Conseil de Sécurité : L’Algérie assume grande responsabilité dans la lutte contre le terrorisme en Afrique
En ce début d’année 2025, l’Algérie mobilise la communauté internationale sur la menace croissante du terrorisme en Afrique depuis sa position de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans un entretien accordé à la chaîne Al24 News, le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf a rappelé le rôle particulier de l’Algérie dans ce combat, soulignant que « le président de la République est habilité à suivre le dossier de la lutte contre le terrorisme en vertu de la responsabilité dont il a été investi par ses homologues africains, une responsabilité que nous tenons à honorer ». Cette mission spéciale confiée au président Tebboune par ses pairs africains prend une dimension particulière alors que l’Algérie a organisé, parallèlement à la réunion sur Gaza, une session ministérielle du Conseil de sécurité consacrée au terrorisme en Afrique. Cette initiative, marquée par une « présence très encourageante des ministres des Affaires étrangères africains », répond à un constat alarmant : le désengagement de la communauté internationale face à ce fléau persistant sur le continent africain. Le chef de la diplomatie algérienne a dressé un tableau préoccupant de l’évolution de la menace terroriste en Afrique, articulé autour de quatre données majeures. Première donnée paradoxale : « au moment où le terrorisme recule dans plusieurs régions du monde, nous constatons son expansion en Afrique ». Plus inquiétant encore, deuxième donnée, « le terrorisme s’est renforcé en termes d’effectifs, en ce sens qu’il nous est difficile aujourd’hui de parler de groupes terroristes, mais plutôt d’armées terroristes, au vu du nombre croissant de recrues dans ces groupes ». La troisième donnée concerne la sophistication des équipements, avec des groupes terroristes qui « ont réussi à se procurer des armes sophistiquées utilisées dans des opérations que je qualifierai de militaires ». Enfin, quatrième donnée, sur le plan tactique, le ministre observe « une maîtrise des tactiques et des stratégies militaires, qui montre la dangereuse évolution du terrorisme en Afrique ». Face à cette situation critique, l’Algérie, forte de son expérience dans la lutte antiterroriste et de son mandat continental, « a jugé utile de braquer les projecteurs à nouveau sur ce fléau en Afrique ». La responsabilité particulière de l’Algérie est d’autant plus importante que, comme le rappelle le ministre Attaf, « le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, est le porte-parole de l’Afrique en matière de lutte contre le terrorisme et il est habilité à suivre ce dossier au nom du continent ».
Chokri Hafed