publiques gravement endommagées et 77 complètement détruites à Ghaza, sans compter les 191 établissements bombardés dont 65 écoles de l’UNRWA. L’enseignement supérieur est également touché avec 20 établissements gravement endommagés et 51 bâtiments universitaires totalement détruits. Au total, 788.000 étudiants sont privés d’éducation à Ghaza depuis le début de l’agression. Le système de santé est particulièrement visé par l’offensive sioniste. Le ministère de la Santé palestinien alerte sur l’intensification des attaques contre les hôpitaux du nord de Ghaza, notamment les hôpitaux indonésien, Kamal Adwan et al-Awda. Face à cette situation, deux coalitions internationales de professionnels de la santé, « Les réseaux de santé mentale de Palestine » et « Médecins contre le génocide », ont lancé un appel urgent pour protéger le système de santé de Ghaza. Elles dénoncent une « campagne génocidaire délibérée » et des « crimes intentionnels contre l’humanité », appelant à l’ouverture immédiate d’un corridor humanitaire. Les forces d’occupation poursuivent également leurs attaques contre les services d’urgence. La Défense civile palestinienne a annoncé la mort en martyr d’un de ses membres, le sous-officier Najib Naji Sukkar, et de son fils unique Mohammed, suite à une frappe visant un centre de défense civile dans le quartier Al-Daraj, au cœur de Ghaza. Cette attaque s’inscrit dans une série de frappes contre les services d’urgence, le même centre ayant déjà été ciblé en septembre dernier. Face à cette situation, le Coordonnateur des secours d’urgence des Nations unies, Tom Fletcher, a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour « briser le cycle de la violence » à Ghaza, qualifiant l’enclave palestinienne de « l’endroit le plus dangereux » pour les humanitaires. Il exhorte la communauté internationale à défendre le droit humanitaire international, à exiger la protection des civils et à soutenir le travail vital de l’UNRWA.
Lyes Saïdi
Liban
Mikati appelle le comité de surveillance du cessez-le-feu à remédier aux violations sionistes
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a appelé mardi le Comité chargé de surveiller la mise en œuvre du cessez-le-feu à faire pression sur l’entité sioniste pour qu’elle mette fin à ses violations de l’accord, en vigueur depuis le 27 novembre dernier. Mikati, qui s’exprimait lors d’une réunion du comité, a souligné la nécessité pour l’entité sioniste de « mettre fin aux violations et de se retirer immédiatement des zones frontalières dans lesquelles son armée a pénétré dans le sud du Liban », selon un communiqué publié par le Premier ministre libanais. Il a affirmé que le Liban est attaché aux termes de l’accord, tandis que l’entité sioniste « continue de commettre des violations », qualifiant cela d' »inacceptable ». Mikati a appelé le comité chargé de surveiller la mise en œuvre de l’accord à faire pression sur l’entité sioniste pour qu' »elle mette en œuvre les termes de l’accord, notamment le retrait des territoires occupés et l’arrêt des violations ». Depuis le 27 novembre dernier, un cessez-le-feu fragile prévaut au Liban, mettant fin aux bombardements sionistes qui ont commencé le 8 octobre 2023, et qui se sont transformés le 23 septembre en une agression à grande échelle. L’agression sioniste contre le Liban a fait 4.061 martyrs et 16.656 blessés, dont un grand nombre d’enfants et de femmes, outre le déplacement d’environ 1,4 million de personnes. (APS)