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Pétrole : Vers un baril à 65 dollars en 2025 ?

Le marché pétrolier s’annonce sous tension en 2025, avec des perspectives de prix modérées qui mettront à l’épreuve la stratégie de l’OPEP+. Selon les dernières analyses de Bank of America, le cours moyen du Brent devrait s’établir autour de 65 dollars le baril cette année, un niveau significativement inférieur aux cours actuels qui évoluent autour de 75 dollars.

Cette projection baissière s’explique principalement par un déséquilibre attendu entre l’offre et la demande. En effet, la production des pays non-membres de l’OPEP devrait connaître une croissance supérieure à celle de la consommation mondiale, selon la banque d’affaires. Le Brésil, le Canada, le Guyana et la Norvège devraient notamment contribuer à cette augmentation de l’offre, tandis que la production de pétrole de schiste américain ne devrait connaître qu’une hausse modérée, malgré les ambitions affichées par la nouvelle administration Trump. Cette situation met l’OPEP+ dans une position délicate. L’organisation et ses alliés pourraient être contraints de prolonger leurs quotas de production plus longtemps que prévu pour soutenir les prix.

Le début d’année 2025 révèle néanmoins quelques facteurs de soutien à court terme. La vague de froid attendue aux États-Unis et en Europe occidentale devrait stimuler la demande de mazout de chauffage. Par ailleurs, les initiatives de relance économique en Chine, premier importateur mondial de pétrole, constituent un élément positif pour la demande. Le gouvernement chinois a notamment annoncé une augmentation des salaires des fonctionnaires et un programme d’émission de bons du Trésor à très long terme.

La volatilité des prix du gaz en Europe continue également d’influencer le marché pétrolier, créant des effets de substitution qui peuvent temporairement soutenir la demande de pétrole. Les cours du pétrole étaient d’ailleurs stables hier temporisant la hausse des prix de la semaine passée, avec un mois de janvier particulièrement froid attendu aux Etats-Unis et la relance économique chinoise. Dans la matinée, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, perd 0,18% à 76,37 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, chute de 0,19% à 73,82 dollars. Le baril de Brent s’est toutefois affiché durant cette séance matinale à 76,89 dollars, au plus haut depuis mi-octobre, avant de retomber légèrement. Les analystes de Bank of America soulignent que les risques sont orientés à la baisse, suggérant que le prix moyen de 65 dollars pourrait même constituer une estimation optimiste.

Samira Ghrib

admin

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