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Selon les prévisions du FMI: La croissance de l’économie algérienne restera solide en 2025

Les perspectives économiques de l’Algérie pour l’année 2025 devraient rester solides dans un contexte mondial marqué par des dynamiques contrastées et des défis multiples.

 Selon les dernières projections du Fonds Monétaire International (FMI), l’économie algérienne devrait connaître une croissance modérée de 3% en 2025, en recul par rapport aux performances de 4,1% enregistrées en 2023 et aux estimations de 3,8% pour 2024. Cette décélération s’accompagne toutefois d’une évolution encourageante sur le front de l’inflation, avec une poursuite de la tendance baissière amorcée ces dernières années. Le FMI anticipe ainsi une hausse de l’indice des prix à la consommation de 5,2% en 2025, contre 5,3% en 2024 et 9,3% en 2023, témoignant d’une relative maîtrise des pressions inflationnistes grâce aux politiques publiques menées pour maîtriser l’inflation et préserver le pouvoir d’achat. Un point de vigilance demeure néanmoins concernant le solde du compte courant extérieur, qui devrait se dégrader pour afficher un déficit de 0,8% du PIB en 2025, contrastant avec les excédents de 1,3% et 2,5% du PIB observés respectivement en 2024 et 2023. Ces projections s’inscrivent dans un environnement international complexe, comme l’a souligné Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, lors d’une table ronde avec les médias au siège de l’institution à Washington vendredi. Elle a notamment mis en exergue l’émergence de trajectoires économiques divergentes entre les principales régions du monde. Les États-Unis continuent de faire preuve d’une résilience remarquable, surpassant les attentes initiales, tandis que l’Union européenne montre des signes d’essoufflement plus marqués que prévu. L’Asie présente également un tableau contrasté, avec une Inde qui commence à ralentir et une Chine confrontée à des risques déflationnistes, pendant que le Brésil lutte contre une inflation persistante. Dans ce contexte, l’orientation des politiques économiques américaines sous la nouvelle administration Trump suscite des interrogations, particulièrement concernant les futures politiques commerciales et fiscales. Ces décisions pourraient avoir des répercussions significatives sur les marchés financiers et la volatilité des devises. Le FMI souligne également une problématique structurelle préoccupante : l’insuffisance des investissements dans l’éducation et le développement humain, qui pourrait freiner l’innovation et la croissance à long terme.

Globalement, la croissance mondiale devrait rester stable mais également décevante. D’ici à cinq ans, la croissance mondiale devrait atteindre 3,1 %, un chiffre médiocre si on le compare à la moyenne d’avant la pandémie, souligne le FMI dans son rapport. La désinflation mondiale se poursuit, mais l’inflation des prix des services reste élevée dans de nombreuses régions, ajoute le Fonds.

Hausse des prix du pétrole et du gaz

S’agissant des marchés des produits de base, les cours du pétrole se sont stabilisés entre février et août 2024, oscillant entre 75 et 90 dollars le baril, pour un prix moyen de 83 dollars. Cette stabilité relative résulte d’un équilibre délicat entre les réductions de production décidées par l’OPEP+ (totalisant 5,86 millions de barils par jour) et l’augmentation de l’offre des producteurs hors OPEP+, notamment le Canada, le Guyana et les États-Unis. Les perspectives pour 2024 tablent sur une légère hausse de 0,9% en glissement annuel, portant le prix moyen à 81,3 dollars le baril, avant une baisse attendue à 67,0 dollars d’ici 2029. Le marché du gaz naturel a connu une dynamique haussière significative, avec une augmentation de 26,4% des prix sur la plateforme européenne TTF entre février et août 2024, atteignant 10,2 dollars par million d’unités thermiques britanniques (BTU). Cette hausse s’explique par des températures estivales plus élevées que prévu dans l’hémisphère Nord et des inquiétudes concernant l’approvisionnement russe vers l’Europe. Les projections indiquent des prix TTF moyens de 10,4 dollars par million de BTU en 2024, avant une baisse progressive à 8,2 dollars d’ici 2029. La situation géopolitique au Moyen-Orient continue d’influencer les marchés énergétiques, avec notamment des perturbations du transport maritime en mer Rouge ayant réduit de près de deux tiers le trafic du canal de Suez. Bien qu’aucune perturbation majeure de l’offre n’ait été observée, ces tensions contribuent à maintenir une prime de risque volatile sur les cours du pétrole.

Les risques pesant sur ces perspectives sont relativement équilibrés. D’un côté, une escalade du conflit au Moyen-Orient ou une prolongation des baisses de production par l’OPEP+ pourraient exercer une pression à la hausse sur les prix. De l’autre, un ralentissement de la demande en Chine et aux États-Unis, qui représentent à eux deux 40% de la demande mondiale, ainsi qu’au Japon et dans d’autres pays avancés, pourrait entraîner une baisse des cours. S’ajoute à cela la possibilité que l’OPEP+ augmente sa production pour reconquérir des parts de marché. Dans ce panorama complexe, l’Algérie devra faire preuve d’adaptabilité et de résilience pour naviguer dans un environnement économique mondial en mutation, tout en capitalisant sur les opportunités offertes par les marchés énergétiques, qui demeurent une composante essentielle de son économie.

Sabrina Aziouez

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