Patrimoine: Le Palais Ahmed Pacha dans la Casbah classé
Le ministère de la Culture et des Arts poursuit avec détermination sa politique de sauvegarde du patrimoine culturel national. La dernière réunion du Comité national des biens culturels, tenue le 24 décembre 2024 abouti à la classification de plusieurs sites et monuments archéologiques majeurs, selon un communiqué du ministère. Une démarche témoignant de l’engagement constant des pouvoirs publics dans la préservation de l’héritage historique du pays. Parmi les décisions majeures prises lors de cette réunion, le classement de la Dar Ahmed Pacha revêt une importance particulière. Ce joyau architectural, niché au cœur de la Casbah d’Alger, dans la daïra de Bab El Oued, illustre parfaitement la richesse du patrimoine ottoman en Algérie. L’histoire de ce palais princier, construit par Ahmed Pacha pour sa famille au début du XIXe siècle, s’inscrit dans la grande narrative de l’évolution urbaine et politique de la capitale. Sa construction, achevée en 1808, témoigne d’une période charnière de l’histoire algérienne, où les influences ottomanes et locales se mêlaient harmonieusement.
La valeur exceptionnelle de Dar Ahmed Pacha réside non seulement dans son architecture remarquable, mais aussi dans sa position stratégique au sein du complexe historique d’El Djenina, ancien centre névralgique du pouvoir ottoman. Cette classification revêt une importance d’autant plus cruciale que le palais, avec la Dar Aziza, constitue l’un des derniers témoins authentiques de cette époque glorieuse. Son architecture singulière, mêlant avec élégance les styles locaux et occidentaux, en fait un véritable livre d’histoire à ciel ouvert. Les colonnes en marbre et les céramiques gravées qui ornent l’édifice racontent l’histoire d’un raffinement architectural unique, fruit de la rencontre de plusieurs civilisations. Cette initiative de classification s’inscrit dans une stratégie plus large de protection du patrimoine national. Les autorités démontrent ainsi leur volonté de préserver non seulement les monuments individuels, mais aussi leur environnement urbain historique. La protection accordée à la Dar Ahmed Pacha contribue directement à la sauvegarde du tissu urbain authentique de la Casbah, la protégeant des dégradations et des pollutions visuelles et lumineuses qui menacent trop souvent les sites historiques. Cette démarche témoigne d’une vision holistique de la conservation patrimoniale, où chaque monument est considéré dans son contexte historique et environnemental global. L’engagement des pouvoirs publics dans la préservation du patrimoine culturel se manifeste également à travers un plan d’action ambitieux visant à protéger et valoriser tant le patrimoine matériel qu’immatériel. Cette approche globale démontre une conscience aiguë de l’importance de transmettre aux générations futures un héritage préservé et valorisé, témoin de la richesse historique et culturelle de l’Algérie. La classification de ces sites historiques représente ainsi bien plus qu’une simple mesure administrative : elle est l’expression concrète d’une politique culturelle visionnaire, consciente que la préservation du patrimoine est un pilier essentiel de l’identité nationale.
M.S.
