Une campagne anti-algérienne qui illustre le constat d’échec de la Macronie
Des voix s’élèvent en France pour critiquer la récente campagne de désinformation menée contre l’Algérie par l’extrême droite et fustiger l’acharnement de certaines parties contre les Algériens.
L’escalade d’agressivité alimentée par des membres du gouvernement français contre l’Algérie est le reflet du constat d’échec et de l’embarras dans lequel se trouvent les dirigeant français et leur volonté manifeste de détourner l’opinion publique des vrais problèmes en France. Une France qui fait face à une grave crise économique et face à laquelle les gouvernements nommés par Macron, issus de la droite qui a perdu les dernières élections législatives, ne trouvent guère de solution. Sur fond de crise budgétaire et de conflit sur la réforme des retraite, le gouvernement Bayrou risque de connaître le même sort que le gouvernement Barnier et se faire censurer demain, au moment où la Macronie fait tout pour s’attirer les faveurs de l’extrême droite afin d’éviter une seconde censure qui ouvrirait la voie à une crise politique ouverte. C’est dans ce contexte que des voix s’élèvent en France pour critiquer la récente campagne de désinformation menée contre l’Algérie par l’extrême droite et fustiger l’acharnement de certaines parties contre les Algériens.
Escalade d’agressivité irresponsable contre l’Algérie
La situation économique française est en effet qualifiée d' »extrêmement grave » par les experts, avec un niveau d’endettement extérieur qui a atteint 110,5% du PIB en 2023 et qui devrait grimper jusqu’à 124,9% en 2029, selon une analyse publiée par le journal en ligne « Contrepoints ». Sous la présidence d’Emmanuel Macron, la dette française s’est alourdie de 1000 milliards d’euros, un record historique dépassant largement les montants accumulés par ses prédécesseurs. Le pays connaît également un déclin industriel préoccupant, le secteur ne représentant plus que 10% du PIB, faisant de la France « le pays le plus désindustrialisé d’Europe, la Grèce mise à part ». C’est dans ce contexte que des voix s’élèvent en France pour dénoncer l’instrumentalisation des relations franco-algériennes. Ségolène Royal, ancienne ministre française, a notamment rappelé la « dette morale » de la France envers l’Algérie, soulignant que « la France s’est enrichie, les entreprises françaises se sont enrichies (aux dépens) de l’Algérie ». Elle a insisté sur le fait que la colonisation avait été « atroce », ajoutant qu' »il ne faut pas oublier les dégâts que nous avons commis sur ce territoire que nous avons colonisé parce qu’il y avait des ressources ». Le parti La France insoumise s’est également positionné fermement contre cette escalade diplomatique, dénonçant dans un communiqué que « depuis quelques jours, plusieurs ministres ou dirigeants du camp présidentiel s’emploient à créer une escalade d’agressivité irresponsable contre l’Algérie ». Le parti pointe particulièrement du doigt l’attitude de Bruno Retailleau, critiquant sa manière d' »entretenir l’escalade et tenter de forcer la confrontation » comme étant « aussi abjecte qu’irresponsable ». La Fédération franco-algérienne de consolidation et du renouveau (FFA) a exprimé sa « plus vive indignation face à la campagne politico-médiatique » dirigée contre l’Algérie et les Algériens, dénonçant notamment les propos tenus par Emmanuel Macron. Selon la fédération, « l’honneur de l’Algérie est celui dont devrait s’inspirer le président Macron avant d’insulter tout un peuple, toute une histoire, dans une vaine tentative d’ingérence rappelant les heures les plus sombres de la France coloniale ».
Situation économique grave en France
Cette crise diplomatique s’inscrit dans un contexte économique particulièrement tendu pour la France. Les perspectives ne sont guère encourageantes avec une croissance prévue à seulement 1%, tandis que le pays devra réaliser « une quarantaine de milliards d’euros d’économies en moyenne par an d’ici à 2029 ». La dégradation de la notation de la dette française par l’agence Moody’s, l’inquiétude exprimée par le FMI et la procédure engagée par Bruxelles en juillet 2024 pour déficit « excessif » témoignent de la gravité de la situation.
Face à ces multiples défis, La France insoumise appelle à un « renoncement à toute posture de domination néocoloniale » comme « base de toute relation équilibrée c’est-à-dire égalitaire et respectueuse de chacun ». Le parti pose une question cruciale : « Après avoir fait repousser la France de partout sur le continent africain, ce pouvoir veut-il opposer à présent notre propre peuple avec tous nos proches voisins et parents par des provocations qui l’affligent et dont il ne veut pas ? » La conclusion est sans appel : « La guerre est finie depuis soixante-deux ans. Nos peuples peuvent-ils avoir enfin le droit à une relation normale, faite de respect mutuel et de relations apaisées ? ». Un appel qui souligne le caractère artificiel de cette escalade diplomatique, utilisée comme écran de fumée pour masquer l’impasse politique et économique dans laquelle se trouve le gouvernement français.
Hocine Fadheli