Soudan: 16 morts dans une attaque contre un camp de déplacés à El Fasher
Seize personnes ont été tuées et 42 autres blessées dans une attaque à la bombe contre un camp de déplacés à El-Fasher, capitale de l’Etat du Darfour-Nord (ouest), ont rapporté lundi des médias.
Les Forces de soutien rapide (FSR) ont délibérément bombardé samedi le camp de personnes déplacées de Zamzam », a indiqué le Comité de résistance d’El Fasher (composé de militants) dans un communiqué relayé par des médias. Le comité a ajouté que le nombre de victimes a atteint 16 morts et 42 blessés, dont des femmes et des enfants. Il a appelé les organisations internationales à aider à évacuer les blessés et à fournir des fournitures médicales. Depuis le 10 mai, El-Fasher, une ville considérée comme le centre des opérations humanitaires des cinq Etats du Darfour, est le théâtre d’affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide.
De son côté, la ville soudanaise de Port-Soudan était privée lundi d’électricité à la suite d’une attaque de drones attribuée aux Forces de soutien rapide(FSR) contre un barrage hydroélectrique du nord du Soudan, selon des médias locaux. Dans un communiqué, l’armée soudanaise, en conflit contre les Forces de soutien rapide (FSR) depuis avril 2023, a condamné l’attaque, dénonçant une « campagne systématique contre des sites militaires, des institutions vitales et des projets de développement du pays ». Elle a ajouté que le barrage de Merowe, à environ 350 kilomètres au nord de Khartoum, a été touché par « des drones explosifs », auxquels « les défenses terrestres ont répondu ». L’armée a fait état de « dégâts qui seront réparés ». Quand la centrale électrique a été touchée, une panne de courant généralisée a frappé lundi Port-Soudan. Des images circulant lundi sur les réseaux sociaux montrent des incendies ravageant les infrastructures électriques du barrage de Merowe.
Les affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) dans le sud du pays ont forcé des milliers de personnes à fuir, a indiqué dimanche l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l’ONU. L’OIM a fait savoir qu' »en cinq jours, entre 1.000 et 3.000 ménages ont été déplacés de la ville d’Oum Rawaba » la deuxième plus importante ville du Kordofan-Nord, à environ 100 km à l’est du chef-lieu, El Obeid. Des affrontements ont éclaté la semaine dernière entre l’armée et les FSR, au moment où l’armée avançait vers l’Etat d’Al-Jazira, au centre du Soudan, à quelque 300 kilomètres à l’est. Les familles ont fui « à cause des affrontements continus dans la localité », a indiqué l’OIM. Au Kordofan-Nord, plus de 205.000 personnes sont actuellement déplacées, selon les derniers chiffres de l’ONU. Dans tout le pays, 11,5 millions de personnes sont déplacées, dont 2,7 millions lors de conflits antérieurs, ce qui représente la plus grande crise de déplacement au monde. Le conflit, qui a éclaté à la mi-avril 2023, oppose le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan à son ancien adjoint Mohamed Hamdan Daglo qui dirige les FSR. Il a également coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et poussé le pays au bord de la famine. Le conflit, qui a éclaté à la mi-avril 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), a fait plus de 20.000 morts et plus de 14 millions de déplacés et de réfugiés, selon les estimations des Nations Unies et des autorités locales.
R.I.