Après 15 mois d’agression génocidaire: Un bilan effroyable qui risque de se révéler beaucoup plus lourd
Au lendemain de l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu historique à Ghaza après plus de quinze mois d’agression génocidaire sioniste, la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne demeure catastrophique tandis que les tensions persistent en Cisjordanie occupée. Le bilan humain de cette offensive barbare ne cesse de s’alourdir, atteignant désormais 47.035 martyrs et 111.091 blessés selon les dernières données des autorités sanitaires palestiniennes. Parmi les victimes, on compte au moins 17.581 enfants et 12.048 femmes, un tribut qui témoigne de la nature indiscriminée des bombardements israéliens contre la population civile. Les premières heures suivant l’application du cessez-le-feu ont permis aux équipes de secours de découvrir l’ampleur réelle des destructions. Pas plus tard que ce lundi, 39 corps de martyrs palestiniens ont été retrouvés dans la ville de Rafah, au sud de Ghaza, leurs ossements transportés à l’hôpital européen de Khan Younes. Ces découvertes macabres laissent présager que le bilan pourrait encore s’alourdir, alors qu’environ 11.000 personnes sont toujours portées disparues sous les décombres et dans les rues de l’enclave. L’Organisation des Nations Unies dresse un constat accablant de la destruction systématique de Ghaza par l’occupant sioniste. Selon l’OCHA, 92% des habitations, soit environ 436.000 maisons, ont été détruites ou endommagées durant l’offensive. Cette politique de la terre brûlée a contraint 90% des Ghazaouis à se déplacer, créant une crise humanitaire sans précédent. Le secteur de la santé, particulièrement ciblé par les bombardements, se trouve dans un état critique. L’OMS estime qu’il faudra plus de 10 milliards de dollars pour reconstruire le système sanitaire. Seule la moitié des 36 hôpitaux de Ghaza reste partiellement opérationnelle, tandis que 38% seulement des centres de soins primaires peuvent encore fonctionner. Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a souligné que la restauration du système de santé constituera « une tâche complexe et difficile, compte tenu de l’ampleur des destructions. » Face à cette situation dramatique, les organisations internationales tentent d’accélérer l’acheminement de l’aide. Le Programme alimentaire mondial espère nourrir rapidement un million de personnes à Ghaza, prévoyant l’entrée de 150 camions par jour pendant au moins vingt jours. L’accord prévoit jusqu’à 600 camions quotidiens, une augmentation significative qui reste toutefois conditionnée au bon vouloir de l’occupant. Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, s’est engagé à ne ménager « aucun effort pour alléger les énormes souffrances » des Palestiniens, soulignant que l’accord représente « un pas vers la bonne direction. » Le gouvernement espagnol a rappelé le rôle indispensable de l’UNRWA pour l’avenir de Ghaza, réitérant son soutien aux Ghazaouis après avoir officiellement reconnu l’État palestinien en mai 2024.
Persistance des tensions en Cisjordanie
Pendant ce temps, la situation reste explosive en Cisjordanie occupée où les colons sionistes, protestant contre l’accord de cessez-le-feu et la libération des détenus palestiniens, ont lancé des attaques contre six villages palestiniens. Ces agressions, menées à coups de pierres et de cocktails Molotov, illustrent la persistance des tensions. Plus tragiquement encore, les forces d’occupation ont assassiné un jeune Palestinien de 15 ans lors d’une incursion dans la ville de Sebastia, au nord-ouest de Naplouse, utilisant des balles réelles, des bombes assourdissantes et des gaz lacrymogènes contre la population civile. Cette escalade des violences en Cisjordanie occupée, conjuguée à la situation catastrophique à Ghaza, souligne l’urgence d’une solution politique durable basée sur le droit international et la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien. Le cessez-le-feu, bien que vital, ne doit représenter qu’une première étape vers la fin des souffrances palestiniennes et l’établissement d’une paix juste et durable dans la région.
Salim Amokrane