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Bendjama dénonce un nettoyage ethnique à Ghaza

Dans un contexte de conflit qui s’intensifie à Ghaza depuis octobre 2023, l’Algérie, qui assure la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU pour le mois de janvier 2025, a organisé une réunion cruciale sur la situation au Moyen-Orient.

Lors de cette session qui s’est tenue le 3 janvier 2025 au siège des Nations unies à New York, le Représentant permanent de l’Algérie, Amar Bendjama, a livré une analyse détaillée et sans concession de la situation sanitaire à Ghaza, mettant particulièrement en lumière une stratégie délibérée de destruction du système de santé palestinien par les forces d’occupation sionistes. Dans son intervention, le diplomate algérien a exposé une situation particulièrement alarmante concernant les infrastructures médicales dans la bande de Ghaza. Se basant sur le dernier rapport du Bureau des Nations unies des droits de l’Homme publié fin décembre 2024, il a dressé un bilan accablant des conséquences de l’agression génocidaire sioniste sur le système de santé à Ghaza. « L’agression sioniste en cours contre le peuple palestinien, particulièrement à Ghaza, a un objectif clair : pousser les Palestiniens hors de leur terre à travers une politique évidente de nettoyage ethnique. L’un des piliers de cette politique est la destruction systématique du système sanitaire », a dénoncé avec force l’ambassadeur Bendjama.

Les chiffres qu’il a présentés témoignent de l’ampleur des destructions : « 136 frappes sionistes visant au moins 27 hôpitaux et 12 autres structures médicales occasionnant des dégâts considérables. » L’impact sur le système de santé est catastrophique, comme l’a souligné le diplomate : « 53% des hôpitaux sont totalement hors service. » La situation des infrastructures de premiers soins n’est guère meilleure, comme l’attestent ses propos : « Sur les 138 centres de premiers soins, seuls 6 restent encore totalement opérationnels. 130 ambulances ont été endommagées. Plus de 14000 patients nécessitent une évacuation médicale urgente à l’étranger, plus de 1000 travailleurs du secteur de la santé ont été tués. Des centaines (d’entre eux) ont subi la détention. » Le représentant algérien a particulièrement insisté sur le traitement réservé au personnel médical, rapportant que « les ONG rapportent des cas de torture et de mauvais traitements contre le personnel médical. Selon l’ONU, plusieurs médecins sont morts alors qu’ils étaient détenus par les autorités » sionistes. Pour illustrer la gravité de la situation, il a notamment évoqué un événement récent particulièrement marquant : « Le 27 décembre, après plus de trois mois de siège et d’attaques répétées (…) les forces d’occupation sioniste ont envahi l’hôpital Kamal Adwan, la plus importante infrastructure sanitaire du Nord de Ghaza. L’hôpital a été ciblé par des snipers, des chars d’assaut et des drones, terrorisant les patients et le personnel médical. » Le diplomate a également détaillé les méthodes employées lors de cette agression, soulignant que les actions de l’armée d’occupation israélienne comprennent « des actes de torture, d’exécutions, de destruction d’équipements médicaux vitaux et le déclenchement d’incendies ayant détruit des parties de l’hôpital. » Et d’ajouter que les forces d’occupation « ont cherché activement à fermer l’hôpital en le mettant complètement hors service. » Face aux justifications avancées par les autorités sionistes concernant une prétendue utilisation militaire des hôpitaux par des groupes armés palestiniens, Bendjama s’est appuyé sur le rapport du bureau des droits de l’Homme de l’ONU pour réfuter ces allégations, soulignant qu’elles « n’étaient pas étayées par des preuves et qu’elles avaient été contredites par des informations accessibles au grand public. »

Destruction délibérée du système de santé

Le représentant algérien a particulièrement insisté sur le caractère délibéré de ces destructions, affirmant qu’elles ne répondaient à « aucune nécessité militaire » mais relevaient plutôt d’une « volonté délibérée de priver le Nord de Ghaza des services de santé essentiels et de forcer la population à se déplacer. » Il a rappelé que de telles actions constituent « un acte de punition collective considéré comme un crime de guerre, selon le droit international. » Dans sa conclusion, Bendjama a vivement critiqué l’attitude de l’entité sioniste vis-à-vis du droit international, déclarant que l’occupant « agit comme si le droit international n’existait pas ou simplement qu’il ne s’appliquait pas à lui. » Il a souligné que cette conduite était encouragée par un « sentiment d’impunité et d’immunité », avant d’affirmer avec force que « cette impunité doit cesser, cette immunité doit cesser. » Son intervention s’est achevée par un appel pressant à l’action collective : « Nous devons agir ensemble afin de mettre un terme à cette tragédie. Il est temps pour le Conseil de sécurité d’exiger un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Ghaza. »

Salim Amokrane

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