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La loi minière sur la table du gouvernement: Créer un environnement attractif pour les investisseurs

L’Algérie entame l’année 2025 avec une volonté affirmée de moderniser et dynamiser son secteur minier, comme en témoigne la réunion du gouvernement présidée ce mardi par le Premier ministre, Nadir Larbaoui. Au cœur des discussions figurait l’examen approfondi de l’avant-projet de loi régissant les activités minières, un texte qui vise à transformer ce secteur stratégique en un véritable moteur de la croissance économique nationale.

Cette nouvelle législation s’inscrit dans le prolongement direct des directives données par le président de la République lors du Conseil des ministres du 26 novembre 2023. L’élaboration du texte a fait l’objet d’une large consultation impliquant différents acteurs, spécialistes et experts du domaine, attestant de la volonté des autorités d’aboutir à un cadre juridique robuste et consensuel. L’objectif principal est double : renforcer l’attractivité du secteur minier pour les investisseurs et créer les conditions optimales pour une exploitation et une valorisation efficientes des ressources minières nationales. Cette initiative législative intervient dans un contexte particulièrement favorable, marqué par les résultats prometteurs du programme d’exploration minière lancé en 2021. Ce programme, qui comprenait initialement 26 projets de recherche, a permis des découvertes significatives de ressources minérales à forte valeur ajoutée, notamment du feldspath, du lithium et de l’uranium, ainsi que diverses terres rares, des minerais considérés comme stratégiques dans l’économie mondiale actuelle. Le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a d’ailleurs souligné récemment l’importance de concentrer les efforts sur ces minerais stratégiques à forte valeur ajoutée. Cette orientation s’accompagne d’une politique active de développement du secteur, avec le lancement de plusieurs projets d’envergure concernant l’exploration et l’exploitation de minerais essentiels tels que le lithium, le fer, le zinc et le phosphate, au moment où les grands projets structurants du secteurs, notamment l’exploitation des mines de fer de Gara Djebilet, le projet de la mine de zinc de Béjaïa et le Projet Phosphate intégré à l’Est du pays.  L’ambition de cette nouvelle loi est de faire du secteur minier un véritable vecteur du développement économique et une source significative de revenus pour le pays. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement mise sur une modernisation des infrastructures et des technologies d’exploitation. Cette modernisation s’accompagne d’une ouverture maîtrisée aux investissements étrangers, comme en témoigne l’intérêt manifesté par plusieurs entreprises internationales. Des sociétés chinoises, malaisiennes, belges et indonésiennes ont déjà présenté des offres d’investissement, illustrant l’attractivité croissante du secteur minier algérien.

Cette réforme du cadre juridique et législatif du secteur minier s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation et de diversification de l’économie algérienne. Elle intervient à un moment où l’industrie nationale connaît un nouvel élan, et où la nécessité de développer des sources de revenus alternatives aux hydrocarbures se fait plus pressante. Le secteur minier est ainsi appelé à jouer un rôle névralgique dans cette transformation économique, au même titre que les autres secteurs énergétiques.

La réunion du gouvernement a également été l’occasion d’aborder d’autres dossiers importants, notamment le projet du barrage de Bouzina dans la wilaya de Batna, doté d’une capacité de stockage de 18 millions de mètres cubes, ainsi que le renforcement du cadre réglementaire relatif à la gestion des postes frontaliers terrestres. Ces discussions s’inscrivent dans une volonté plus large de modernisation des infrastructures du pays. L’année 2025 s’annonce ainsi comme une année charnière pour le secteur minier algérien, avec la mise en place d’un nouveau cadre législatif qui devrait permettre de libérer le potentiel considérable de ce secteur stratégique, tout en l’inscrivant dans la dynamique de modernisation et de diversification économique engagée par le pays.

Samir Benisid

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