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Le cessez-le-feu à Ghaza entre en vigueur aujourd’hui: Ne pas occulter l’urgence d’une solution globale au conflit

L’accord de cessez-le-feu qui doit entrer en vigueur ce dimanche 19 janvier 2025 à 06H30 GMT dans la bande de Ghaza marque potentiellement un tournant historique, mais ne peut constituer une fin en soi.

Au terme de plus de quinze mois d’une agression génocidaire qui a fait près de 47.000 martyrs palestiniens, dont 15.000 enfants, et plus de 110.000 blessés, l’heure est venue d’une solution globale et juste au conflit israélo-arabe, fondée sur le droit international et la légitimité des résolutions onusiennes. Le bilan effroyable de cette guerre, avec en moyenne 35 enfants tués chaque jour selon l’UNICEF, souligne l’urgence absolue de dépasser les mesures d’urgence humanitaire pour s’attaquer aux racines profondes du conflit. La position exprimée par le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU résume parfaitement cet impératif : traiter les causes profondes du conflit dans la région en mettant un terme à l’occupation de toutes les terres arabes est fondamental pour garantir une paix durable au Moyen-Orient. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU tenue vendredi à New York, l’ambassadeur Amar Bendjama a souligné que « traiter les causes profondes du conflit dans la région en mettant un terme à l’occupation de toutes les terres arabes est fondamental pour garantir une paix durable au Moyen-Orient ». Et d’ajouter : « le cycle actuel de violences à une fois de plus souligné une vérité irréfutable, à savoir que nous ne pouvons pas régler les problèmes de la région par le biais de solutions parcellaires ». Les défis de la région, a-t-il poursuivi, « sont liés entre eux et ce n’est que par le biais d’une approche holistique que nous pouvons espérer parvenir à une paix durable et véritable ». Dans ce cadre, M. Bendjama a salué l’accord de cessez-le-feu à Ghaza et a dit espérer que celui-ci « mettra un terme au bain de sang dévastateur » que connait l’enclave palestinienne. « Cette évolution est bien sûr la bienvenue. Cependant (..) ceci ne peut pas et ne doit pas être notre objectif ultime », a-t-il prévenu, notant que cet accord « doit servir de tremplin vers une solution juste et durable (et) préparer l’avènement d’un Etat palestinien indépendant avec El-Qods Sharif pour capitale ». Enfin, M. Bendjama a appelé les membres du Conseil de sécurité à se mobiliser pour « favoriser l’avènement d’une solution juste et durable qui ramène la paix et la justice au Moyen-Orient ».

Cette approche holistique s’impose comme la seule voie réaliste vers une paix véritable, les solutions parcellaires ayant montré leurs limites. Les violations continues du cessez-le-feu, avec plus de 120 Palestiniens tombés en martyrs depuis son annonce mercredi dernier, démontrent qu’aucune trêve ne peut tenir sans un règlement politique global. L’Association France Palestine Solidarité (AFPS) souligne à juste titre que la mobilisation doit se poursuivre jusqu’à ce que l’occupation, la colonisation et l’apartheid prennent fin. Le peuple palestinien doit pouvoir exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, conformément aux résolutions de l’ONU. La résolution votée par 124 pays, dont la France, exigeant le retrait total de l’entité sioniste du territoire palestinien occupé d’ici le 18 septembre prochain, constitue une base juridique claire pour avancer vers cet objectif. La solution à deux États dans les frontières de la ligne verte, avec El-Qods Sharif comme capitale de l’État palestinien, représente le seul cadre viable pour une paix juste et durable. Cette perspective ne peut cependant se concrétiser sans un engagement ferme de la communauté internationale et particulièrement du Conseil de sécurité. Les défis immédiats de l’aide humanitaire et de la reconstruction de Ghaza, aussi cruciaux soient-ils, ne doivent pas occulter cet horizon politique indispensable.

La menace du démantèlement de l’UNRWA

Le sort de l’UNRWA illustre parfaitement les enjeux politiques qui se cachent derrière les questions humanitaires, mais aussi les enjeux politiques du conflit notamment la question des réfugiés. Comme l’a souligné son Commissaire général Philippe Lazzarini, les tentatives de démantèlement de l’agence onusienne visent à saper toute perspective de solution politique. La campagne de désinformation contre l’UNRWA, financée par l’occupant sioniste, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à effacer la question des réfugiés palestiniens de l’agenda international. La première phase de l’accord de cessez-le-feu, qui prévoit une trêve totale de six semaines et l’échange de prisonniers, doit servir de tremplin vers des négociations plus larges. L’Autorité palestinienne s’est déjà dite prête à assumer ses responsabilités à Ghaza, une étape importante vers l’unité nationale palestinienne nécessaire à toute solution politique. Le retrait de l’armée sioniste des zones densément peuplées et l’augmentation de l’aide humanitaire peuvent créer une dynamique positive, à condition qu’ils s’inscrivent dans une perspective politique claire. L’histoire a démontré que les cessez-le-feu, aussi importants soient-ils, ne peuvent tenir sans un horizon politique crédible. La mobilisation internationale sans précédent qui a contribué à imposer cette trêve doit maintenant se concentrer sur l’objectif d’une paix juste et durable, fondée sur le droit international. Seule la fin de l’occupation de toutes les terres arabes et la création d’un État palestinien viable et souverain peuvent garantir une stabilité durable au Moyen-Orient. Le temps des demi-mesures et des solutions temporaires est révolu. L’heure est venue d’une solution globale et juste qui permette enfin aux peuples de la région de vivre dans la paix et la dignité.

Hocine Fadheli

Sigrid Kaag nommée coordinatrice de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient

La Néerlandaise Sigrid Kaag, déjà responsable de la coordination de l’aide humanitaire à Ghaza, a été nommée coordinatrice spéciale des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, par intérim, a annoncé l’ONU vendredi. Elle remplace temporairement le Norvégien Tor Wennesland qui avait terminé son mandat, en attendant de trouver un remplaçant plus permanent, a précisé Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU. La diplomate cumulera ce poste avec son mandat de coordinatrice pour l’aide humanitaire et la reconstruction de Ghaza, un poste créé fin 2023 par le Conseil de sécurité de l’ONU après le début de l’agression génocidaire de l’entité sioniste contre Ghaza. Selon les autorités palestiniennes de la santé, le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza, depuis le 7 octobre 2023, s’est alourdi à 46.876 martyrs et 110.642 blessés.

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