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Dessalement d’eau de mer: La station de Cap Blanc opérationnelle avant Ramadhan

L’Algérie franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de sécurisation des ressources hydriques avec la mise en service progressive des structures prévues dans le cadre du programme décidé par le président de la République. C’est le cas de la station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc, à l’ouest d’Oran. Cette infrastructure majeure, dont la centrale électrique a démarré ce dimanche, entrera en phase de production début février pour être pleinement opérationnelle avant le mois de Ramadhan, conformément aux instructions d’Abdelmadjid Tebboune. Le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, qui inspectait le site hier aux côtés du ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, et des PDG de Sonatrach et Sonelgaz, a salué l’avancement remarquable du projet qui affiche un taux de réalisation de 71,7%. « Les stations secondaires seront mises en service progressivement, y compris la phase de production d’eau, qui commencera début février prochain », a précisé M. Arkab, soulignant la synergie exemplaire entre les différents ministères et les autorités locales dans la conduite de ce projet stratégique. Cette station, d’une capacité de production de 300.000 m³ par jour, s’appuie sur un réseau de distribution sophistiqué s’étendant sur 48 kilomètres. L’infrastructure comprend deux réservoirs principaux : l’un de 50.000 m³ situé à Aïn Tassa dans la commune d’Aïn Kerma, l’autre de 30.000 m³ à Bousfer dans la daïra d’Aïn El-Turck, complétés par deux réservoirs de régulation de pression. Le ministre de l’Hydraulique a particulièrement mis en avant la rapidité d’exécution du projet, dont les travaux n’auront duré que 24 mois. « La réalisation des cinq nouvelles stations de dessalement d’eau de mer, qui sont des projets majeurs et stratégiques, traduit clairement la volonté d’améliorer les services publics », a déclaré Taha Derbal, qui a tenu à exprimer sa « gratitude envers le groupe Sonatrach, ses filiales, ainsi que le groupe Sonelgaz et toutes les forces algériennes qui ont contribué à cette importante réalisation ». La réussite du projet repose notamment sur l’expertise nationale, comme l’a souligné le directeur central des Transferts et des Adductions de l’Algérienne des Eaux (ADE), Chikirad Nacer. Les travaux du réseau d’adduction, initiés en octobre 2022, sont pratiquement achevés, et des essais sont en cours sur les équipements et les conduites. Le ministre de l’Hydraulique s’est d’ailleurs félicité de l’achèvement des travaux de raccordement « par des entreprises algériennes et des compétences 100% nationales ». L’impact de cette infrastructure dépassera largement les frontières de la wilaya d’Oran. Elle permettra d’assurer une alimentation directe et indirecte en eau potable non seulement pour Oran, mais également pour les wilayas de Sidi Bel Abbes, Mascara, et même Relizane. Cette réalisation s’inscrit dans un programme plus vaste comprenant quatre autres stations similaires en construction dans les wilayas d’El Tarf, Boumerdès, Béjaïa et Tipaza, toutes affichant des taux d’avancement dépassant les 90%.

Mohamed Arkab a souligné l’importance stratégique de ces infrastructures qui permettront de porter « la couverture des besoins en eau potable de l’Algérie à 42% par le biais de l’eau de mer dessalée, contre 18% actuellement ». Cette augmentation significative de la capacité de dessalement s’accompagne d’une réflexion sur l’optimisation des ressources hydriques existantes. Dans ce contexte, le ministre de l’Hydraulique a insisté sur « la nécessité d’une exploitation optimale des eaux traitées dans les stations de traitement des eaux usées à l’échelle nationale ». Il a précisé que « l’utilisation des eaux traitées est désormais essentielle pour des secteurs comme l’agriculture, l’industrie, le tourisme et d’autres aspects du développement, de manière à préserver les réserves des barrages et autres sources pour l’alimentation en eau potable ». Cette vision s’inscrit dans une perspective à long terme, tenant compte des défis démographiques et climatiques auxquels l’Algérie devra faire face. Taha Derbal a notamment souligné « la nécessité de commencer à travailler sur des projections à long terme, au moins jusqu’en 2050, en raison de la croissance démographique du pays et des changements climatiques, notamment dans le bassin méditerranéen où la raréfaction des pluies devient une réalité nécessitant une gestion efficace ». La réalisation du projet de Cap Blanc a été confiée à un consortium d’entreprises nationales, notamment des filiales du groupe Sonatrach incluant la Société Algérienne de l’Énergie (Algerian Energy Company-AEC), la Société Nationale d’Ingénierie Civile et de Construction, l’Entreprise Publique des Grands Travaux Pétroliers, ainsi que le groupe Cosider.

Samir Benisid

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