Nettoyage ethnique dans le nord de Ghaza
Dans une nouvelle escalade, l’occupation sioniste qui mène guerre une guerre génocidaire à Ghaza depuis plus de 14 mois poursuit un plan de nettoyage ethnique, particulièrement dans le nord de l’enclave palestinienne.
L’occupant israélien a ordonné dimanche l’évacuation complète de la ville de Beit Hanoun, provoquant une nouvelle vague de déplacements forcés. Cette directive, qui s’inscrit dans la continuité des ordres d’évacuation précédents, confirme la stratégie israélienne visant à vider systématiquement le nord de Ghaza de sa population palestinienne pour y établir une zone tampon permanente. La région qui s’étend autour des villes de Beit Hanoun, Djabalia et Beit Lahiya présente aujourd’hui un paysage de désolation totale. Méthodiquement vidée de ses habitants et systématiquement détruite par les forces d’occupation, cette zone stratégique fait l’objet d’une politique de terre brûlée qui ne laisse plus aucun doute sur les intentions réelles de l’occupant : créer une « zone tampon » permanente dont la population palestinienne aura été définitivement chassée. L’Organisation mondiale de la santé tire d’ailleurs la sonnette d’alarme sur le sort des 75.000 Palestiniens qui, malgré plus de 80 jours de siège implacable, tentent encore de résister dans cette zone. Ces civils, pris au piège d’un blocus total, font face à une catastrophe humanitaire délibérément orchestrée par l’occupant pour les forcer à l’exode.
La destruction des hôpitaux comme arme de guerre
L’assaut contre l’hôpital Kamal Adwan vendredi dernier illustre parfaitement la méthodologie employée par l’occupant. Depuis deux mois, l’établissement subist des attaques quasi-quotidiennes, culminant cette semaine avec des bombardements qui ont coûté la vie à cinquante personnes, dont cinq membres du personnel soignant. L’Organisation mondiale de la santé avait tenté à vingt et une reprises d’accéder à cet hôpital entre octobre et décembre. Seules dix missions ont été « partiellement facilitées » par l’occupant, démontrant une volonté claire d’asphyxier progressivement l’établissement. L’assaut final contre Kamal Adwan a été d’une brutalité sans précédent. Les forces d’occupation ont méthodiquement incendié les installations critiques, détruisant le laboratoire, l’unité chirurgicale, le département d’ingénierie et de maintenance, la salle d’opérations et le magasin médical. Plus de trois cent cinquante personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles le directeur de l’hôpital, le docteur Hossam Abou Safiya, ainsi que cent quatre-vingts membres du personnel médical et soixante-quinze patients et accompagnateurs. Les quinze patients en état critique et les derniers soignants ont été transférés vers l’hôpital indonésien, un établissement qui ne dispose pas des équipements et fournitures nécessaires pour assurer des soins adéquats.
Le ministère palestinien de la Santé, par la voix de Maher Shamia, révèle l’ampleur de la persécution du personnel médical. Plus de quatre cent cinquante soignants ont été arrêtés dans le nord de Ghaza, la plupart aux points de contrôle militaires. L’occupant refuse même à la Croix-Rouge internationale l’accès aux informations sur le sort des détenus, maintenant leurs familles dans une angoisse permanente. Cette campagne d’arrestations a des conséquences dévastatrices sur le système de santé. La région fait face à une pénurie critique de médecins spécialisés, particulièrement en chirurgie et en pédiatrie. Le peu de personnel encore en fonction est contraint à des semaines de soixante heures de travail pour maintenir un semblant de service hospitalier dans des conditions de plus en plus précaires. L’acharnement contre les structures médicales se poursuit sans relâche. Dimanche, deux nouveaux établissements ont été pris pour cible. L’hôpital Al-Ahly Al-Arabi « Al-Mamadani », dernier établissement encore partiellement fonctionnel dans le nord, a été bombardé à son dernier étage. Le même jour, l’hôpital Al-Wafa, qui accueille des personnes âgées, a été frappé par une attaque meurtrière qui a fait sept martyrs.
Un bilan humain qui ne cesse de s’alourdir
Le décompte macabre des victimes de cette politique d’extermination ne cesse de s’alourdir. Depuis le 7 octobre 2023, on dénombre quarante-cinq mille cinq cent quatorze martyrs et plus de cent huit mille blessés. Les dernières vingt-quatre heures ont été particulièrement meurtrières avec trois nouveaux massacres qui ont fait trente martyrs et quatre-vingt-dix-neuf blessés supplémentaires. De nombreuses victimes restent piégées sous les décombres ou gisent sur les routes, les forces d’occupation empêchant délibérément les ambulances et les équipes de la Défense civile de leur porter secours. Les bombardements se poursuivent sur l’ensemble de l’enclave. Le quartier d’Al-Sabra, au sud de la ville de Ghaza, et Al-Nuseirat, au centre, ont été touchés par des frappes meurtrières. Des tirs d’artillerie et de mitrailleuses résonnent sans discontinuer, notamment à l’est de la ville de Khouzaa et au nord de Rafah. Cette offensive systématique, qui combine nettoyage ethnique, destruction des infrastructures vitales et persécution du personnel médical, révèle la volonté manifeste de l’occupant de rendre la vie impossible pour la population palestinienne à Ghaza. L’objectif apparaît désormais clairement : créer une situation intenable forçant un exode massif.
Lyes Saïdi
Nouvelles violations du cessez-le-feu
Des incursions israéliennes dans le sud du Liban
De nouvelles violations du cessez-le-feu au Liban ont été signalées alors que l’armée de l’occupant sioniste a mené une incursion dans les villes de Qantara et Taybeh, situées dans le district de Marjayoun au sud du pays. Selon un communiqué de l’armée libanaise, plusieurs habitations ont été incendiées lors de cette opération. Face à cette situation, une patrouille mixte composée de membres de l’armée libanaise et de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) s’est déployée sur les lieux pour évaluer la situation. Cette intervention s’est déroulée en coordination avec le comité des cinq partis chargé de superviser l’accord de cessez-le-feu. D’après l’agence de presse libanaise, ces derniers événements s’inscrivent dans une série continue de violations qui ont atteint le nombre de 325 depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre dernier. Pour la seule journée de samedi, six violations ont été recensées, principalement dans les districts de Marjayoun (gouvernorat de Nabatieh) et de Tyr. Ces infractions comprennent des explosions, des incendies d’habitations, des tirs de mitrailleuses, ainsi que des actes de vandalisme et de vol. Le cessez-le-feu actuel, considéré comme fragile, avait mis un terme aux bombardements qui avaient débuté le 8 octobre 2023. Ces affrontements s’étaient intensifiés le 23 septembre pour se transformer en une agression israélienne de grande envergure. Le bilan humain de cette agression est particulièrement lourd : 4 061 personnes ont perdu la vie et 16 656 ont été blessées, avec une proportion significative d’enfants et de femmes parmi les victimes. Les violences ont également provoqué le déplacement d’environ 1 400 000 Libanais. La situation reste tendue dans la région, alors que les violations du cessez-le-feu se poursuivent malgré la présence des forces de maintien de la paix de l’ONU et les efforts diplomatiques pour maintenir l’accord en vigueur. Les autorités libanaises continuent de documenter ces infractions, tandis que la communauté internationale suit de près l’évolution de la situation dans cette zone sensible du Moyen-Orient.
R.N.