2024, l’année qui franchira le seuil critique des 1,5°c

Les prévisions climatiques pour l’année 2024 sonnent comme un nouveau signal d’alarme dans la lutte contre le réchauffement climatique. Roman Vilfand, responsable scientifique du Centre hydrométéorologique russe, vient d’annoncer une projection particulièrement préoccupante : 2024 marquera la première année où la température moyenne mondiale dépassera le seuil crucial de 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels. Cette annonce survient dans un contexte où la communauté scientifique internationale multiplie les avertissements sur l’accélération du changement climatique. Avec une probabilité dépassant 99%, les prévisions indiquent que 2024 s’annonce comme une année record en termes de températures, surpassant même les records établis en 2023. « Avec une probabilité supérieure à 99%, nous pouvons affirmer que 2024 sera une année record +en termes de température+. Auparavant, le record de température moyenne mondiale avait été observé en 2023. Cette année dépassera ce niveau… C’est la première année où la température moyenne annuelle à travers le monde dépassera le chiffre de 1,5 degré Celsius, a-t-il déclaré.

M. Wilfand a rappelé que l’accord de Paris sur le climat présente ce chiffre comme un seuil. Si l’accord prévoit un très grand nombre de mesures, elles ne sont pas suffisantes, a-t-il noté.Cette projection revêt une importance particulière car elle marque le franchissement d’un seuil symbolique et critique, celui des 1,5°C, une limite établie comme référence dans l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015 par 175 pays. L’explication de ce nouveau record thermique trouve notamment son origine dans le phénomène El Niño, qui devrait persister jusqu’en mai. Ce phénomène climatique cyclique se caractérise par un transfert massif de chaleur depuis les zones équatoriales de l’océan vers les latitudes tempérées, contribuant ainsi à l’augmentation globale des températures. Bien qu’une nouvelle manifestation d’El Niño soit envisagée pour début 2025, les experts prévoient qu’elle sera de courte durée. Cette situation met en lumière l’insuffisance des mesures actuelles prévues par l’Accord de Paris, pourtant considéré comme une avancée majeure dans la lutte contre le changement climatique. Cet accord, fruit de la 21e conférence de la Convention-cadre sur les changements climatiques, avait fixé des objectifs ambitieux : contenir le réchauffement planétaire à 1,5°C et empêcher que la hausse des températures moyennes ne dépasse les 2°C d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Face à cette situation alarmante, la communauté météorologique internationale, incluant le Service météorologique mondial et le Centre climatique de Roshydromet, appelle à une intensification urgente des actions de lutte contre le réchauffement climatique. Les experts soulignent la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des mesures existantes et d’en développer de nouvelles, plus ambitieuses, pour ralentir le rythme du réchauffement global.

Chokri Hafed