Une convention signée entre Saïdal et la Comena: Garantir l’autonomie en isotopes médicaux
Une convention de coopération a été signé hier à Alger entre le Commissariat à l’Énergie Atomique et le Groupe Saidal.
Cette convention s’inscrit dans une double dynamique stratégique : d’une part, le plan de développement du Groupe Saidal pour la production de produits radiopharmaceutiques, et d’autre part, le programme du Commissariat visant la production d’isotopes radioactifs pour répondre aux besoins nationaux. L’accord définit précisément les modalités de coopération dans la production, le contrôle, l’enregistrement et la commercialisation des produits radiopharmaceutiques, tout en mettant l’accent sur la sûreté radiologique durant les phases de production, stockage et transport. Il prévoit également l’échange d’informations et la gestion des incidents liés à ces produits dans le cadre médical. Lors de son intervention, le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab a souligné l’importance stratégique de cet accord, déclarant qu’il représente « une étape décisive pour concrétiser notre objectif national visant à mettre la science et la technologie au service de la santé publique et du développement durable ». Il a rappelé que cette initiative s’inscrit dans la droite ligne des orientations du président Abdelmadjid Tebboune, qui a fait de ce secteur une priorité nationale, notamment à travers sa directive du 5 février 2023 encourageant l’investissement dans les technologies nucléaires à usage médical. Le ministre a mis en avant la complémentarité entre les deux institutions, expliquant que le COMENA, grâce à son expertise, assurera la production nationale d’isotopes médicaux, tandis que Saidal, fort de son expérience dans l’industrie pharmaceutique, prendra en charge la commercialisation de ces produits essentiels. Selon les termes de l’accord, Saidal s’engage à fournir des produits radiopharmaceutiques à des fins de diagnostic dans un délai d’un an, suivis des produits à usage thérapeutique après dix-huit mois. De son côté, le ministre Sifi Ghrieb a précisé que le partenariat couvre « la radioprotection comprenant les étapes de production, de manutention, de stockage et de transport des produits radiopharmaceutiques et l’échange d’informations dans un cadre transparent en conformité avec les lois nationales et internationales ». Un comité de pilotage conjoint sera créé pour superviser et évaluer les activités de coopération.
Saïdal concrétisera six projets en 2025
Le développement du Groupe Saidal ne se limite pas à ce partenariat stratégique. Comme l’a révélé son PDG Wassim Gouidri, l’entreprise a enregistré une progression remarquable en 2024, avec une croissance de 22% par rapport à 2023, atteignant un chiffre d’affaires de 24 milliards de dinars. « Nous avons enregistré une progression notable de 22 % dans le domaine de l’industrie pharmaceutique en 2024, bien que l’année 2023 ait été la meilleure année pour l’entreprise depuis sa création en 1982 », a-t-il déclaré. Pour 2025, le groupe prévoit une expansion significative avec la concrétisation de nouveaux projets : « La plupart des projets ont été lancés en 2024, et nous concrétiserons 5 ou 6 nouveaux projets sur le terrain, dont certains verront le jour en mars, juin, octobre et décembre 2025 ». Cette stratégie de développement s’appuie sur les leçons tirées de la pandémie de Covid-19, qui a mis en lumière l’importance de la production locale de matières premières pharmaceutiques. Gouidri a également souligné la politique de partenariat du groupe, précisant : « C’est une règle que nous appliquons actuellement avec tous nos partenaires en Europe, aux États-Unis, en Inde et en Iran », concernant le transfert immédiat de technologie et de savoir-faire. L’ensemble de ces développements témoigne de la volonté de l’Algérie de renforcer son autonomie dans le secteur pharmaceutique, tout en développant des capacités de pointe dans le domaine des radiopharmaceutiques, essentiels pour le traitement de nombreuses pathologies, notamment le cancer.
Salim Benisid