Conférence internationale de solidarité avec le peuple sahraoui: La communauté internationale doit assumer ses responsabilités
Plusieurs militants et sympathisants étrangers participants à la Conférence internationale de solidarité avec le peuple sahraoui organisée à Boujdour dans les camps des réfugiés sahraouis, ont appelé, dimanche, la communauté internationale à assumer ses responsabilités envers la cause sahraouie.
La question du Sahara occidental demeure fondamentalement une question de décolonisation aux yeux des Nations unies, comme l’a réaffirmé avec force à Boujdour Sidi Mohammed Ammar, représentant du Front Polisario auprès de l’ONU et coordonnateur avec la MINURSO. Cette position onusienne, soulignée lors de la Conférence internationale de solidarité avec le peuple sahraoui, « constitue un acquis important pour le peuple sahraoui » selon le diplomate, qui a tenu à préciser que ce statut juridique « n’a jamais été une faveur octroyée par quiconque, mais le fruit des sacrifices, de la résistance et de la lutte du peuple sahraoui ». Face à cette situation juridique claire, les participants à la conférence, venus de treize pays différents, ont unanimement appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités envers la cause sahraouie. Le constat actuel est particulièrement préoccupant puisque, selon le représentant du Front Polisario, « le processus de paix sous l’égide de l’ONU au Sahara occidental est totalement paralysé en raison des entraves du Maroc qui ne cesse de vouloir imposer le fait accompli colonial dans les territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ». Cette paralysie du processus de paix a suscité de vives réactions parmi les participants internationaux. La parlementaire suédoise Cizia Wadby, effectuant sa deuxième visite dans les camps, a notamment souligné sa responsabilité politique de « porter les souffrances du peuple sahraoui et de les faire connaître dans les différents fora internationaux ». Elle s’est particulièrement engagée à « se tenir aux côtés du peuple sahraoui jusqu’à ce qu’il recouvre sa liberté ». Le militant italien Tommaso Marconi a quant à lui insisté sur la nécessité pour la communauté internationale d’assumer sa responsabilité historique face à la privation du droit à la liberté et à l’indépendance du peuple sahraoui. Cette dimension internationale de la responsabilité a également été soulignée par un militant japonais, pour qui la conférence représente « une opportunité pour transmettre au peuple japonais l’image réelle des souffrances endurées par le peuple sahraoui depuis des décennies et pour mobiliser davantage de solidarité et exercer une pression pour réaliser la justice internationale en faveur de la cause sahraouie ». Le militant politique palestinien Mohamed Khalil a apporté un éclairage particulier en établissant un parallèle entre les situations palestinienne et sahraouie, pointant l’incapacité de la communauté internationale à trouver une solution urgente garantissant aux deux peuples leurs droits à la liberté et à l’indépendance. Il a notamment indiqué qu’il « se trouvait dans les camps des réfugiés sahraouis pour réaffirmer sa solidarité avec cette cause humanitaire ». Cette conférence internationale, qui rassemble des défenseurs des droits humains venus d’Algérie, de Palestine, de Suède, d’Allemagne, d’Espagne, du Japon, d’Italie, de Colombie, de Croatie, du Chili, des États-Unis d’Amérique, du Portugal et de Lituanie, traduit l’ampleur de la mobilisation internationale autour de cette question de décolonisation. Face à cette situation, le Front Polisario, tout en réaffirmant « l’attachement du peuple sahraoui à la paix », maintient une position ferme, soulignant que le peuple sahraoui « demeure fermement attaché à son droit inébranlable et légitime qu’il défendra par tous les moyens légaux, y compris la lutte armée afin d’atteindre ses objectifs sacrés et sans compromis aujourd’hui ni demain, pour la liberté, l’indépendance et la souveraineté sur l’ensemble du territoire de la République sahraouie ». Cette conférence marque ainsi un moment important dans la mobilisation internationale pour le respect du droit international et l’application des résolutions onusiennes concernant le Sahara occidental, rappelant à la communauté internationale ses responsabilités dans la résolution de ce conflit qui s’inscrit dans le cadre juridique de la décolonisation.
Lyes Saïdi